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 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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N° 23 – Mai 2005

Synagogue de Capharnaüm

Sommaire ;

-    Editorial : l'expérience limite, l'indestructible

-    Dossier : la Bande de Gaza, héritage d'Israël ?

-    Pour compliquer encore un peu plus : Gush Katif et l'argument biblique

-    Histoire : histoire du sionisme (lere partie)

-    Oratorio Terezin

-    Cherchez refuge en Israël

-    Sauver des enfants

-    Quand le Talmud explique le Nouveau Testament

-    Flashes d'espoir

-    Nouvelles au fil du mois...

-    Chant du mois et humour en finale

Editorial

L'expérience limite. L'indestructible.

Tels sont les titres que donne Maurice Blanchot à une étude sur « Etre Juif» dans son livre « L'entretien infini ». Alors que nous avons vécu ces jours d'anniversaire de l'Etat d'Israël, précédés du souvenir de la Shoa et des soldats tués à la guerre, c'était cette réflexion qui me poursuivait.

Maurice Blanchot, non juif, ami d'Emmanuel Levinas écrit : « Si le judaïsme est destiné à prendre un sens pour nous, c'est bien en montrant qu'il faut, en tout temps, être prêt à se mettre en route, parce que sortir (aller au dehors) est l'exigence à laquelle l'on ne peut se soustraire si l'on veut maintenir la possibilité d'un rapport de justice. Exigence d'arrachement, affirmation de la vérité nomade. C'est là qu'il tranche sur le paganisme (sur tout paganisme) ; être païen, c'est se fixer, se ficher en terre en quelque sorte, s'établir par un pacte avec la permanence qui autorise le séjour et que certifie la certitude du sol ».

Et à la fin de son étude M.Blanchot réfléchit sur l'Etat juif, l'Etat d'Israël. F.Rosenzweig cite une phrase de H.Cohen (tous deux philosophes juifs allemands du XIXème siècle) sur les sionistes « Ces gaillards veulent être heureux ». C'était avant l'avènement d'Hitler et en fait après la Shoa, il ne s'agissait pas d'être heureux mais d'être. En écoutant encore aujourd'hui des rescapés de la Shoa, parler du jour de la libération du camp d'Auschwitz, aucun ne parle de liberté, de joie mais plutôt de leur combat pour survivre après la destruction des leurs. L'Etat d'Israël qui semble contraire à l'état nomade, à l'être en mouvement de l'existence juive, est une nécessité existentielle, de sauvegarde du peuple. « Assurer à un peuple la possibilité d'une existence libre fût ce par la reconstruction d'un « séjour » et peut être par le biais dangereux d'une revendication nationale est toujours la tâche la plus urgente » écrit M.Blanchot.

Aaron Baraq, président de la Cour Suprême de Justice en Israël, exprime bien aujourd'hui le défi qui se pose à tout Israélien. Dans son discours le jour de la Shoa, il se définit comme « un tison arraché au feu ». Il a vécu comme enfant la liquidation du ghetto de Kovona, en Lituanie. Les 5 000 enfants du ghetto avaient auparavant été tués de sang froid « On n'entendait plus la voix des enfants ». A.Baraq tire deux leçons de son expérience :

« - Si nous avions eu un Etat, la Shoa telle qu'elle s'est passée, n'aurait pas eu lieu, il nous faut un Etat pour être libre, et dans cet Etat nous avons à travailler pour l'unité du peuple.                                                               ,

On a voulu détruire en nous l'image de l'homme en nous humiliant, et anéantir cette minorité que nous étions en Europe. A nous maintenant de respecter l'individu, le particulier, le non juif parmi nous.

Reconnaître la particularité de notre Etat, comme Etat juif et comme Etat démocratique : comment cela est il possible ? Je ne sais, je suis optimiste. Si nous avons pu supporter tout ce que nous avons subi, nous pourrons aussi surmonter ces problèmes dans l'avenir »

Suzanne Millet

Dossier du mois :

La Bande de Gaza, héritage d'Israël ?

Il y a quatre ans, le soir de Tisha beAv (commémoration de la destruction du Temple de Jérusalem), je fus invité par des amis à participer à la prière du soir et à la traditionnelle lecture du rouleau des Lamentations de Jérémie à PHérodion, non loin de Bethléem, organisée par le conseil des implantations de Judée. Il y avait là deux ou trois cents personnes de toute la région, des « colons » comme la presse les appelle. Ils avaient invité Aviézer Ravitski, l'un des fondateurs de Meimad, composante religieuse du parti travailliste et professeur de pensée juive à l'Université Hébraïque de Jérusalem. Lors des élections de 1998 il avait soutenu Ehud Barak qui lui avait d'ailleurs promis le ministère de l'Education. Une fois élu, Barak dont la gratitude envers ses amis est connue, l'a complètement oublié.

En ce soir de souvenir de la destruction du Temple, Ravitski avait insisté sur le fait que les divergences d'opinions entre les courants sionistes religieux ne devaient en aucun cas dégénérer en guerre fratricide. Il avait ajouté : «En fin de parcours, l'un des deux camps doit perdre, soit le camp de la paix soit le camp des implantations. Il n'y a pas d'alternative et il ne faut pas se leurrer. L'un des deux perdra et il faudra que le camp perdant accepte de perdre car ce sera le seul moyen d'empêcher une guerre fratricide. »

Quatre ans plus tard, ces mots prennent un relief particulier. Ravitski expliqua pourquoi il ne peut y avoir deux vainqueurs : la conception des habitants juifs des implantations est religieuse et par le fait même, elle ne peut souffrir de concessions sans risquer de mettre à mal toute la vision du sionisme religieux théorisée par le rabbin Yehouda Kook et ses élèves qui voyaient dans la « colonisation » de toute la Terre Sainte (compris les Territoires) une œuvre de sanctification préparant la rédemption définitive. Dans cette conception religieuse, toute la terre d'Israël est sainte et doit être sanctifiée par ceux qui pratiquent les commandements de la Torah. Les compromis politiques ne peuvent interférer d'aucune manière. Renoncer aux Territoires, c'est remettre en cause une conception religieuse si chère à la génération des religieux sionistes d'après 1967.

A la veille de la mise en application du démantèlement des 21 implantations de la Bande de Gaza et de quatre autres du nord de la Samarie, le sentiment que l'un des deux camps est en train de perdre devient réalité. La presse aussi bien étrangère qu'israélienne présente pratiquement toujours les « colons » comme des extrémistes ou des fanatiques et ne prend guère le temps d'écouter leur point de vue et de considérer la question sous d'autres angles. Nous n'avons pas l'intention ici de prendre parti mais d'exposer seulement certaines questions. Nous allons nous limiter à la Bande de Gaza. Il faut d'ailleurs distinguer entre le Goush Katif qui constitue un territoire en soi (au sud) et le reste de la Bande de Gaza.

Cette région a une surface de 362 km2, 11 km de frontières avec l'Egypte et 51 avec Israël, 40 km de côtes. Un quart de la Bande de Gaza est recouvert de sable et un tiers seulement est irrigué. Longue de 45 km, sa largeur minimale est 6 km et sa maximale de 14 km. Un peu plus de 8000 Israéliens disséminés dans 21 implantations y vivent. Ces localités occupent 20% de l'ensemble de la Bande de Gaza. Selon les chiffres officiels de l'Autorité Palestinienne 1 275 000 Palestiniens y habitent dont la moitié ont en dessous de 15 ans. 900 000 des habitants palestiniens sont des réfugiés ou des descendants de réfugiés qui se sont installés dans ce territoire après la création de l'Etat d'Israël en 1948. Le taux de natalité est de 6,17 enfants par famille. Le taux de chômage atteindrait aujourd'hui près de 50%.

L'un des arguments, utilisé par les deux camps, pour justifier ou non le retrait, est religieux : les partisans du retrait soutiennent que la Bande de Gaza n'est pas un territoire biblique puisque les lois agricoles de la terre d'Israël n'y sont pas applicables. Il ne serait donc pas donné en héritage au peuple d'Israël. Il faut pour comprendre distinguer deux niveaux :

- Pour la Bible, le territoire de Gaza est bien à l'intérieur des frontières de la Terre promise (Nombres 34) et le commandement de l'habiter incombe aux fils d'Israël comme nous le verrons par le suite. -Pour le Talmud, la situation du territoire de Gaza est plus complexe. Les Sages d'Israël ont accordé une dispense d'appliquer à Gaza les commandements liés à la terre d'Israël comme par exemple l'obligation de faire reposer la terre tous les 7 ans ou d'apporter au Temple de Jérusalem les prémisses (lorsque celui-ci existait ou lorsqu'il sera rétabli). Sans entrer ici dans la complexité de l'argumentaire talmudique, on peut dire que les Sages ont permis cet allégement parce qu'au retour de l'exil de Babylone, les Juifs n'ont pas peuplé ce territoire et qu'il ne fut plus considéré de fait comme la Terre d'Israël.

Le second argumentaire qui devrait toujours être manié avec prudence est historique : les Juifs ont-ils ou non une histoire à Gaza ?

Gaza fut une ville de garnison de l'Egypte jusqu'au 12ème siècle avant J-C. Des inscriptions d'un gouverneur égyptien, Toutmose III datées du 15ème siècle y ont été découvertes. En recoupant les sources bibliques et les données archéologiques, c'est au 12ème siècle qu'un peuple non sémitique, les Philistins, s'y installe et en fait un des chefs-lieux de son royaume.

A l'époque biblique, le territoire de Gaza est aux mains des Philistins et le restera pratiquement à toutes les époques jusqu'à ce que Nabuchodonosor les fasse disparaître au 6ème siècle avant J-C. Il va sans dire que les Palestiniens d'aujourd'hui ne peuvent pas être les descendants des Philistins qui ont disparu il y a 26 siècles.

D'après le livre de la Genèse, Isaac y a séjourné (Gn26, 3). Lors de la répartition de la terre de Canaan par Josué, le territoire de Gaza est dévolu à la tribu de Juda : « Tel fut le patrimoine de la tribu des fils de Juda, selon leurs familles... Ashdod avec ses villes et ses bourgades, Gaza avec les siennes jusqu'au fleuve d'Egypte, la grande mer servant de limite. » (Js 15, 20 -47) Gaza est donc bien un territoire que Dieu donne en héritage à Israël. Le célèbre épisode de Samson où les Philistins lui crevèrent les yeux et le lièrent avec des chaînes d'airain (Juges 16) se déroule également à Gaza. David y combattit les Philistins et gagna la bataille (2 Sm 5, 22-25).

Vers 332 avant J-C, Alexandre le Grand assiège la cité de Gaza pendant deux mois. La région est hellénisée. Les Juifs s'y installent véritablement à l'époque des Hasmonéens au premier siècle avant J-C. Selon Flavius Josèphe, c'est Alexandre Jannée (103-76 av. J-C) qui conquiert la ville et la judaïse (Antiquités Juives, livre 4). Le territoire « moderne » de Gaza est dessiné par le roi Hérode le Grand et la ville de Gaza devient une place commerciale importante. Elle le restera pendant des siècles. A la mort d'Hérode, le pays d'Israël est divisé en quatre (tétrarchies) et le Territoire de Gaza revient à Salomé.

Vers la fin de la période du second temple et à la période talmudique de nombreux Juifs y habitent comme en témoignent les restes archéologiques, les synagogues en particulier celle de Gaza qui était encore en service jusqu'au 6ème siècle, et les sources littéraires juives.

Comme en Galilée, la présence des Juifs dans cette région depuis l'époque hasmonéenne a été presque ininterrompue. A la conquête de l'Islam en 635, la communauté juive locale a continué à être florissante. Ce sont les Croisés qui détruiront Gaza et feront disparaître la communauté juive.

Une soixantaine de familles juives viennent s'installer à Gaza à la fin du 15ème siècle. Suite à l'expulsion des Juifs d'Espagne (1492) de nombreux expulsés montent en terre d'Israël et s'installent à Jérusalem, Tibériade, Hébron, Safed ainsi qu'à Gaza. L'Empire Ottoman au 16ème siècle favorise très largement l'installation des Juifs dans ses frontières. Au I7ème siècle, un rabbin charismatique, Nathan de Gaza, joue un rôle fondamental dans l'aventure messianique de Shabbataï Tsvi qui se terminera par la conversion à l'Islam du prétendu messie. La communauté juive de Gaza est à cette époque des plus dynamiques et à partir de là, la fièvre messianique se répandra dans toutes les communautés juives du monde. Il faut aussi mentionner le célèbre compositeur liturgique Moshe Najara (1530-1600) qui était de Gaza.

En février 1799, lors de la campagne d'Egypte de Napoléon Bonaparte (1798-1799), les armées françaises occupent Gaza. Les Ottomans ne développeront pas cette région qui sera relativement pauvre. En 1917, les Britanniques qui ont mandat sur la Palestine dont les frontières sont définies par la SDN, s'installent à Gaza. En 1929, au terme d'émeutes les Arabes expulsent les Juifs comme ils le firent à Hébron à la même époque. De 1949 à 1967, le territoire passe sous administration égyptienne sans être annexé. L'Egypte y expédie bien souvent tous ses indésirables, repris de justice et fanatiques. Après la guerre de Suez (1956), Israël occupe la Bande de Gaza de novembre 1956 à mars 1957 puis se retire. Après la guerre des six jours en 1967, Israël réoccupe la Bande de Gaza et y installe un gouvernement militaire après que l'Egypte ait fait savoir qu'elle ne voulait plus du territoire.

La première implantation israélienne dans la Bande de Gaza a été créée en 1970 sous le gouvernement de Golda Meïr (Shimon Pérès était ministre des Transports). Sur les 21 localités juives du Goush Katif et du nord de la Bande de Gaza, 5 ont été installées par un gouvernement de gauche. La dernière implantation qui a vu le jour est Shirat haYam et elle date de 2001 alors qu'Ehud Barak était Premier ministre...

Ces implantations voulues et encouragées par les gouvernements d'Israël sont composées d'Israéliens dont les orientations religieuses et politiques sont diverses. Ils développent un système éducatif de qualité mais surtout, ils sont mondialement réputés pour leur agriculture de pointe (comme par exemple les cultures sur le sable) dont les techniques scientifiques sont exportées jusqu'en Afrique.

C'est le 18 décembre 2003 qu'Ariel Sharon annonça lors d'une conférence à Hertzliya son plan politique de séparation unilatérale d'avec les Palestiniens et de son intention de démanteler des implantations. Depuis, malgré les crises politiques et les rebondissements dont Israël a le secret, le Premier ministre a réussi à faire voter à la Knesset la loi du désengagement et le 20 février dernier, le gouvernement d'union nationale approuva à une très large majorité (17 contre 5) le retrait de la Bande de Gaza et de quatre implantations du nord de la Samarie.

Le gouvernement d'Ariel Sharon, en prenant la décision de se retirer de la Bande de Gaza et du nord de la Samarie n'a jamais pris en compte les arguments religieux et idéologiques de certains courants du sionisme religieux. Sa décision est pragmatique et politique. La majorité des Israéliens ne sont d'ailleurs pas sensibles à ces questions, ce qui peut expliquer en partie le soutien qu'ils accordent au plan de désengagement.

Depuis des mois, chaque jour dans la presse israélienne, des articles sont consacrés aux habitants juifs des implantations de Gaza et de Samarie, à l'organisation concrète de l'évacuation, aux préparatifs logistiques, aux compensations financières de plus en plus importantes, aux campagnes organisées par les futurs évacués, aux { réactions des politiques, aux sondages d'opinions... L'événement est historique et il mérite une large couverture médiatique mais de plus en plus d'Israéliens sont agacés par le matraquage médiatique autour de ce retrait.

Essayons de prendre en compte la complexité des situations et de garder la mesure.

Jean-Marie Allafort

Pour compliquer encore un peu : Goush Katif et l'argument biblique

Au livre de la Genèse, il est dit qu' « Isaac se rendit chez Abimélech, roi des Philistins, à Guérar ». Alors qu'il projette de descendre en Egypte à cause de la famine qui sévit dans le pays, Dieu lui apparaît et lui dit : « Ne descends pas en Egypte, habite la terre que je te dirai. Habite cette terre, je serai avec toi, je te bénirai, car à toi et à ta descendance je donne toutes ces terres... » (Gn 26,1-3). La localisation de Guérar est incertaine, d'autant que ce nom n'apparaît pas dans la liste des villes conquises par Josué, mais il est admis que ce lieu se situe au sud-ouest de la terre de Canaan, dans l'actuelle bande de Gaza.

Les commentaires rabbiniques sur ce texte présentent un paradoxe. D'une part, ils soulignent que Dieu fait à Isaac le devoir de rester dans le pays (des trois patriarches, Isaac est le seul qui ne soit jamais sorti de la terre de Canaan), en donnant le sens de cette présence sur la terre : « Réside dans cette terre, sois semeur, sois planteur ; Autre commentaire : réside dans cette terre, fais habiter la Présence [divine] sur la terre [...] Tu es une offrande pure ; de même qu'une offrande pure n'est plus valide si elle sort de l'enceinte du sanctuaire, de même, si tu sors de la terre, tu n'es plus [une offrande] valide. » (Genèse Rabba 64,3 sur Gn 26,1-3, traduction M. R.). À propos de cette région particulière, le devoir religieux d'habiter la terre est donc fortement marqué.

Or, le même passage souligne pourtant que, malgré cette injonction biblique, les Sages décidèrent de ne pas inclure la région de Guérar dans les limites du territoire où s'applique la législation concernant la terre, et en particulier l'obligation de la chemita, le devoir de laisser reposer la terre pendant l'année sabbatique (Talmud de Jérusalem, Sheviit, 36c). L'explication donnée à cette exception est que « ce site est mauvais ». Cette explication pourrait elle-même donner lieu à une recherche d'ordre historique qu'il serait trop long de développer ici. On peut penser que le climat y était considéré comme malsain.

Ainsi, les Sages du Talmud décidèrent de ne pas reconnaître comme « terre d'Israël », du point de vue du droit rabbinique, le territoire au sujet duquel Dieu avait donné à Isaac l'ordre de l'habiter. Tout en fondant sur ce texte l'obligation religieuse d'habiter la terre, ils soustraient cette zone à l'obligation d'y appliquer le droit rabbinique et considèrent qu'elle se trouve, de fait, hors des limites de la terre d'Israël.

Ces dispositions sont toujours en vigueur, et les agriculteurs de Goush Katif, aujourd'hui encore, sont dispensés d'appliquer les dispositions de droit religieux qui s'imposent partout ailleurs sur la terre d'Israël.

On peut souligner à ce sujet un autre paradoxe. Il est classique de dire que le judaïsme n'est pas la religion de la Bible, mais celle de la tradition. Or, sur ce point précis, il faut constater que les opposants les plus farouches au retrait de Gaza — tout en bénéficiant du statut particulier que le Talmud accorde à ce territoire en le mettant hors des limites de la terre d'Israël — s'en tiennent, pour justifier leur présence, à une lecture strictement littéraliste de la Bible.

Michel Remaud

HISTOIRE

Après avoir raconté à grands traits l'histoire d'Israël, nous allons nous arrêter plus spécialement à l'histoire

du sionisme.

Histoire du sionisme. (lère partie)

Depuis plus de 2 500 ans, l'histoire du peuple juif est caractérisée par la Diaspora, issue des exils successifs subis par ce peuple. Avec des hauts et des bas, selon les lieux où ils sont dispersés, ils forment des communautés qui se distinguent de leur environnement.

Jusqu'au Xème siècle, la diaspora est dans l'Empire romain, avec une majorité en Orient.

Entre le Xème et le XVème siècles, la plupart des juifs se trouvent plus à l'Ouest, en Espagne et en Europe Occidentale.

A la fin du XVème siècle les persécutions les repoussent vers l'Est, la Pologne et l'Empire Ottoman.

Au XVIème et XVIIème siècles en Occident, subsistent des îlots : en Allemagne, en Bohême, en Alsace, dans le midi de la France et en Italie.

En Pologne, malgré l'opposition de l'Eglise, le roi Sigismond Auguste promulgue en 1551 une « Grande Charte» qui fonde l'autonomie des Juifs de Pologne. La communauté juive va alors développer prodigieusement son organisation communautaire, les études religieuses et la vie économique. Le pouvoir polonais les considère comme une nation et ils forment un véritable Etat au sein de l'Etat. Les rabbins polonais usent d'un jeu de mot pour parler de la Pologne : « Po-Lan-Ya »qui de l'Hébreu se traduit. (C'est ici que Dieu réside). Mais en 1648 ce paradis se transforme en enfer ; les Cosaques d'Ukraine se révoltent contre le pouvoir polonais et les Juifs sont pris pour cible. Parlant de cette période, Josy Eisenberg dans son livre, Une histoire du peuple juif, p 412, écrit : « Seules les persécutions nazies dépassèrent en horreur et en intensité »

La communauté de Pologne reste nombreuse malgré les 100 000 morts entre 1648 et 1658, mais elle est très appauvrie jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.

Après leur expulsion d'Espagne, les Juifs émigrent pour la plupart vers l'Afrique du Nord et l'Empire Ottoman. Dès les premières persécutions, les pays du Maghreb, voisins de l'Espagne, les accueillent. En 1592, un grand nombre arrive au Maroc, fondant à Fès une importante communauté. Mais le statut de Dhimmis qui leur est strictement appliqué leur fait choisir l'Empire Ottoman. Ils sont accueillis par le Sultan turc Bajazet : « Ecoutez, descendants des Hébreux qui vivez dans mon pays, que chacun qui le désire vienne à Constantinople, et que les rescapés de votre peuple trouvent ici leur abri. Vous appelez Ferdinand un roi sage, lui qui a appauvri son pays, et enrichi le nôtre ! ».

Nombreux sont ceux qui vinrent à Constantinople, à Salonique. Des nouvelles communautés s'installent en Palestine. Safed passe de 300 familles en 1522 à plus de 30000 au début du XVIIème siècle et suscite des hommes éminents comme Isaac Louria dont l'influence remue des foules pendant trois siècles ; comme Joseph Caro qui rédige un résumé du Talmud, le Shoulhan Aroukh (code de la législation religieuse). Il fait la tentative de rétablir le Sanhédrin, qui, si elle avait réussi, aurait été la première étape de la renaissance d'un Etat juif.

En Occident, les communautés d'Europe occidentale sont à cette époque beaucoup moins importantes que celles de Pologne et de l'Empire Ottoman. C'est au XVIème siècle que le « ghetto » est institutionnalisé, tirant son nom du quartier juif de Venise en 1616. Entouré d'un mur, il sert tantôt de protection contre les agresseurs, tantôt de prison. Sa surface fixée une fois pour toute, il ne peut s'agrandir, d'où une surpopulation et insalubrité permanentes. Là, selon les époques ils sont soumis à toutes les intolérances.

L'avènement du pape Paul IV en 1555 fut terrible pour les Juifs. Il crée le ghetto de Rome où ils sont soumis à toutes les humiliations. On les force à vendre tous leurs biens et on leur interdit tout contact avec les autres concitoyens.

Mais le mur des ghettos n'était pas imperméable et des intellectuels juifs s'ouvrent à l'esprit de la Renaissance ; certains deviennent médecins, artistes, savants ou historiens. A partir de 1648 ces intellectuels se multiplient. Mais c'est aussi l'année des grands massacres, du retour des Juifs en Angleterre en 1655 et la fin de la guerre de Trente ans.

L'Alsace qui est alors réunie à la France tolère les Juifs dans ses campagnes ; Louis XIV respecte le statut quo et certaines familles juives ont déjà reçu le droit de résidence à Metz.

En Allemagne après le traité de Wethphalie en 1648 qui fait éclater l'Empire, plus de trois cent principautés ouvrent la porte au despotisme des Princes qui font appel aux Juifs les plus fortunés des ghettos. Ces « Juifs de Cour » pendant un siècle prennent part à l'évolution politique, sociale et économique de l'Allemagne et de l'Autriche. Le plus célèbre, Joseph Süss Oppenheimer (1698-1738) est à l'origine de l'expansion de Wurtemberg et assure l'autorité du souverain. Tenus pour responsables de la variation des taux d'argent, les Juifs sont haïs et parfois passent de la gloire à la mort sous la torture.

D'autres Juifs peuvent quitter le ghetto et c'est ainsi qu'en 1671 la communauté de Berlin est fondée. Au siècle suivant elle ouvrira la porte à l'émancipation. L'occident redonnera son rôle aux communautés juives qui avaient été expulsées pendant le Moyen Age.

En Europe, le XVIIIème siècle est le siècle des Lumières. Avec des philosophes comme Voltaire, Diderot, une pensée se développe sur les droits naturels, l'égalité, la nécessité d'interdire l'oppression. Vis à vis de la situation des Juifs, Pétrangeté de leur état mène aux affirmations les plus contradictoires : Fichte (1762-1844) affirme : « leur donner des droits civiques, ce n'est possible qu'à une condition : leur couper la tête à tous la même nuit, et leur en donner une autre qui ne contienne plus une seule idée juive ». Robespierre (1758-1794) devant l'Assemblée Nationale n'hésitera pas à s'écrier : « Les vices des Juifs proviennent de l'avilissement dans lequel vous les avez plongés ; ils seront bons quand ils pourront trouver quelque avantage à l'être ». Moïse Mendelssohn (1729-1786) né dans la misère s'est installé à Berlin en 1743. Philosophe autodidacte, il devient un « Juif protégé » par Frédéric II et l'exemple vivant que les Juifs peuvent changer. Une école naît à sa suite, c'est l'époque des Maskilim « Esprits éclairés », qui se répand surtout en Prusse, Autriche et en France.

Cécile Pilverdier

 

Oratorio Terezin.

Ruth Fazal, née en Angleterre et vivant à Toronto, violoniste, compositeur et chef d'orchestre très renommée, eut entre les mains en 1999 un livre de poèmes écrit par les enfants du ghetto de Terezin, livre intitulé : « Je n'ai plus jamais vu un autre papillon ». De ces poèmes est né trois ans plus tard l'oratorio Terezin. Connu dans plusieurs pays, c'était la première fois qu'il était joué en Israël, le jeudi 5 mai à Tel-Aviv, le 6 mai à Jérusalem et le 7 mai à Haïfa.

Ce vendredi 6 mai, le lendemain du jour de la Shoa, au grand théâtre de Jérusalem, nous avons invité Jacques et Laura Stroumsa, nos amis, rescapés d'Auschwitz et de Bergen Belsen. Jacques avait passé toute la semaine à faire des conférences sur Auschwitz, dans les écoles, des collèges et à Yad va Shem. Comment inviter un rescapé des camps de la mort à une œuvre musicale composée par une femme anglicane ne connaissant des camps que des poèmes ? Le risque était grand. Eux qui l'ont vécu dans leur chair et dans le drame d'une famille brûlée. Mais sachant que c'était sur la Shoa, ils sont venus.

Dans le programme, un historique sur le camp de Terezin, en Hébreu, en Anglais et en Russe. En 1941 la petite ville de Terezin en Tchécoslovaquie est transformée par les nazis en camp de transit pour les Juifs entassés là, en route vers les camps de la mort. Plusieurs mouraient déjà sur place. Parmi les prisonniers, beaucoup d'écrivains, d'artistes, de poètes. Même l'horreur n'éteignait pas leurs dons. Parmi eux, de 1941 à 1944, 15 000 enfants. Cent seulement ont survécu.

Sur scène, l'orchestre de chambre israélien conduit par Kirk Trevor, anglais, chef d'orchestre connu mondialement. Plusieurs chorales, israéliennes et slovaques, deux chorales d'enfants, l'une israélienne, Mayan de Tel-aviv-Jaffa et l'autre slovaque. Un silence absolu, puis des cris de supplication, de souffrance, des hurlements, en solo soprano, en chorale et en orchestre. Des chants d'enfants, la voix du Dieu d'Israël et du prophète reprenant des paroles de la Bible.

La batterie, le silence, les cuivres, une impression de roues de wagons, le cri de souffrance et le son du Shofar. Et dans cette cacophonie à la limite du supportable, ce dialogue puissant entre le cœur de l'homme et le cœur de Dieu.

« Jusqu'à quand ? »Chant qui n'est qu'angoisse, « Venge nous, oh Dieu ». Et en même temps une chorale chantant : « Notre Dieu est une puissante forteresse ». Ironie et rappel que, pendant la Shoa, le peuple chrétien dans son ensemble priant Dieu en sécurité dans les églises est resté sourd aux appels désespérés des Juifs poursuivis.

Et de cette cacophonie jaillit soudain un chant d'enfant, le soliste étant lui-même un enfant israélien. « Ce papillon a été le dernier. Les papillons ne vivent pas dans les ghettos ».

Puis à la fin de cette première partie, le ténor Huw Priday reprend la voix de Dieu : « Comment puis-je t'abandonner, Ephraïm ? »

La deuxième partie s'ouvre par la voix du prophète qui se tient sur la brèche entre Dieu et son peuple : « Une voix se fait entendre sur les lieux élevés. Ce sont les pleurs, les supplications des enfants d'Israël ». Apparaît alors la notion de temps, du temps qui passe, du temps perdu, cette attente d'un temps où l'horreur ne sera plus. « La moisson est passée, l'été est fini, et nous ne sommes pas sauvés ». Et la question : « Dieu, pourquoi ne fais-tu rien ? Nous as-tu oubliés ? Pourquoi nous as-tu abandonnés ? ».

Le prophète reprend Isaïe 53, le cantique du serviteur souffrant, et il s'agit bien là du peuple juif, le peuple de Dieu. « Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance...cependant ce sont nos souffrances qu'il a portées. C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé... »

Encore des chants d'enfants où se mêlent les larmes et l'espoir. « Un petit jardin plein de rosés, le sentier est étroit et le petit garçon y marche. Un mignon petit garçon, comme ce bouton de rosé. Quand la rosé fleurira, le petit garçon ne sera plus ».

Et ailleurs ce credo : « Je suis juif et serai juif pour toujours. Même si je dois mourir de faim, je continuerai à me battre pour mon peuple. Je suis fier de mon peuple. Même si on me supprime, je reviendrai toujours à la vie ».

Suit la promesse chantée par le prophète : « Pour l'amour de Sion je ne me tairai point. Pour l'amour de Jérusalem je ne prendrai point de repos jusqu'à ce que son salut paraisse comme l'aurore et sa délivrance comme un flambeau qui s'allume » suivie par la voix de Dieu : « Voici ton salut arrive ».

L'oratorio se termine dans un chant puissant d'espérance, entonné sans paroles par les enfants, auquel se joint le chœur des femmes, puis celui des hommes et enfin l'orchestre : tous les instruments se libèrent dans un crescendo de plénitude.

L'assemblée est debout, transportée plus loin, applaudissant...encore et encore...

Jacques Stroumsa me dit simplement : « C'était extraordinaire de vérité et de puissance ».

Antoinette Brémond

Chercher refuge en Israël

Aujourd'hui, 24 avril 2005 est venu pour m'aider à faire mon ménage, Kiflemaryam Habtesilassie Lakew.

Je le connais depuis un certain temps, il est Ethiopien de la ville de Gondar, prêtre de son Eglise, père de trois enfants, et aujourd'hui peut-être de quatre.

Le gouvernement actuel d'Ethiopie est tenu par les Tigré, un des nombreux peuples d'Ethiopie, qui aujourd'hui persécute entre autre les « Sélassié » du peuple des Amhara.

Mikaël (c'est le nom que lui a donné une amie d'ici) a perdu son travail d'instituteur il y a deux ans, puis on a exclu de l'école ses trois enfants, âgés alors de 10, 8 et 6 ans. Mikaël les a emmenés dans un village et là après un an ils ont de nouveau été exclus de l'école. Mikaël lui, a été jeté trois fois en prison ainsi que trois de ses sept frères. Il s'est enfui avec l'un de ses frères qui a été repris et envoyé dans une autre prison. Jusqu'à aujourd'hui, Mikaël ne sait pas s'il est encore en vie. Les deux autres ont pu revenir dans leur village. Quant à lui, sa maison a été scellée et il s'est enfui avec sa femme enceinte vers la frontière du Soudan, à Metema et l'a laissée là, lui disant qu'il partait pour l'Europe après avoir payé des Soudanais pour l'aider. Elle devait accoucher en juin, mais depuis il n'a aucune nouvelle d'elle. C'était en avril 2004. Les Soudanais l'ont emmené par train, auto, et à pied jusqu'au Caire et là l'ont confié à un autre groupe qui l'a conduit jusqu'en Israël à travers le Sinaï où il est arrivé en juillet 2004.

Arrivé à Béersheva il s'est adressé à un Ethiopien qui n'a pas voulu parler avec lui parce qu'il n'était pas israélien ; alors il s'est adressé à un blanc en Anglais qui l'a écouté, lui a donné 200 shekels et lui a indiqué quelqu'un pour l'aider, un journaliste éthiopien de Tel-Aviv. Celui-ci l'a orienté vers les bureaux de l'ONU qui lui ont écrit une lettre disant qu'ils n'avaient ni pouvoir ni aide, mais lui ont donné un papier lui permettant de rester. Malade à cause des coups reçus et du voyage, les gens de l'ONU l'ont amené à une clinique des « droits humanitaires » qui ne lui a donné aucun traitement. L'Eglise éthiopienne à Jérusalem, dépendant du gouvernement d'Adis Abéba, n'a pas voulu l'accueillir comme prêtre mais il y va comme simple fidèle ainsi que dans d'autres églises. Pendant six mois il est resté sans travailler, dépendant de la bonté des uns et des autres et pendant ce temps l'ONU vérifiait en Ethiopie la véracité de ses dires. Puis muni du papier de l'ONU il est allé au ministère des Affaires Etrangères et a obtenu un permis de travail pour six mois, qui se terminera en juillet. De ses enfants il a parfois des nouvelles par une amie de Gondar qui arrive à les voir et téléphone avec beaucoup de précautions à Mikaël.

Cécile Pilverdier

Sauver des enfants

Pendant la semaine de Pessah, sur un de ces nombreux panneaux d'affichage à Jérusalem, une nouvelle affiche : très belle, en couleur, avec les photos de 45 enfants du premier âge, tous plus attendrissants les uns que les autres. « Venez visiter à Jérusalem, en famille, le centre Efrat.»

45 enfants sauvés grâce à l'aide d'Efrat.

Mais de quoi s'agit-il ?

Il y a 28 ans le chirurgien Eli Schussheim, juif religieux, ému de la loi qui depuis les années 1970 légalisait la pratique des avortements en Israël, fonda Efrat, une association dont le but était de sauver la vie d'enfants en luttant contre l'avortement.

En Israël 25 centres médicaux et médecins privés pratiquent l'avortement. 50% des femmes qui décident d'avorter le font à cause de leur situation économique ne permettant pas un enfant supplémentaire. On compte 50 000 avortements légaux par an. (En 2004, il y a eu 149 000 naissances en Israël.)

Le nombre d'avortements augmente chaque année. Parmi les femmes ne désirant pas mener à terme leur grossesse, 70% sont mariées.

Sur les murs des bureaux du centre Efrat, des photos d'enfants sauvés, des lettres des mères remerciant : « Nous ne pourrions pas imaginer notre vie sans Rina », la petite dernière d'une famille de quatre enfants.

Des articles de journaux tapissent d'autres murs : certains parlent de « crimes » et vont même jusqu'à désigner ce phénomène par l'expression de « Shoah silencieuse » qui sévit au milieu du peuple juif en Israël. D'autres comparent ce sauvetage d'enfants à une « alya interne » qui, l'année dernière a amené plus de Juifs en Israël que l'alya des Etats-Unis.

Depuis 1948 ce sont 2 millions d'enfants qui ne sont pas nés en Israël, dont la moitié pour des raisons économiques. L'année dernière on dénombrait par semaine une moyenne de 11 personnes tuées dans des accidents de voiture, 3 par le terrorisme, et 967 par avortement.

Pourtant un sondage révèle que 48% des Israéliens sont contre l'avortement même si l'enfant à naître devait être handicapé.

Le travail d'Efrat.

En 28 ans, Efrat a sauvé 17 000 enfants. Par exemple en 2004 ; 1658.

Mais comment ? Efrat est bien sûr en contact avec les centres médicaux. Dans un premier contact avec une femme ne désirant pas son enfant le médecin essaye de comprendre la raison de ce refus. Si le problème fondamental est économique, le médecin donne à la patiente en difficulté le numéro de téléphone d'Efrat. C'est là que tout commence, contacts et aide financière. L'organisation propose de verser l'équivalent de 50 Euros par mois pendant un an, six mois avant la naissance et six mois après. En plus de cela elle lui offre l'équipement nécessaire pour accueillir un nouveau né, de l'ordre de 250 euros. Enfin Efrat propose une aide affective et effective grâce aux 2800volontaires, ce qui permet à la future mère d'être accompagnée, aidée, soutenue...aussi longtemps qu'elle le désire.

L'organisation a été fondée dès le début sur une base de volontariat. Beaucoup de ces volontaires sont envoyés par le Service National des Volontaires. Le centre, un petit appartement, a été donné à Efrat, ce qui explique qu'il suffît de 850 Euros pour sauver une vie.

Pendant l'été 2004 ces enfants et leurs familles furent invités à venir fêter ensemble au jardin zoologique de Jérusalem la joie de vivre. 1600 enfants étaient là avec leurs parents rayonnant et témoignant de leur joie et reconnaissance.

Comme le disait le docteur E.Schussheim : « Je n'ai jamais rencontré une mère qui regrettait d'avoir gardé son enfant ».

Note ; Efrat : C'est le nom donné par le Talmud à Myriam, la sœur de Moïse, qui grâce à sa présence d'esprit, a sauvé son petit frère et l'a rendu à sa mère.     (Ex, 2,4-9.) Pour plus de renseignements... WWW.AFEfrat.org

Antoinette Brémond

Quand le Talmud explique le Nouveau Testament

La fête liturgique de l'Ascension fournit l'occasion de relever un parallèle intéressant entre le Nouveau Testament et la tradition juive.

On trouve dans l'Épître aux Éphésiens ce passage : « À chacun de nous, cependant, la grâce a été donnée à la mesure du don du Christ. D'où cette parole : Monté dans les hauteurs, il a capturé des prisonniers ; il a fait des dons aux hommes. » (Éphésiens 4,8, citant le Psaume 68,19). Ce verset biblique est assez obscur, et ses traductions sont aussi diverses qu'incertaines. L'auteur de l'épître le cite d'ailleurs très librement. On pourrait aussi comprendre : « Comme homme, tu as pris des dons. »

L'usage de ce verset peut s'éclairer par comparaison avec un passage du Talmud qui le cite de son côté (Shabbat 88b-89a). Ce passage nous donne un récit pittoresque de la scène dans laquelle Moïse, ayant gravi le Sinaï, parvient dans les hauteurs célestes pour recevoir la Tora. Son irruption dans le monde d'en haut jette la consternation parmi les anges : « Maître des mondes, que fait parmi nous ce fils de femme ?! » Consternation qui ne fait que redoubler lorsque Dieu révèle aux anges l'objet de la venue de Moïse : « II est venu chercher la Tora. » La Tora, qui avait été créée avant le monde et que les anges s'étaient habitués à voir chez eux, au milieu du ciel dont elle était l'ornement, va donc descendre sur terre pour y être profanée par les hommes ! « Réponds-leur », dit Dieu à Moïse. — « Maître du monde, je crains qu'ils ne me brûlent du souffle de leur bouche !» — « Cramponne-toi au trône de ma gloire et fais leur une réponse ! » Moïse entreprend alors de démontrer aux anges qu'ils n'ont que faire d'une Tora qui dit : « Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte... tu ne voleras point... tu ne tueras point... tu honoreras ton père et ta mère, etc. » — « Avez-vous été captifs en Egypte ? Y a-t-il entre vous de la jalousie ? Avez-vous des pères et des mères ?... » Émerveillés par la pertinence de ces réponses, les anges lui font chacun un présent. Avec la Tora, Moïse fait ainsi descendre sur terre les dons célestes. « En tant qu'homme », il a « capturé » les dons célestes et les a fait descendre sur terre.

Ce texte talmudique apporte un éclairage au passage de l'épître en montrant comment le verset du psaume a été utilisé par la tradition juive. Comme Moïse, Jésus est monté et, « en tant qu'homme », il a fait descendre sur terre les dons célestes. La suite de l'épître précise que ces dons sont les charismes et les ministères, dont le but est de « bâtir le corps du Christ ».

Il y a pourtant une différence entre Moïse et Jésus : Moïse est parti d'en bas, il est monté et il est redescendu. Jésus, nous dit l'épître, avait commencé par descendre, puis il est remonté. Sans descendre à nouveau, il a distribué d'en haut les dons célestes. Par son usage liturgique, ce passage met ainsi en lumière le lien qui unit la Pentecôte à l'Ascension : monté « dans les hauteurs », Jésus en fait descendre l'Esprit Saint et tous les dons qui l'accompagnent.

Un exemple, parmi beaucoup d'autres, de l'éclairage que la tradition juive peut apporter aux écrits fondateurs du christianisme, dont on ne répétera jamais assez qu'ils sont nés dans le monde juif et qu'ils sont incompréhensibles sans cette référence à leur milieu d'origine.

Michel Remaud

Flashes d'espoir

La radio israélo-palestinienne "All for Peace" : un an après

Par Sima Borkovski

Reproduit ici avec l'autorisation de Gérard Eizenberg le traducteur (La Paix Maintenant)

Tout a commencé par la musique. En janvier 2004, une station de radio basée à Jérusalem Est faisait ses débuts sur internet (www.allforpeace.org), en diffusant des chansons dont un certain nombre de chansons arabes et israéliennes. En avril, le radio commençait à diffuser des programmes parlés en matinée, une heure en hébreu et une heure en arabe. "Nous traitons d'éducation, de culture et de sport, mais pas de politique", explique Maisa Seniora, la co-directrice palestinienne. "Obligatoirement, on heurte quelqu'un dès qu'on aborde la politique".

La station offre une palette de programmes, pour jeunes comme pour adultes.

"L'Equateur" est un talk-show d'une heure en hébreu qui traite des différents aspects de la société et de la culture en Israël et dans les territoires de l'Autorité palestinienne. L'émission permet aux auditeurs   , hébréophones de faire connaissance avec la société palestinienne. En miroir, "Muhawalat", un talk-show quotidien en arabe, traite de différents aspects de la société israélienne et offre aux auditeurs palestiniens une perspective sur la vie en Israël.

"A travers les Frontières" est une émission pour les jeunes, animée par deux jeunes filles, Neta Muray et Shireen Yassin. L'émission parle des angoisses, des rêves et des espoirs de la jeunesse israélienne et palestinienne à travers des sujets qui affectent leur vie comme l'éducation, la musique, la violence, la drogue,      ^ etc.

La station émet 24h/24 et compte continuer lorsqu'elle émettra officiellement sur les ondes. Dirigée par 12 Israéliens et Palestiniens (techniciens, producteurs et journalistes), Ail for Peace est déterminée à insuffler un nouvel espoir à deux populations plongées dans l'apathie et le désespoir. L'héritage duel de la petite équipe est en lui-même emblématique de la coopération et de la paix. [...]

En un laps de temps relativement court, cette petite station de radio s'est forgée une réputation de crédibilité dans le domaine de l'information. "En couvrant les récentes élections de l'Autorité palestinienne, nous avons interviewé à la fois Mahmoud Abbas et son adversaire, le Dr Mustafa Barghouti", dit fièrement Shimon Malka, le co-directeur israélien. "Et certains médias israéliens nous ont approchés pour obtenir des informations à partir de nos sources".

L'une des histoires les plus passionnantes que la station ait rapportées concerne un terroriste palestinien en route pour perpétrer un attentat contre des civils israéliens. Un soudain moment de lucidité le mena à la conclusion que tuer encore davantage de gens ne donnerait rien d'utile. Il rebroussa chemin, rentra dans son village et finit par créer un groupe théâtral pour enfants. All for Peace diffusa cette histoire dans le monde entier, et invita l'ex-terroriste à s'exprimer dans ses studios.

"Nous avons environ 10.000 visiteurs/jour sur notre site web", dit Malka. "J'espère que les chiffres continueront  à augmenter à mesure que les gens entendront parler de nous".

[ Les obstacles n'ont pas manqué de la part des officiels des deux côtés, mais le projet est bien parti ].

Bien que la période ne soit pas des plus favorables, Maisa Seniora et ses collègues demeurent déterminés. "S'il y avait la paix, nous n'aurions pas de travail à faire. Je veux toucher l'homme de la rue qui est fatigué de cette guerre. Au fond, ce que nous voulons tous, c'est vivre, travailler et élever nos enfants en paix".

S'unir pour l'eau

Cette info, saluée aussi bien en Israël et dans les territoires palestiniens qu'en Jordanie, étaye ce qu'affirmait le Pr Rosenthal ("La guerre de l'eau n'aura pas lieu" : http://www.lapaixmaintenant.org/article980) : la gestion de l'eau est un domaine où, malgré les vicissitudes du processus de paix, Palestiniens, Israéliens et Jordaniens s'entendent, car ils ont conscience de l'importance cruciale et de l'urgence des problèmes à régler. www.jordantimes.com

 

Jordan Times, 11 mai 2005

Accord jordano-israélo-palestinien sur le canal mer Rouge-mer Morte

Amman - La récente signature par la Jordanie, Israël et l'Autorité palestinienne d'un accord pour réaliser une étude de faisabilité à propos du projet de liaison mer Rouge mer Morte [connu sous l'appellation "Red-Dead", ndt] met au moins fin aux spéculations concernant le sort de la mer Morte. Un très grand nombre d'experts ont lancé depuis longtemps des avertissements sur la vitesse à laquelle la mer Morte est en train de disparaître. Aujourd'hui, elle perd un mètre/an, et à ce rythme, elle sera asséchée dans 50 ans.

Les trois parties qui se partagent les rives de la mer Morte semblent être aujourd'hui parvenues à régler leurs différends et décidées à placer l'avenir de la mer Morte et sa préservation au premier rang de leurs préoccupations.

La mer Morte représente bien plus qu'une ressource économique ou politique. Il s'agit d'un héritage qui appartient à l'humanité, qui doit être sauvé d'une absolue gabegie. La perte de ses sources de remplissage depuis le Jourdain et d'autres courants aquatiques, qui se sont écoulés naturellement vers la mer Morte pendant des milliers d'années, est le résultat de l'exploitation et de l'inconscience.

Les sources naturelles d'eau nécessaire pour maintenir et faire vivre la mer Morte n'étant plus là, la seule alternative est de détourner de l'eau de la mer Rouge.

L'avantage de ce canal sur le plan géographique est qu'il offre de nouvelles opportunités de générer une électricité dont tout le monde a besoin dans la région. La désalinisation des eaux de la mer Rouge, condition préalable pour éviter d'endommager la mer Morte, fournirait également aux trois pays des volumes d'eau douce très importants.

On peut dire que cet accord montre que les trois parties ont fait preuve de sagesse et de capacité d'anticiper l'avenir. Comme l'a dit en 2002 le secrétaire général de l'Autorité [jordanienne] de la vallée du Jourdain, "la mer Morte est un phénomène unique sur cette planète. Elle n'appartient ni à la Jordanie, ni aux Palestiniens ni à Israël, mais fait partie du patrimoine mondial".

Yohanan Elihai

Réunification des familles

La commission interministérielle de législation a décidé le 9 mai dernier de mettre en application une série d'allégements administratifs pour les Palestiniens ayant un conjoint de nationalité israélienne, et qui souhaitent obtenir des permis de séjour ou même la nationalité israélienne, dans le cadre de ce qui est appelé par la loi la « réunification des familles ». Le journal Maariv rappelle que durant l'Intifada, le gouvernement a publié un ordre interdisant ce type de démarche pour des raisons de sécurité. Mais la commission interministérielle a décidé d'alléger certaines des mesures, et de tenir compte des situations humaines et des difficultés de certaines familles arabes vivant en Israël. Dans un premier temps, il a été décidé que seuls les Palestiniens de plus de 35 ans et les Palestiniennes de plus de 25 ans pourront faire une demande de regroupement familial.

Au fil des mois...

Ezer Weizman est décédé (24 avril)

Le 7ème président de l'Etat d'Israël, Ezer Weizman, est décédé à l'âge de 81 ans dimanche 24 avril dans sa villa de Césarée. C'est l'une des figures les plus emblématiques d'Israël qui disparaît. Toutes les chaînes de télévision du pays ont interrompu leurs programmes et les réactions aussi bien en Israël que dans le monde sont très nombreuses.

Ezer Weizman, neveu de Haim Weizmann, premier président de l'Etat d'Israël, est né le 15 juin 1924. Il rejoint l'Armée Britannique en 1942, afin de contribuer à l'effort de guerre britannique contre les Nazis. Pilote dans la Royal Air Force, il effectue ses premiers combats en Inde. Puis il rejoint l'Irgoun en 1946, après la démobilisation. En 1948, il est pilote de chasse pour le compte de la Haganah. Pendant la guerre d'Indépendance, il ramène en Israël de vieux Messerschmidt allemands fournis par l'armée Tchécoslovaque. Il est considéré comme l'un des meilleurs pilotes de son temps.

Weizman devient officier de l'armée de l'air israélienne, puis de 1958 à 1966, il est nommé commandant en chef de l'armée de l'air. Sa contribution à la victoire lors de la Guerre des six jours est essentielle, en temps que

chef des opérations de l'armée de l'air et vice-chef d'Etat major.

Il quitte l'armée en 1969, mais reste un pilote émérite - il conserve d'ailleurs un exemplaire d'un Spitfire anglais, qu'il continuera à piloter.

Il rejoint alors le parti Gahal, qui deviendra plus tard le Likoud, et est nommé ministre des transports dans le gouvernement de Levi Eshkol. Chef du Comité Exécutif du Hérout (composante majoritaire du Likoud lors de sa création en 1973) en 1970, il est alors nommé ministre de la Défense par Menahem Begin en 1977. Ariel Sharon, l'actuel Premier ministre, avait remplacé Ezer Weizman.

Il se distinguera sur deux plans : d'abord sur le lancement du projet Lavi, avion de chasse israélien, dont la conception devra être abandonnées du fait des pressions américaines et de l'accord de paix entre Israël et l'Egypte, ce qui le fera peu à peu être qualifié de colombe par son propre camp. Il démissionne du gouvernement Begin en 1980.

Il quitte la vie politique pour peu de temps et se lance dans les affaires de 1980 à 1984. En 1984, il fonde son propre parti, Yahad ("Ensemble") et participe au gouvernement d'union nationale Travailliste - Likoud sous Shimon Pérès et Ytzhak Shamir en tant que ministre sans portefeuille. Il travaille alors notamment sur les dossiers du redéploiement de l'armée israélienne au Liban et de l'intégration des Arabes israéliens. Après avoir dissout le parti Yahad, il rejoint, en 1988, les rangs des Travaillistes et devient ministre des Sciences et du Développement jusqu'au moment où les Travaillistes quittent le gouvernement en 1990.

En 1993, Ezer Weizman est élu président de l'état d'Israël. Son mandat se caractérise par un franc-parler peu habituel pour un président de l'Etat. Il est le premier président à visiter systématiquement toutes les familles victimes du terrorisme. Critiquant ouvertement la politique de Nétanyahou qui traîne du pied pour faire avancer le processus de paix, il s'implique directement et n'hésite pas à inviter Yasser Arafat en visite privée dans sa maison de Césarée.

Impliqué dans un scandale de financement illicite de sa campagne électorale, Weizman annonça à la fin mai     "~ 2000 qu'il se retirerait de la présidence dans les six semaines.

Comme il l'avait demandé, l'ancien président sera enterré mardi à Or Akiva à 17h et non à Jérusalem dans le cimetière des "Grands de la nation".

La droite comme la gauche israélienne lui rendent un hommage unanime. Ariel Sharon, dans un communiqué, a déclaré : "II était la quintessence du sabra. J'ai perdu un commandant et un ami." De son côté, le vice-Premier ministre Shimon Pérès, a souligné que "Ezer Weizman était unique. En guerre, il faisait preuve d'une bravoure incroyable, et quand la paix est apparue à l'horizon, il s'est engagé pour elle. Il cherchait toujours l'originalité, l'audace et la nouveauté. Il savait comment réchauffer les cœurs de milliers de personnes." L'actuel président de l'Etat, Moshe Katsva a déclaré : "Weizman a été une des personnalités les plus marquantes d'Israël. Il a marqué le Etsel, il a été le fondateur de l'armée de l'air israélienne, il a permis la victoire de Tsahal pendant la Guerre des Six jours et de plus, il a été un artisan de la paix et des accords de Camp David avec l'Egypte."

Rédaction

Jour du souvenir en Israël (11 mai)

Une semaine après le jour du souvenir des victimes de la Shoah, s'ouvrira en Israël ce mardi soir 10 mai à "~ 20h le jour du souvenir en mémoire des 21 954 combattants tombés depuis 1860, date où les premiers Juifs sortirent des murailles de la vieille ville de Jérusalem, jusqu'à aujourd'hui. Depuis le vote de l'ONU sur le partage de la Palestine en novembre 1947 jusqu'au 2 mai de cette année, 20 368 soldats et combattants mais aussi civils ont été tués dans les différentes guerres, batailles et attentats. Depuis 1998, le jour du souvenir des morts tombés pour leur patrie est aussi celui de ceux qui ont été tués dans les attentats. Depuis 1960, 3 770 civils et soldats ont été tués dans des actions terroristes. Depuis l'an dernier à la même date, on dénombre 169 morts, parmi eux 63 civils tués dans des attentats. Depuis le début de l'Intifada en septembre 2000, 742 civils ont été tués et 7087 blessés dans 847 attentats terroristes. Parmi les victimes décédées, 18% étaient des enfants et 18% étaient des nouveaux immigrants.

Ce jour de deuil s'ouvrira à 20h par une sirène d'une minute qui retentira dans le tout le pays. Commencera alors au Mur occidental la cérémonie officielle en présence du Chef de l'Etat, Moshe Katsav ainsi que du Chef d'Etat major, le général Bougi Ayalon qui prendront la parole l'un après l'autre. Une flamme du souvenir sera également allumée devant le Mur puis veillée par des soldats pendant 24h. Les cinémas, les restaurants et tous les lieux de distractions seront fermés dès 20h du soir et ce jusqu'au lendemain à la même heure, début des festivités du jour de l'Indé­pendance.

Les chaînes de télévisions comme les radios consacreront largement leurs émissions aux disparus et aux familles en deuil. Le lendemain, les Israéliens (y compris les Druzes et les Bédouins qui servent dans l'armée) se rendront dans les 43 cimetières militaires du pays. Les autobus pour s'y rendre seront gratuits. A 1 Ih du matin, une nouvelle sirène retentira pendant deux minutes. Le pays s'arrêtera à nouveau. C'est au cimetière militaire de Jérusalem que se déroulera la cérémonie officielle en présence du Chef de l'Etat et du Premier ministre. Sobre et courte, elle ne dure pas plus d'une demi-heure. A 13h, une autre cérémonie du souvenir, celle-ci en mémoire des morts du terrorisme aura lieu au Mont Herzl en présence des familles des victimes. C'est à quelques mètres de là que quelques heures plus tard, débuteront les festivités du jour de l'Indépendance. L'Etat d'Israël fêtera ses 57 ans d'existence. Le deuil fera place à la fête, la tristesse à la joie.

Rédaction

Israël 2005 : statistiques et données (12 mai)

Données générales :

A l'occasion du 57ème anniversaire de la création de l'Etat d'Israël, le bureau israélien des statistiques vient de publier son rapport annuel : Aujourd'hui vivent en Israël 6 900 000 personnes alors qu'en 1948, la population s'élevait à 806 000 habitants. Le nombre de Juifs en Israël est de 5 260 000 (soit 76% de la population totale du pays) ce chiffre ne comprend pas les 290 000 nouveaux émigrants qui sont enregistrés au ministère de l'intérieur comme non Juifs. 20% de la population est arabe (soit 1 350 000 habitants). Les étrangers qui vivent en Israël ne sont pas inclus dans ces données, ils sont estimés à 185 000. Depuis la dernière fête de l'Indépendance, 149 000 bébés sont nés en Israël.

65% des Israéliens sont nés en Israël (3 600 000) alors que 35% sont nés à l'étranger : 950 000 sont issus des pays de l'ex-union soviétique, 157 000 sont natifs du Maroc, 110 000 de Roumanie, 77 000 d'Amérique du Nord, 70 000 d'Irak, 70 000 d'Ethiopie et enfin 64 000 sont nés en Pologne. 66% des juifs israéliens sont nés en Israël alors que 34% sont issus de l'immigration. En 1948, la situation était inverse : 35% des juifs seulement était natifs du pays.

Les nouveaux immigrants :

Le nombre d'immigrants est en légère augmentation par rapport à l'an dernier. 26 000 nouveaux immigrants contre 21 000 l'an dernier sont montés en Israël. Parmi eux 9 500 sont venus des ex-pays de l'Union soviétique et 4 400 d'Ethiopie.

Répartition géographique de la population :

45% de la population d'Israël résident dans des villes de plus de 100 000 habitants soit 3 065 000 personnes.

Jérusalem reste la plus grande ville d'Israël avec 704 900 habitants. En 1948, Tel Aviv comptait 248 500 habitants (30% de la population) et était la plus grande ville d'Israël, aujourd'hui elle en compte 371 000 soit 5% seulement de la population globale d'Israël. Haïfa est la troisième ville du pays avec 269 300 habitants contre 100 000 en 1948. 14 villes sont peuplées de plus de 100 000 habitants, la majorité d'entre elles sont des localités périphériques de Tel Aviv. Richon LeTsion est la quatrième ville du pays avec plus de 217 000 habitants alors qu'elle en comprenait 11 000 à la création de l'Etat d'Israël.

La population rurale est seulement de 8% (570 000 personnes) de l'ensemble de la population israélienne, parmi eux il faut compter 116 000 résidents en kibboutz soit 2% de la population alors qu'en 1948 ils constituaient 6%.

Rédaction

 

Le pape Benoît XVI

Le pape Benoît XVI se rendra à la synagogue de Cologne (13 avril)

Le pape Benoît XVI a annoncé hier, jeudi 12 mai, son intention de se rendre à la synagogue de Cologne lors de son voyage prévu en Allemagne entre 19 et le 21 août à l'occasion des journées mondiales de la jeunesse.

Le pape qui a envoyé ses vœux aux Israéliens à l'occasion de la fête de l'Indépendance a déclaré à l'ambassadeur d'Israël au Vatican : « J'ai l'intention de me rendre en août prochain à la synagogue de Cologne. »

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Le quotidien israélien Yediyot Aharonot parle déjà de « visite historique » : « 66 ans après la nuit de cristal où les synagogues d'Allemagne furent brûlées » souligne le journal. Le pape Jean-Paul II, dont Benoît XVI vient d'annoncer ce vendredi 13 mai l'ouverture du procès de Béatification, fut le premier pape à se rendre dans une synagogue (celle de Rome) en 1986. Le Grand Rabbin de Rome, Riccardo Di Segni a réagi à la nouvelle et a déclaré : « La visite du pape Benoît XVI à la synagogue a une double signification : il veut manifester son amitié aux Juifs et poursuivre la ligne de son prédécesseur. N'oublions pas qu'il s'agit aussi d'une synagogue en terre allemande où la majorité des synagogues ont été détruites pendant la nuit de cristal. Il faut y voir un signe de l'Eglise catholique pour combattre l'antisémitisme, ainsi que dans le fait de reconnaître la souffrance subie autrefois par le peuple juif. »

Suivant l'AFP, le pape a également laissé entendre hier qu'il avait "en tête un voyage en Terre Sainte".

Jean-Marie Allafort

Chant du mois : Le long du bord de la mer

La chanson du mois est à la fois une interrogation de l'homme face à la mort et son destin, une hymne à la vie et une prière où Dieu est interpellé. Tout israélien la connaît. On l'entend à la radio lorsqu'il y a eu un attentat, pour un deuil national ou comme par exemple le jour du souvenir des soldats tués pour la patrie. Chantée à l'origine par Ofra Haza, décédée le 24 février 2000 à l'âge de 42 ans et dont la voix résonne encore dans les mémoires et les cœurs, elle est reprise par de nombreux artistes. La version que nous proposons ici est la dernière chantée par Ofra Haza. Le chant est introduit par un extrait de la prière que chaque juif religieux dit en se levant : « Mon Dieu l'âme que tu m'as donnée est pure. » Dans la chanson, l'artiste ne complète pas la phrase, chacun y met les mots qui lui viennent.

La première fois que j'ai entendu la version de cette chanson c'était le 12 novembre 1995, sur la place qui portait le nom 'Rois d'Israël', une semaine jour pour jour après l'assassinat d'Itzhak Rabin. Ce soir-là, la foule la fredonnait alors qu'Ofra Haza sur scène avait peine à cacher son émotion. Ce soir-là, un monde s'était brisé en éclats....

 

Mon Dieu l'âme que tu m'as donnée Mon Dieu

Dis-moi comment faire cesser mes larmes

Dis-moi où il y a un monde après la vie

Dis-moi pourquoi il n 'y a pas de vérité mais seulement des chimères

Alors pourquoi essayer de continuer à pleurer maintenant ?

Le long du bord de mer

Sans vagues, il y a un monde

Qui se brise en éclats contre la digue

Dis-moi comment faire cesser mes larmes

Dis-moi où il y a un monde après la vie

Quand les gens courent vers l'enfer comme s'ils allaient à la mer

Je courrais au milieu du feu s'ils revenaient de là-bas

Le long du bord de mer Sans vagues, il y a un monde Qui se brise en éclats contre la digue

Dis-moi comment tu vis avec la mort

Et cache tes larmes chaque nuit, dis-moi jusqu 'à quand

Le feu qui m'appelle n'existe pas vraiment là-bas

Celui qui a disparu, est-ce qu'il reviendra ou est-il déjà mort ?

Le long du bord de mer

Sans vagues, il y a un monde

Qui se brise en éclats contre la digue

Dis-moi comment faire cesser mes larmes Dis-moi comment

Mon Dieu l'âme que tu m'as donnée Mon Dieu

Jean-Marie Allafort

et l'humour en finale...

Une histoire juive déjà ancienne.

Deux Juifs arrivent en Amérique et décident d'ouvrir un bureau en commun.

- On va appeler notre affaire Goldberg et Silberman !

- Oui, mais dans ce quartier, ça fait trop juif, il ne faut pas se faire remarquer... moi j'ai décidé de changer de nom, je vais m'appeler Smith.

- Ah zut, fait l'autre, j'ai déjà fait les démarches pour m'appeler Smith.

- Cela ne fait rien, l'enseigne sera Smith and Smith, tu sais, cela n'a rien d'exceptionnel. L'affaire démarre bien, il y a une secrétaire qui répond au téléphone. Justement cela sonne :

- Je voudrais parler à Mr Smith.

- Bon, mais quel Smith voulez-vous, Goldberg ou Silberman?

Y.E