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Prière de St Ignace

 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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N°16 Juin 2004

 

Sommaire :

  • Editorial : la dictature de l’audimat
  • Reportage : gare routière sous surveillance
  • Histoire : la guerre de Kippour
  • Désinformation encore et toujours
  • Tel Aviv, ville blanche
  • Du vécu
  • Au fils des semaines
  • Le chant du mois
  • L’humour en finale

 

Editorial : la dictature de l’audimat

 

Feuilletant sur Internet le quotidien Ouest-France du 30 mai, je m’arrête sur un entretien avec la journaliste Hélène Risser qui, nous dit-on, « a enquêté sur le monde impitoyable de l’audimat ». On y apprend que les programmes « sollicitent plus les glandes lacrymales que les neurones », que les journaux télévisés « ne voient guère plus loin que le bout de la rue », et que « de prétendus débats de société » flattent « le voyeurisme ».

D’apprendre que l’audimat fait la loi à la télévision n’est pas une surprise. La journaliste avoue pourtant : « Ce qui m’a étonnée, c’est que c’est LE critère absolu pour juger d’un programme. Les patrons ne se risquent plus à dire qu’une émission est bonne avant d’avoir vu l’audience. Et cela concerne de plus en plus les chaînes publiques. La plupart des émissions ont des clauses d’audience en dessous desquelles il ne faut pas tomber. Tant que l’émission remplit cet aspect du contrat, tout roule ! C’est pernicieux. »

Plus grave encore peut-être, cette remarque vaut pour les journaux télévisés : « Les présentateurs tirent leur légitimité de l’audience, alors ils mettent en avant les sujets les plus accrocheurs, ou de proximité. Le mauvais temps avant l’Irak, une paillote détruite sur une plage avant la réforme des retraites... […] Les reportages font l’objet d’un traitement par l’émotion, systématique et gratuit. On commencera toujours par la douleur, les familles en larmes... […] Ce qui demande de la réflexion est considéré comme ennuyeux. »

Même si on ne tombe pas des nues en lisant ces révélations qui n’en sont pas, on ne peut s’empêcher de formuler quelques réflexions.

Il serait tout à fait invraisemblable que ce qui concerne le conflit israélo-palestinien fasse exception à cette règle de la rentabilité en matière d’audience, et donc que, sur ce point précis, le critère soit celui de la recherche de l’objectivité.

On comprend aussi à quel point il est difficile, quand on vit dans le pays, d’en donner une autre image que celle que diffuse quotidiennement le « magistère cathodique » — pour reprendre une expression dont j’ai oublié l’auteur. Les demandes de nouvelles que nous recevons, les réflexions des pèlerins et des touristes, nous permettent de mesurer l’écart entre l’imaginaire et la réalité. Un visiteur en faisait récemment la remarque, sur une pelouse d’un kibboutz de Galilée : quand on regarde la télévision française, on n’imagine pas que les oiseaux chantent, que le ciel est bleu et que ça sent la vache. Essayer d’expliquer aux spectateurs assidus de la télévision française que Jérusalem n’est pas Gaza et qu’on y est plus en sécurité que dans les banlieues parisiennes, même à onze heures du soir, suscite généralement, au mieux, l’incrédulité et, au pire, l’accusation d’être un agent de la propagande sioniste.

Dernière réflexion : si telle est la loi de l’information, les sondages peuvent-ils être autre chose que des récitations de leçons apprises ? Quand la télévision a montré pendant une semaine des maisons détruites (et elles l’ont été effectivement) et des enterrements de Palestiniens, puis qu’on pose la question : « Que pensez-vous des Israéliens ? », il y a peu de chances que les sondés répondent qu’ils sont gentils.

Nous n’avons jamais cherché, dans les pages de ce bulletin, à cacher les erreurs ou les fautes du gouvernement israélien, ni à minimiser la souffrance de ceux qui en font les frais. Mais le simple bon sens devrait rappeler à chacun ces deux vérités élémentaires : 1. On ne vous dit pas tout ; 2. Si on ne vous dit pas tout, c’est qu’il y a en jeu d’autres intérêts que ceux de la vérité.

                                                              Michel Remaud

Reportage : gare routière sur surveillance

Entretien avec l’une des responsables de la sécurité.

Si de Jérusalem vous voulez voyager en bus vers un coin quelconque d’Israël, vous devez aller à la gare routière centrale dans la rue de Jaffa. Un bâtiment moderne, tout en bleu et blanc avec une immense horloge et un centre commercial. A l’intérieur, il est très simple de trouver les guichets et les quais de bus alignés à la suite les uns des autres. En montant par l’escalier roulant, si vous levez la tête, vous pouvez lire en face de vous, en hébreu : « Pour mes frères et pour mes amis, je dirai : que la paix soit chez toi. » (Ps. 122) Très simple et très apaisant… Il faut seulement prévoir le temps de contrôle pour entrer dans la gare : faire la queue devant l’une des portes de la rue de Jaffa, étendre les bras pour que l’agent de sécurité puisse passer sur le corps le détecteur de métal et mettre son bagage au scanner.

Pour en savoir plus sur ces contrôles que nous subissons, j’ai interrogé une amie israélienne de 21 ans, Etty qui est l’une des responsables des employés de la sécurité à la gare routière.

Une soixantaine d’employés de la sécurité et une vingtaine de responsables y travaillent jour et nuit pour contrôler les portes de la rue de Jaffa et celles de l’arrière gare à l’arrivée des bus. Ils sont répartis en trois équipes de roulement, deux la journée et une la nuit. Seuls, ceux et celles ayant fait l’armée sont acceptés. Ils doivent s’engager pour trois mois au minimum et y restent souvent moins d’un an, avant ou pendant leurs études ou apprentissages.

Chaque semaine certains partent et de nouveaux sont embauchés. Leur formation dure une journée. Ensuite, ils sont suivis et contrôlés par l’un des responsables pour veiller à ce qu’ils ne laissent rien passer. Le but de ces contrôles étant bien sûr d’empêcher tout terroriste de pénétrer dans la gare routière. Chacun doit savoir que le terroriste peut se cacher derrière tout uniforme, âge ou profil. Le soldat, le juif religieux, le touriste, l’adolescent, la femme enceinte, l’homme âgé seront contrôlés de la même manière. Le soldat devra en plus présenter sa carte militaire et l’employé vérifiera la photo et la date. De temps en temps, pour éprouver la vigilance des employés, le responsable procède à un ‘exercice’ par exemple en faisant passer un officier avec une fausse carte ou en glissant dans le sac d’un touriste un objet dangereux. Si l’agent ne s’en rend pas compte, il peut être renvoyé.

Quelques exemples de cas suspects : un Japonais arrive se faisant passer pour un touriste. Sur son passeport des visas récents d’Afghanistan, du Pakistan, d’Iran, de Syrie et du Liban…Etty a préféré l’envoyer à son supérieur. Deux jeunes filles de Ramallah se font passer pour des touristes. On essaye de savoir pourquoi elles entrent à la gare routière.

Etty me raconte :

« Les employés commencent chacun de leurs tours de garde par une nouvelle instruction. Les consignes sont claires. Notre vigilance ou notre négligence peut éviter ou produire un attentat. La moindre défaillance ou complaisance peut créer une tragédie. 

  • Passer le détecteur du cou aux pieds.
  • Parler gentiment avec chacun et surtout faire parler en posant quelques questions pour détecter une éventuelle réaction, tension, panique.
  • Très important de rester humain, patient, en particulier avec les Arabes (certains employés ayant tendance à leur parler comme à des ‘inférieurs’).
  • En cas de problèmes, s’adresser soit au responsable soit directement à la police, toujours présente à la gare et dans ses alentours.
  • Chacun peut entrer et sortir aussi souvent qu’il le veut mais à chaque entrée le contrôle sera le même. Ne pas se laisser aller à ‘l’amitié’ ou à ‘l’habitude’.

Faire mal son travail est un danger public !

En dehors de ces contrôles, il y a également des caméras un peu partout et des agents de sécurité à l’arrivée des bus et autour de la gare.

Ceux qui entrent dans la gare sont soit des voyageurs – le jeudi et le dimanche des foules de militaires qui partent en permission pour le Shabbat ou qui en reviennent – soit des vendeurs ou acheteurs du centre commercial, soit des ouvriers arabes venant apporter de la marchandise aux restaurants et magasins, travailler à la réparation des autobus ou faire le nettoyage, soit des chômeurs venant pointer au bureau qui se trouve dans ce bâtiment. L’important pour nous est de savoir ce que vient faire celui qui entre. »

Etty me parle alors des réactions de la population fréquentant la gare :

« Les Israéliens sont durs ! Leurs réactions au contrôle sont souvent violentes.

  • Je ressemble à un terroriste ?
  • Mais un terroriste, ça ressemble à quoi ?

Une femme m’insulte : ‘Je suis pressée, c’est la veille de Pessah. Pourquoi me retardez-vous ? Je ne suis pas un terroriste’ ! Je lui réponds : ‘Pour que vous puissiez passer un Seder de Pessah paisible et heureux en famille, c’est pour cela qu’on est là’. (Chacun se rappelle en cette veille de fête l’attentat à Netanya pendant le Seder.) Ou alors, je demande à un jeune homme pour le faire parler : ‘Où vas-tu ?’ Il me répond : ‘Ça t’intéresse ?’ – ‘Non absolument pas.’

Certains nous maudissent carrément : ‘Que tu meures d’une crise cardiaque’, ou nous bousculent violemment. Par contre certains nous bénissent : ‘Que Dieu te donne santé et longue vie !’

Mais la plupart des gens nous ignorent se laissant fouiller et contrôler comme s’ils passaient devant une machine.

Les employés doivent rester polis, continuer à échanger quelques mots, mais c’est sûr qu’après 500 passants, parfois violents, la tension monte et l’on perd patience. »

Pour encourager Etty, je lui raconte qu’un jour, lors de ces contrôles, une employée charmante me regarde avec amitié en me souhaitant bon voyage. Etonnée, j’ai cru qu’elle me connaissait et lui ai posé la question : « Tu me connais ? »

Etty insiste : « J’aime ce travail car je me sens utile dans ce pays qui vit en danger permanent. Qu’au moins je fasse le minimum pour aider. Déjà à l’armée, je me sentais participante à la défense des Israéliens. Ayant eu le grade de lieutenant, j’ai appris à être responsable et à avoir de l’autorité. Car si les agents sous mes ordres se relâchent, j’en suis responsable. Dès que l’un d’entre eux a été pris en négligence, il comprend la gravité et les conséquences possibles d’un travail fait par simple routine. 

Bien sûr, quand il n’y a plus d’attentats, la population respire. Mais tous ceux qui travaillent à la sécurité restent perpétuellement sur leurs gardes…Et combien d’attentats sont déjoués ainsi. »

Avec sa chemise bleue à petits carreaux et ses pantalons clairs, son portable et son pistolet. Etty me quitte à 13h 30 pour prendre son poste à 14h00.

                                                                                 Antoinette Brémond

HISTOIRE

La guerre de Yom Kippour, octobre 1973

octobre :  17 minutes entre le début des tirs syriens et le retentissement des sirènes en Israël, en ce jour de
Kippour 1973.

A l'incrédulité et à la surprise du côté israélien s'ajoute la non préparation à cette guerre.

Dans le Sinaï, 8 000 soldats et 270 chars israéliens sont face à 100 000 soldats et 1 700 chars égyptiens. Au Nord, 180 chars et 11 batteries de Tsahal face à 900 chars et 140 batteries syriennes.

(Simon Epstein, Histoire du peuple juif au XXème siècle, p.304, éd. Pluriel)

Israël ignore aussi la présence de missiles Sagger russes qui détruisent les blindés de la région de Suez. Un seul des fortins de la ligne Bar Lev tiendra jusqu'à la fin de la guerre ; et dans le nord une brigade de Tsahal est détruite et les blindés syriens avancent sur le plateau du Golan. Des commandos syriens arrivent en hélicoptères et s'emparent par surprise du sommet du mont Hermon. Les hommes sont capturés ainsi que le matériel électronique sophistiqué.

7 octobre : ce sera le jour le plus angoissant. Au nord les Syriens sont au centre du plateau du Golan, au sud les
Égyptiens s'établissent à 5 kilomètres à l’est du canal et leur DCA empêche l'aviation israélienne d'agir.
Tsahal se retire sur la seconde ligne de défense. Pour le nord comme pour le sud, les forces de réserve
mobilisées la veille, ne sont pas encore arrivées. Dans la soirée les Syriens sont au pont des Filles de Jacob sur le
Jourdain et à 7 kilomètres du lac de Tibériade. Pour le Sinaï, les routes sont embouteillées et le matériel n'a pas
toujours été entretenu.

8 octobre : la situation est de plus en plus inquiétante ; les Israéliens ne connaissent pas la vraie réalité et le soir
la TV égyptienne montre un commandant de bataillon israélien fait prisonnier, et pendant ce temps les pertes
israéliennes augmentent. Le soir le chef d'état major D. Elazar donne une conférence de presse à Tel Aviv où il
décrit la situation telle qu'elle est et donne à l'armée l'ordre d'une contre-attaque.

Moshé Dayan, le ministre de la défense, craque presque et veut donner sa démission à Golda Méir qui la refuse. Il révèle aux journalistes qu'en trois jours Israël a perdu 50 avions. Le public doit être mis au courant.

octobre : A .Yariv, ancien général commandant le renseignement militaire parle à la nation « Nous
avons évacué la plupart des fortifications de la ligne Bar Lev. Un combat difficile nous attend, il ne faut pas
rêver d'une victoire élégante et rapide ».

Au nord, 250 soldats israéliens ont perdu la vie, mais après quarante huit heures de combat, le territoire conquis par les Syriens est repris. Ceux-ci ont perdu des milliers de soldats, 800 chars et 3 000 véhicules.

On peut maintenant s'attaquer au sud où 60 000 Égyptiens ont déjà franchi le canal.

10 octobre : la Russie établit un pont de réapprovisionnement vers la Syrie et l'Égypte.

11 octobre :au nord la guerre est déplacée en terrain ennemi et deux divisions israéliennes arrivent à 40 kilomètres de Damas, ce qui entraîne l’arrêt des combats. Des unités sont alors envoyées vers le sud.

13 octobre :  les USA à leur tour réapprovisionnent Israël en armes et munitions.

Les grandes puissances s'intéressent de trop près à la situation, et face à ce danger, Henry Kissinger, conseiller à la Sécurité et secrétaire d'Etat des USA, propose un cessez-le-feu, accepté par Golda Méir et refusé par Anouar  el-Sadate.

14-16 octobre :  les Égyptiens ont attaqué mais perdu 250 blindés et ils restent stationnaires. Ariel Sharon avec sa division de réservistes décèle un passage entre la IIème et la IIIème armées égyptiennes et s'infiltre au cours de la nuit du 14 au 15, il effectue un passage en territoire égyptien sur l'autre rive du canal et détruit les batteries de DCA. Dès lors Tsahal menace les voies de communication de la IIème armée, la route du Caire et isole la IIIème armée.

A. Kossiguine, président du Conseil des ministres soviétiques, vient au Caire pour discuter avec Anouar el-Sadate d'un cessez-le-feu octroyant à l'Égypte la rive est du canal.

17 octobre : au Koweït les ministres arabes du pétrole décident de réduire de 5% leur production et sont prêts à la réduire davantage par la suite. C’est l’embargo envers les pays qui soutiendront Israël, et cet embargo est total envers les USA.

18 octobre :  Anouar el-Sadate accepte, à condition que les grandes puissances garantissent le retrait des troupes israéliennes, mais le président syrien Hafez el-Assad insiste pour qu’il n’accepte pas ce cessez-le-feu.

20 octobre : H.Kissinger va à Moscou discuter du cessez-le-feu. Le chef d’Etat major égyptien, le général Chazly, veut évacuer la rive orientale du canal, alors A. el-Sadate le limoge. Golda Méir est fâchée de n’avoir pas été avertie des négociations entre H, Kissinger et la Russie, et l’armée israélienne veut avoir le temps d’encercler la IIIème armée.

22 octobre :  au nord pendant 12 heures, un combat sanglant a lieu entre une brigade israélienne et les Syriens. Les Israéliens ont repris le mont Hermon, « les yeux d’Israël ».

Après une réunion de son gouvernement, G.Méir, qui ne peut s’opposer à un accord entre les grandes puissances, informe les USA qu’Israël accepte le cessez-le-feu. Le Conseil de sécurité adopte la résolution 338 par 14 voix :

1) Le Conseil demande à toutes les parties en guerre de cesser les combats et toute activité militaire immédiatement et pas plus tard que douze heures après l’adoption de cette décision, et cela sur les positions qu’elles occupent,

  1. Demande à toutes les parties concernées d’entamer immédiatement après le cessez-le-feu l’application de la résolution 242 du Conseil de sécurité dans tous ses éléments.
  2. Décide que, immédiatement et simultanément avec le cessez-le-feu, des négociations commenceront entre les parties concernées et sous les auspices appropriés, pour établir une paix juste et durable au Proche Orient. »

(Walter Isaacson, Kissinger Simon & Schuster, New York, 19927 p.532.)

Mais les combats reprennent autour de la IIIème armée égyptienne malgré les reproches d’Henry Kissinger à Golda Méir.

24 octobre :  la IIIème armée est complètement encerclée. A. el-Sadate demande aux Américains d’envoyer des forces pour imposer le cessez-le-feu aux Israéliens. Les Soviétiques veulent être de la partie et Brejnev arrivé à la Maison Blanche déclare vouloir agir seul au Proche Orient. L’état d’alerte est décrété aux USA, y compris pour les unités nucléaires. Finalement il est décidé d’envoyer des observateurs de l’ONU dans la région.

25 octobre :  Israël accepte le nouveau cessez-le-feu.

28 octobre :  au km. 101 de la route le Caire-Suez, c’est la première rencontre entre le général Ghani el- Gamasi, accompagné du commandant de la force d’urgence des Nations Unies au Proche Orient, le général Enzio Silasvuo, et le général israélien Aharon Yariv. Moment historique : c’est la première fois depuis 1950 que des représentants des deux armées se rencontrent.

C’est la fin de cette guerre qui a fait : 7 700 morts égyptiens, 3 500 syriens, et 2 552 israéliens ; 9 400 prisonniers dont 9000 arabes et 400 israéliens.

                                                                                         Cécile Pilverdier

Désinformation encore et toujours

« Faire des livres est un travail sans fin », disait Qohélet. Que dirait-il aujourd’hui de la lutte contre la désinformation ?

Dans le quotidien La Croix du 9 juin 2004, on trouve sous le titre : « Israël-Vatican, des relations tendues » un certain nombre d’assertions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne se signalent pas par la rigueur de l’information. « Aujourd’hui, peut-on lire dans cet article, les relations entre le Saint-Siège et Israël sont en crise. […] L’Église catholique, comme les autres confessions chrétiennes, est en butte depuis trois ans à de multiples tracasseries qui semblent avoir pour objectif de paralyser son action. Ainsi le refus de renouveler les visas du clergé étranger a-t-il d’une part empêché les séminaristes arabes, jordaniens notamment, de rejoindre leur séminaire à Jérusalem, et d’autre part, empêché les religieux et religieuses étrangers de sortir du pays, assurés qu’ils sont de ne plus pouvoir y revenir. »

Il est exact que des religieux ou séminaristes originaires de pays arabes ont essuyé des refus de visas, et on doit le déplorer, mais ce n’est pas le cas de l’ensemble du « clergé étranger », contrairement à ce qu’affirme l’article. Les visas de la catégorie A 3, accordés aux religieux, sont généralement renouvelés tous les deux ans (nous sommes bien placés pour le savoir). Si aucun visa n’avait été renouvelé depuis trois ans, il n’y aurait plus guère de religieux étrangers en Israël ! Lorsque le visa comporte un permis de sortir du pays et d’y revenir, ce qui est la règle générale, l’usage de cette faculté n’est soumis à aucune restriction. Il y a eu des cas regrettables de non-renouvellement de visas, mais il n’est jamais arrivé, à notre connaissance, qu’un religieux muni d’un visa en règle se voie dans l’impossibilité d’utiliser son billet de retour après avoir quitté le pays pour un voyage à l’étranger. En revanche, il est arrivé, nous le savons, que des religieux dont le visa était expiré et n’était pas encore renouvelé, par suite des grèves au ministère de l’Intérieur, aient obtenu quand même l’autorisation de faire un voyage dans leur pays pour des raisons familiales et d’en revenir sans problèmes. Prétendre que « les religieux et religieuses étrangers » qui quittent le pays seraient « assurés […] de ne plus y revenir » relève moins de l’information que de l’affabulation.

Plus loin, on peut lire que « les institutions chrétiennes se voient présenter des avis d’impôts très importants ». Veut-on nous faire croire que les communautés religieuses seraient écrasées d’impôts ? En réalité, les communautés bénéficient d’importantes exonérations : elles ne paient, ni impôts locaux, ni impôts fonciers (alors que beaucoup d’entre elles sont propriétaires de vastes domaines) et ne paient pas non plus d’impôts sur le revenu, sauf quelques-unes — rares — dont les activités sont constituées en sociétés. Pour les communautés et institutions d’origine française, dont plusieurs gèrent certaines de ces œuvres sociales et caritatives dont parle l’article de La Croix, ce privilège a été octroyé par les Turcs (accord de Mytilène en 1901, accord de Constantinople en 1913) et confirmé par Israël en 1949. Le lecteur peut vérifier par lui-même cette information sur le site du Consulat général de France à Jérusalem, http://www.consulfrance-jerusalem.org/ où il découvrira que trente-huit de ces communautés officiellement francophones bénéficient de ces privilèges, pour la seule circonscription consulaire de Jérusalem. La plupart des communautés religieuses bénéficient de privilèges diplomatiques et douaniers : possibilité de s’approvisionner dans les centres d’achat réservés aux diplomates, d’utiliser des véhicules à plaques d’immatriculation diplomatiques, d’utiliser du carburant détaxé, etc.

On ne se permettra pas de porter un jugement de valeur sur la conscience professionnelle du journaliste. Si les chroniqueurs de presse n’ont pas de contact personnel direct avec la réalité qu’ils décrivent, il est probable qu’ils utilisent des dossiers ou qu’ils font appel à des témoignages. Le choix des témoins, d’ailleurs, n’est pas forcément neutre. Mais ils devraient au moins être conscients de l’autorité qu’exerce l’imprimé sur l’esprit de beaucoup de lecteurs, pour qui ce qu’on a « vu dans le journal » a valeur de dogme. L’article de La Croix amalgame vérités, inexactitudes et affirmations erronées. On n’ira pas jusqu’à parler de mensonges, ce qui impliquerait un jugement moral sur l’auteur de l’article ; mais le résultat sur les lecteurs sera le même et, comme par hasard, il confortera les accusations injustes dont Israël fait quotidiennement l’objet. Pourquoi se trompe-t-on toujours dans le même sens ? Vaste question.

Michel Remaud

Yves Pitette, dans un article publié dans le journal La Croix, dresse un bilan des relations entre le Vatican et Israël tout en annonçant la reprise des négociations entre les deux Etats. Le ton y est particulièrement peu bienveillant pour Israël.

On apprend que  « Jean-Paul II n’avait en rien été mêlé au complexe dossier diplomatique proche-oriental. Il arrivait avec à la fois une connaissance personnelle du monde juif, fréquenté dans son enfance, et la certitude de l’urgence de résoudre un problème qui contribuait à l’entretien d’un mauvais climat entre catholicisme et judaïsme. Il alla très vite. » Ainsi, le Pape aurait agi avec précipitation en reconnaissant Israël 45 ans après sa création, et 14 ans après sa propre élection ! On peut s’étonner d’une telle assertion quand on connaît l’histoire tourmentée des relations entre Israël et le Saint-Siège depuis Ben Gourion. S’il y a bien un sujet sur lequel on ne peut accuser l’administration vaticane de précipitation, c’est bien celui-là.

« Dix ans après, l’environnement et le climat politiques ont beaucoup changé. Aujourd’hui, les relations entre le Saint-Siège et Israël sont en crise »  affirme notre auteur, en donnant des exemples précis pour illustrer son constat. Israël est bien sûr le seul responsable de cette détérioration de la situation. L’Eglise n’est évidemment responsable de rien.

Nous avons déjà évoqué les problèmes des visas pour les chrétiens (et pas seulement pour les clercs et les religieux) qui désirent séjourner en Terre Sainte. Ce n’est pas seulement regrettable, c’est tout simplement condamnable et nous devons le dénoncer haut et fort. Mais il ne s’agit pas, comme l’affirme l’article, d’une politique calculée contre les chrétiens ou d’une ‘vengeance’ de Sharon parce qu’il verrait dans « l’Église catholique une alliée des Palestiniens. » Soyons clair : le Premier ministre d’Israël a d’autres préoccupations que celle de la minorité chrétienne qui, il faut bien l’admettre, n’a quasiment aucune influence sur la vie du pays ou sur la politique internationale. Il est peut-être difficile de l’admettre, mais les chrétiens en Israël, qui n’ont aucun représentant élu à la Knesset, sont en marge de la société et n’inquiètent absolument pas les politiques ni les responsables civils.

La majorité des ministres du gouvernement actuel seraient bien incapables de vous dire quel patriarche ou évêque est à la tête de quelle Église, en dehors peut être du patriarche orthodoxe de Jérusalem, dont l’Église est un des propriétaires terriens les plus importants d’Israël.

C’est n’est sans doute pas glorieux à dire, mais le sort des chrétiens en Israël est aux mains de fonctionnaires subalternes qui décident, en maîtres tout-puissants, qui peut recevoir un visa et quand il peut le recevoir ; et non dans celles du chef du gouvernement. Cette situation, rappelons-le, ne touche d’ailleurs pas seulement les chrétiens mais les non-juifs en général.

 « L’accord fiscal conclu avec l’Église catholique n’est pas appliqué et les institutions chrétiennes se voient présenter des avis d’impôts très importants. Or les seuls catholiques gèrent plus de 150 institutions dont des hôpitaux, des écoles ou des maisons de retraite. »

Je ne sais d’où notre auteur tient son affirmation, mais elle est fausse. L’État d’Israël est un paradis fiscal pour les Églises et les communautés religieuses qui ne sont jamais contrôlées par les autorités et ne doivent rendre des comptes qu’à Dieu. Il n’est pas exagéré de parler de dizaines de millions dollars qui échappent au contrôle du fisc israélien chaque année et de dire que personne n’ose s’attaquer à ce sujet. Si Israël voulait persécuter les chrétiens, comme le sous-entend l’article, il lui suffirait de supprimer l’exonération d’impôts dont jouissent les Eglises et les communautés religieuses. La faillite serait garantie immédiatement.

Si les négociations entre les deux États ont cessé, c’est justement parce qu’Israël voulait plus de transparence financière et ne voulait pas reconduire automatiquement pour tous les cas de figure les exemptions d’impôts. Les négociateurs catholiques de l’époque, dont certains étaient connus pour leur manque de sympathie envers Israël, ont préféré l’arrêt des pourparlers. Il est donc injuste de charger Israël unilatéralement une fois de plus ce qui ne signifie pas qu’Israël n’ait pas de torts dans cette affaire.

Des privilèges diplomatiques à la distribution gratuite d’arbres de Noël aux communautés chrétiennes, Israël est sans doute l’un des pays du monde qui accordent autant de privilèges aux communautés chrétiennes.

                                                                                Jean-Marie Allafort         

Tel Aviv, la ville blanche

Tel-Aviv est sans doute la ville la moins visitée par les centaines de milliers de touristes et de pèlerins qui se rendent chaque année en “Terre Sainte”. Symbole bien plus que Jérusalem du sionisme moderne, elle est l’incarnation de l’idéologie socialiste qui a façonné les juifs laïcs du début du siècle dernier. Les premières maisons furent construites en 1909 par des pionniers qui voulaient faire de cette cité un modèle pour le Juif des temps modernes. A l’opposé des ghettos d’Europe de l’Est — reproduits d’ailleurs en partie à Jérusalem — Tel-Aviv est une ville ouverte avec de grands boulevards et des rues spacieuses qui ne se referment jamais sur elles-mêmes. La préoccupation de ses fondateurs fut de créer une ville homogène, de permettre aux populations de se mélanger et de se rencontrer, d’où la création de grands espaces, de jardins et de parcs.  Orientée vers la mer, la cité s’ouvre sur le monde et sur l’universel. Le sionisme des années 20 est très influencé par les mouvements socialistes et communistes qui fleurissent en Europe.

L’école architecturale Bauhaus, qui se définit comme socialiste, voit le jour en Allemagne dans les années 1920. Fondée à Weimar  par l’architecte Walter Gropius,  elle joua un rôle prédominant dans l’évolution des techniques et des idées modernes. Le manifeste de Bauhaus publié en 1919 définit clairement les objectifs du nouveau mouvement architectural : « Créons une nouvelle corporation d’artisans, sans les distinctions de classe qui construisent une barrière arrogante entre l’artisan et l’artiste. Concevons et créons ensemble la construction du futur, qui englobera l’architecture, la sculpture et la peinture en une unité et qui s’élèvera un jour vers le ciel des mains d’un million d’ouvriers, symbole cristallin d’une nouvelle foi. »

17 étudiants formés dans cette école professaient à Tel-Aviv et de nombreux jeunes architectes juifs s’enthousiasmèrent pour le Bauhaus avec son style dépouillé et sobre et ses formes rationnelles carrées ou rectangulaires. Cette nouvelle architecture mettait l’homme au centre du dispositif : les bâtiments devaient d’abord et avant tout être fonctionnels, simples, ouverts sur la rue et sur l’autre ; d’où l’importance des grands balcons. Dénuée de fioritures, la maison Bauhaus a un toit plat qui forme une terrasse où l’on peut se réunir le soir ou même dormir lors des nuits de grandes chaleurs.

De 1931 à 1956, comme des cubes sur le sable, près de 4000 bâtiments de style Bauhaus ont été construits à Tel-Aviv, lui donnant son cachet si particulier. Elle représente un exemple d’architecture unique dans le monde, et c’est pourquoi l’UNESCO (Organisation éducative, scientifique et culturelle des Nations Unies) a déclaré Tel-Aviv Patrimoine Culturel Mondial. Elle rejoint ainsi les 56 autres villes du monde qui portent le même titre. Tel-Aviv et la capitale du Brésil sont les deux seules villes modernes à avoir été déclarées Patrimoine Culturel Mondial.

Les autres sites en Israël qui bénéficient de cette appellation sont Massada, dont la synagogue qui vient d’être en partie rénovée, la Vieille Ville de St-Jean-d’Acre ainsi que la Vieille Ville de Jérusalem.

La plupart des bâtiments Bauhaus, qui sont principalement concentrés dans le centre ville, se trouvent sur les boulevards Ibn Gvirol, Dizengoff, Ussishkin, Nordau et Rotschild ainsi que dans les environs. Véritable réserve naturelle du Bauhaus, la plupart de ces immeubles ont perdu de leur beauté première.

Dans les années 40 du siècle dernier, la ville portait le titre de « ville blanche. » Les façades des maisons étaient recouvertes d’un crépi uni blanc qui, avec les années, est devenu gris clair, puis gris foncé… Ces immeubles ont aujourd’hui grand besoin d’être rénovés. Pour ce faire, la ville propose certains avantages fiscaux et des arrangements financiers aux propriétaires qui veulent prendre part à ce projet. Ainsi, 1500 immeubles font partie d’un vaste programme de rénovation. Toutes les maisons de style Bauhaus sont déclarées « bâtiments classés ».

Marco Borbosa, le directeur général de l’UNESCO  a inauguré officiellement la plaque désignant la cité Patrimoine Culturel Mondial le 7 juin dernier à la mairie de Tel-Aviv. De nombreuses festivités se sont déroulées pour marquer l’événement depuis une exposition de photos de Tel-Aviv des années 30-40 à une grande soirée dans la célèbre discothèque TLV.

Le maire, Ron Houldaï, ne cache pas sa joie : « En ces temps de défi, recevoir cet honneur extraordinaire de l’UNESCO ne nous aide pas uniquement à préserver notre riche patrimoine architectural mais également à réaffirmer la place de Tel-Aviv sur la carte du monde comme une destination culturelle de choix. »

Cet honneur n’implique aucune aide financière de la part de l’ONU mais fait de Tel-Aviv une ville à découvrir au-delà des clichés.

                                                                                                    Jean-Marie Allafort

         Du vécu …

Ce que parler veut dire

Propos entendus, il y a quelques semaines en Israël :

  • Le touriste : Il paraît que ce matin les Juifs sont de nouveau entrés à Ramallah.
  • A : Les Juifs ?
  • Le touriste : Oui, enfin les Israéliens.
  • A : les Israéliens. ?
  • Le touriste : l’armée israélienne si vous préférez…

A. B.

Dans l’ascenseur

Ayant à faire dans la mairie de Jérusalem au 4ème étage, je prends l’ascenseur. Deux hommes y montrent avec moi et se mettent à parler en arabe…Un troisième les rejoint avec une kippa (juif religieux) et se joint à la conversation en arabe. Au 4ème étage, les trois sortent en riant !

Je pense aux clichés d’apartheid avec lesquels on nous regarde.

                                                                                                           Suzanne Millet

 

Au fil des semaines ….

Le site d’Un Echo d’Israël vous propose chaque semaine des nouvelles, voici une sélection depuis le numéro 15.

La “chaîne de l’Espoir” viendra en aide aux enfants des pays arabes voisins –

4 juin 04

Le professeur Alain Deloche, président de l’association « la chaîne de l’espoir », une ONG qui finance les opérations cardiaques d’enfants issus de pays en voie de développement, a lancé l’antenne israélienne de l’association le samedi 29 mai à l’hôpital Schneider de Petah Tikva.

Le but de la « chaîne de l’Espoir » en Israël, qui sera présidée par Marc Mimouni, est de venir en aide aux enfants des pays arabes voisins, souffrant de déficiences cardiaques. En octobre 2003, une petite fille palestinienne de Jénine avait été opérée à l’hôpital Schneider par le biais de cette association 

 .Rédaction

L’ancien Grand Rabbin sépharade d’Israël est pour le mariage civil.

03 juin 04

L’ancien Grand Rabbin sépharade d’Israël, Elyahou Bakchi Doron, a lancé une véritable bombe dans les milieux religieux orthodoxes en proposant lors d’un congrès rabbinique à Jérusalem d’annuler pour les couples juifs en Israël l’obligation de se marier religieusement : « De toutes les façons, chacun se marie comme il le veut. A l’époque cette loi était importante mais aujourd’hui elle est neutralisée ». Pour justifier cette prise de position audacieuse, première du genre chez une autorité rabbinique d’envergure, Bakchi Doron a ajouté : « Nous voyons bien que cette loi ne fait que développer chez les laïcs une animosité envers les autorités religieuses. Il faut éviter la coercition en montrant plus de souplesse. Il n’existe aucune loi qui oblige les Juifs à circoncire leurs enfants, et pourtant, en Israël, 97% des Juifs respectent cette tradition. »

Bakchi Doron a développé son argumentaire en affirmant que chaque couple doit pouvoir se marier civilement, comme c’est le cas dans tous les pays occidentaux démocratiques : « La répression et la rigueur n’ont jamais empêché l’assimilation des Juifs et nous voyons bien qu’en Israël nous n’échappons pas à ce phénomène. »

En Israël, de plus en plus de jeunes couples qui ne sont pas d’accord avec les options religieuses du rabbinat vont se marier civilement à l’étranger sans parler des couples mixtes (entre juifs et non-juifs) qui ne peuvent avoir de statut légal que dans la mesure où ils se sont mariés à l’extérieur d’Israël. La question du mariage civil était l’un des points importants de la plate-forme du parti laïc Shinouï lors de la dernière campagne électorale. Les ministres Shinouï ont tenté, il y a deux mois, de faire passer une loi autorisant le mariage civil mais elle a été repoussée par la Knesset. Il ne fait pas de doute que les déclarations du Grand Rabbin Bakchi Doron devraient relancer le débat même si pour l’heure les autorités rabbiniques d’Israël ainsi que les politiques préfèrent ne pas réagir.

Rédaction

Un nouveau Custode de Terre Sainte

20 mai 04

Le 15 mai 2 004, le frère franciscain Pierbattista Pizzaballa a été nommé par le Pape Jean-Paul II custode de Terre Sainte pour les six années à venir, remplaçant le frère Giovanni Battistelli nommé en 1998. Le Père Pizzaballa était depuis 6 ans curé de la communauté catholique d’expression hébraïque de Jérusalem. Il est le premier custode de Terre Sainte parlant hébreu couramment et ayant vécu en milieu israélien.

Né le 21 avril 1965 près de Bergame en Italie, il a fait profession le 14 octobre 1989 et est ordonné prêtre le 15 septembre 1990. Sa formation s’est effectuée au Pontificium Atheneum Antonianum en Italie, puis au Studium Biblique franciscain de Jérusalem et à l’Université hébraïque de Jérusalem. Depuis 1998 il est professeur auxiliaire au Studium et supérieur du nouveau couvent saints Siméon et Anne restauré en 2001 en plein cœur de Jéusalem-ouest et où depuis ce jour les Franciscains accueillent la paroisse hébraïque.

Depuis son ordination le 9 novembre 2003, l’évêque auxiliaire de Jérusalem Jean Baptiste Gourion chargé des communautés catholiques hébraïques l’avait nommé comme son premier assistant.

A 39 ans, il est l’un des plus jeunes custodes qu’ait connu la Terre Sainte. Le custode est supérieur des franciscains non seulement en Israël et en Palestine mais encore en Jordanie, Egypte, Syrie, Liban, Rhodes et Chypre. Ayant pour mission première de veiller aux Lieux Saints il s’occupe également avec les autres responsables catholiques de la pastorale des chrétiens de Terre Sainte. Sa tâche ne sera sans doute pas facile dans cette région du Moyen Orient particulièrement perturbée. Tous les membres de l’équipe d’Un Echo d’Israël qui le connaissent bien lui souhaitent bonne chance pour sa nouvelle mission. Cécile Pilverdier

Il n’y a pas de symétrie dans l’horreur

19 mai 04

Spectacle hallucinant que celui de ces soldats israéliens baissés sur le sol et avançant de front en fouillant le sable à mains nues pour essayer, jusqu’à la nuit tombée, d’y trouver les restes des corps de leurs copains dont le char venait d’être détruit par un missile palestinien. Ils étaient cinq dans le char, trois d’entre eux étaient déjà enterrés, les deux autres manquaient encore à l’appel. La veille, un autre char avait sauté sur une bombe et six soldats y avaient perdu la vie. À la télévision, on avait pu voir des Palestiniens exhibant triomphalement des débris de corps humains. Scène d’horreur, que la télévision française qualifiait de « scène de guerre », avant d’ajouter que sept morts palestiniens répondaient aux six morts israéliens. Cette recherche macabre d’équilibre faisait malheureusement l’impasse sur l’essentiel.

Il est permis - et on peut même en conscience estimer que c’est un devoir - de condamner la politique du gouvernement israélien et les méthodes de son armée - pourvu, évidemment, qu’on prenne position sur des faits avérés. On peut et on doit déplorer la mort des innocents et compatir à la situation des familles sans toit. Il est tout à fait permis de proposer des solutions réalistes, et pas seulement des jugements romantiques ou idéologiques. Mais il y a une limite qu’on ne peut pas franchir : celle qui interdit de chercher un équilibre là où il n’y en a pas. Les lambeaux de corps humains exhibés devant les caméras n’étaient pas seulement des trophées, mais aussi et surtout une monnaie d’échange, qu’on s’apprêtait à marchander au prix fort : tant de prisonniers pour un pied, tant pour un bras... Malgré toutes les accusations que l’on peut porter contre Israël, les Israéliens ont toujours rendu aux familles les corps des terroristes suicidaires, sans jamais chercher à en tirer un quelconque profit.

Yasser Arafat l’a dit un jour avec un parfait cynisme : le point faible des Israéliens, c’est leur respect de la vie humaine. Pour eux, la mort d’un être humain est une perte irréparable, alors que les Palestiniens, ajoutait le même Arafat, pouvaient sans problème sacrifier 30 000 « martyrs ».

Pour des raisons qui restent encore à expliquer, la presse européenne, dans son ensemble, a pris unilatéralement le parti de la Palestine et choisi d’occulter un certain nombre de faits qui introduiraient dans le tableau d’importantes nuances. Il est bien difficile de croire que cette manière de diaboliser systématiquement les Israéliens et ‘d’angéliser’ les Palestiniens ne doit rien à l’antisémitisme millénaire. Peut-être les gens de bon sens finiront-ils par s’en apercevoir avant qu’il ne soit trop tard.

Samuel Gilbert

Une équipe arabe remporte la coupe de football d’Israël

18 mai 04

Une fois encore, c’est le sport qui vient mettre dans la vie de ce pays une note optimiste et inattendue : pour la première fois dans l’histoire du pays, c’est une équipe arabe, « Bnei Sakhnin », qui vient de remporter ce soir la coupe de football d’Israël en battant le « Hapoël » de Haïfa par 4 buts à 1. « Israël est notre État, disait le maire de Sakhnin aux journalistes venus l’interroger dès la fin du match, nous n’en avons pas d’autre. » Dès le coup de sifflet final, c’est enveloppé dans le drapeau israélien que le capitaine, suivi de toute son équipe, s’est élancé pour son tour d’honneur.

La saison prochaine, c’est donc une équipe arabe qui portera les couleurs d’Israël dans la coupe des vainqueurs. Pour des raisons évidentes et qui ne sont pas toutes sportives, on ne peut que lui souhaiter une longue carrière dans la compétition.

Samuel Gilbert

 

Le chant du mois

shalomchanochAujourd’hui ce sera un chanteur du rock israélien Shalom Hanokh, qui chante et compose depuis… 40 ans. Poète et compositeur fécond, parfois rocker violent (dans le passé), parfois  tendre et délicat. Souvent contestataire, voulant crier, bouleversé par ce que nous vivons.

Un matin, après une nouvelle à la radio au sujet d’une petite tension sur la frontière syrienne, la speakerine trouva bon d’ajouter : “Et maintenant, un chant.”  Et on entendit Shalom Hanokh chanter :

Ton ennemi est un homme, tout comme toi – Comme toi il pleure, comme toi il a peur

Si tu lui tendais la main…

Mais aujourd’hui le chant qui vient naturellement, hélas, c’est A-li-mout ! (Violence), qu’il martèle tristement :

 

 

Violence

Après tant de guerres tu ne te souviens plus

Après tant de combats que tu ne comptes plus,

Car cela nous échappe,

Les eaux montent et refluent.

 

Violence  –  c’est ton langage,

Mais moi, je ne vois guère,

Pourquoi en être fier ?

Vois-tu ce que tu fais ?

Sais-tu ce que tu dis ?

 

Violence,

Le cauchemar est là dès que j’ouvre les yeux,

Que de m… il déverse en tout lieu

 

Violence en acte et propos orduriers,

Tous impliqués, délinquants, policiers.

 

Mon enfant,

Ne va pas avec eux sur la route

Ne cours pas après eux sur ce chemin

C’est vers le mal qu’ils vont gesticulant,

S’unissant — pour verser le sang.

 

Après tant de guerres tu ne te souviens plus

Après tant de combats que tu ne comptes plus,

Car cela nous échappe,

Les eaux montent et refluent.

 

Violence…

 

 

Et l’humour en finale

Essayons tout de même… Cohen croit à l’au-delà.

Moshé Levy semble avoir disparu (en fait il se promène à l’étranger).

Ses amis le cherchent, des bruits courent, de toutes sortes. Finalement un journal publie la nouvelle de son décès. Ses amis sont consternés.

Rentré au pays, il vient de lire la nouvelle, et stupéfait, il téléphone aussitôt à son ami Doudou Cohen à Jérusalem.

– Allo, Doudou, c’est Moshé… Tu as lu le journal ?

– Moshé ??  mais… d’où c’est que tu téléphones ?

 

                                                                                                                                  Y.E.

Livre conseillé :

Colette Kessler, L’éclair de la rencontre, juifs et chrétiens : ensemble, témoins de Dieu. Editions Parole et Silence, 2004.

 

 

Même si nous avons une ligne commune dictée par notre présence en Israël, il semble bon de rappeler

le principe qui guide bien des publications et qui donne une certaine liberté à chacun :

 

La revue laisse aux auteurs des articles et comptes rendus l’entière responsabilité

des opinions et jugements qu’ils expriment.

 

 

Bonnes vacances d'été à tous

 

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