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 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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N° 34 – Mars/Avril 2007

Le Mur Occidental, la nuit

Jean-Marie Allafort

Un évêque allemand de retour d’une visite en Terre Sainte a comparé la situation des Palestiniens de Ramallah à celle des Juifs dans le ghetto de Varsovie.

Certains dignitaires de l’Eglise de Terre Sainte ne mentionnent jamais la Shoah sans la Nakba (catastrophe) renvoyant dos à dos l’extermination de six millions de Juifs et la création de l’Etat d’Israël perçue par les Palestiniens comme « leur catastrophe ». Ces comparaisons ne sont pas seulement injustes mais indécentes.

Mettre en parallèle les souffrances des uns avec celles des autres revient à ne respecter aucune des deux. La souffrance du peuple palestinien est unique et n’a pas d’équivalent. Pour être prise en compte, elle n’a nullement besoin de se référer à une autre. Pourquoi vouloir toujours la comparer et surtout avec celle du peuple Juif ? Les Israéliens seraient-ils les Nazis d’aujourd’hui ?

La Shoah n’a pas d’équivalence et n’en n’aura jamais. Les violations des droits de l’homme par les autorités israéliennes, les actes de guerre, la barrière de sécurité n’ont rien à voir avec un plan froidement calculé d’extermination du peuple palestinien. A Ramallah comme à Gaza, il n’y a pas de fosses communes pas plus que de chambres à gaz. Comment peut-on comparer la barrière de sécurité avec le ghetto de Varsovie ? Les Israéliens, victimes du terrorisme, ont décidé, non sans réticence, la mise en place d’une barrière de séparation entre les territoires et Israël. Elle est source d’indéniables injustices qu’il faut dénoncer. Les Nazis auraient-ils décidé de mettre les Juifs dans un ghetto parce qu’ils se faisaient sauter en plein cœur de Berlin ? Comment peut-on oser comparer ?

Il m’arrive de me rendre dans les territoires, particulièrement à Bethléem. Les humiliations que subissent parfois les Palestiniens, y compris les femmes et les vieillards, sont révoltantes. J’ai été témoin de scènes que je ne suis pas prêt d’oublier comme au check-point de Kalandia en direction de Ramallah où de jeunes soldates, avec une arrogance insoutenable, hurlaient en hébreu sur des vieilles femmes palestiniennes qui ne comprenaient que l’arabe. N’exécutant pas assez rapidement les ordres, elle furent condamnées à rester assises en plein "cagnard" près de trois heures. Ces faits ne sont malheureusement pas isolés. Chaque jour de nouveaux cas viennent enrichir le palmarès des humiliations commises par des soldats de Tsahal.

Dénoncer les injustices est un devoir moral. Parler de la barrière de sécurité sans faire la moindre allusion au terrorisme est une falsification de la réalité fort complexe de ce pays. Comparer les souffrances du peuple palestinien avec la Shoah est tout simplement un mensonge.

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Jean-Marie Allafort

La police d’Israël a été fondée en mai 1948 pendant la guerre d’Indépendance par David Ben Gourion. Il nomma Bekhor Shalom ministre de la Police et Ezéchiel Sahar le premier commandant en chef de la nouvelle institution. Ben Gourion demanda à Sahar, avec une équipe, de lui présenter un projet d’organigramme de la police et des principaux services dont elle devrait se doter. La police d’Israël ne comptait que 700 fonctionnaires. Certains d’entre eux avaient servi dans les rangs de la police britannique.
La structure de la police mandataire influença grandement celle de la nouvelle police israélienne aussi bien au niveau de sa relation avec la Justice que les méthodes d’actions, d’interpellations et de perquisitions.

En 1951, pour faire face à la nouvelle situation, les forces de sécurité et de protection des frontières d’Israël passèrent de l’autorité de Tsahal à celle de la police. Deux ans plus tard, cette nouvelle section commençant à fonctionner de façon satisfaisante, prit le nom de « garde-frontière ». Elle est chargée, comme son nom l’indique, de veiller à la sécurité des frontières et deviendra après 1967 une force importante pour contrôler l’infiltration des populations palestiniennes vers le territoire israélien. Cette unité est composée essentiellement de conscrits dans le cadre du service militaire.

Dans les dix premières années de sa création, la police a été forcée de se confronter aux menaces sécuritaires extérieures, aux questions de l’ordre public dues à la très difficile situation économique et aux vagues d’immigration. Le poids des missions et leur complexité ont entraîné une augmentation progressive des budgets ainsi que des forces humaines. En 1958, on comptait près de 6000 policiers.

Dans les années 60, la police effectua un certain nombre de changements au niveau de son organisation. Elle créa des unités avec des buts précis (police de quartiers, police de la route etc...). En 1967, après la guerre des Six Jours, la police devint également responsable des questions de sécurité intérieure dans les territoires palestiniens. Les forces de police furent réorganisées en fonction de cette nouvelle situation. En 1970, le commandement général de la police passa de Tel Aviv à Jérusalem à quelques centaines de mètres de l’Université Hébraïque de Jérusalem où il se trouve encore aujourd’hui.

Les années 70 se caractérisèrent par un recrutement de policiers ayant une formation universitaire ainsi que des officiers de Tsahal qui décidèrent de rejoindre ses rangs. A cette période également, des femmes furent intégrées à des missions sur le terrain et furent autorisées à mener des enquêtes.

En 1974, suite à un vague importante d’actes terroristes qui frappèrent tout le pays, en particulier le nord, comme l’attentat mené par le FDLP (Front Démocratique de Libération de la Palestine) à Maalot où 22 écoliers israéliens furent assassinés, fut décidée la création d’une « garde civile ». Cette nouvelle unité est composée en grande majorité de volontaires dont le but est d’aider les forces de sécurité dans leurs différentes missions. Cette garde civile peut renforcer les effectifs de police en cas de besoin (manifestations, événements exceptionnels...) mais aussi être proche du public en assurant des rondes dans certains quartiers ou lieux publics. Les jeunes à partir de 16 ans peuvent devenir volontaires de la garde civile.

A cette même époque, furent créées différentes unités dont celle de lutte contre le terrorisme (appelée Yamam) et l’unité chargée du désamorçage des bombes.

En 1977, Menahem Begin décida de mettre la police sous l’autorité du ministre de l’Intérieur (à l’époque Yossef Burg) et en conséquence de supprimer le ministère de la Police.

En 1978, suite aux recommandations de la commission Shamron pour lutter contre la pègre, la police mit en place une unité chargée d’enquêter sur les fraudes fiscales et financières, ainsi qu’une police des polices. La commission recommanda également un certain nombre de changements de fond, une augmentation des effectifs et des moyens financiers plus importants.

Dans le début des années 80, la police mit en place un plan de travail sur plusieurs années en se fixant des buts précis : essentiellement la lutte contre le crime organisé, la drogue et l’équilibre entre ces activités régulières et la sécurité publique.

Pendant la guerre du Liban, plus de 50 policiers et garde-frontières furent tués lors de l’effondrement de bases de commandement dans la ville de Tyr.

En 1984, Shimon Pérès, alors Premier ministre, décida de restaurer le ministère de la Police. Haim Bar Lev occupa alors ce portefeuille.

Lorsqu’éclata la première Intifada fin 1987 la police dut mobiliser l’essentiel de son énergie pour les questions liées à la sécurité et fut forcée de négliger d’autres secteurs comme la lutte contre le crime organisé ou encore la sécurité routière. C’est à cette époque que la police créa de nouveaux postes à Jérusalem, particulièrement touchée par les violences, et décida de renforcer ses effectifs en s’adjoignant des garde-frontières et des volontaires de la « garde civile ». Le district de la police de Jérusalem fut créé à cette époque.

Lors de la période des accords d’Oslo, la police se retira peu à peu des territoires et se focalisa surtout sur la protection des implantations. Pour ce faire, fut créé le district de la police de Judée et de Samarie. En 1994, lorsque les premiers attentats suicides frappèrent Israël, Itzhak Rabin décida d’appeler le ministère de la Police d’un nouveau nom : ministère de la Sécurité Intérieure.

La multiplication des attentats et des actes terroristes pendant la période d’Oslo l’obligea encore une fois à délaisser certains secteurs. Ainsi la pègre profitat-elle allégrement de cette situation pour faire fructifier ses affaires. Pour seconder la police, le gouvernement décida la création d’une unité spéciale chargée de la sécurité des transports en commun et particulièrement des bus.

En 2000, lorsque l’Intifada d’El Aqsa éclata, les forces de sécurité furent très vite débordées et de nouveaux effectifs furent adjoints à la police. L’unité spéciale chargée de la sécurité des transports en commun qui avait été supprimée par Binyamin Netanyahu fut restaurée par Ariel Sharon.

Depuis quelques années, la police fut éclaboussée par un certain nombre de scandales et certains gradés furent accusés de collaborer avec la pègre. De hauts fonctionnaires de police firent l’objet d’investigation judiciaire et une commission d’enquête sous l’autorité du juge Vardi Zeiler fut mise en place. Au terme, le commandant en chef de la police Moshé Karadi démissionna.

Ces dernières années, la police a perdu de sa crédibilité auprès du public israélien. La lutte contre les clans mafieux, la prostitution et la violence juvénile, particulièrement à la sortie des boîtes de nuit, laisse à désirer.

De plus, la police doit aussi faire face à la multiplication des enquêtes contre des personnalités politiques, depuis des députés, en passant pas les Premiers ministres et jusqu’au Président de l’Etat. Récemment, la police a développé une unité spéciale de lutte contre les infractions liées à l’informatique.

En 2006, on comptait 26 000 policiers en Israël dont plus de 4000 femmes.

Structure de la police israélienne :

La police est divisée en plusieurs départements (renseignements, ressources humaines, soutien logistique, sécurité routière etc...) et au niveau géographique en plusieurs districts : nord, centre, Tel Aviv, sud, Jérusalem et Judée-Samarie. Les garde-frontières ont le même statut et la même autonomie qu’un district. Les districts sont eux-même divisés en zones et les zones en postes de police.

Les garde frontières ont en leur sein des unités d’élite comme les commandos de lutte contre le terrorisme (Yamam), d’intervention rapide (Yamag), une unité « arabisante » chargée de s’infiltrer dans les populations arabes ou palestiniennes (Yamas) ou encore une section chargée du renseignement (Matlan).

Les commandants en chef de la police :

  Ezéchiel Sahar (1948-1958)
   Yossef Nehemias (1958-1964)
   Pinhas Koupel (1964-1972)
   Aharon Séla (1972)
   Shaoul Rozolio (1972-1976)
   Haim Tabouri (1976-1979)
   Herzl Shapir (1980)
   Arieh Ivtsan (1981-1985)
   David Karous (1985-1990)
   Yaacov Terner (1990-1993)
   Rafi Péléd (1993-1994)
   Assaf Héfetz (1994-1997)
   Yehouda Vilk (1997-2000)
   Shlomo Aharonishki (2000-2004)
   Moshé Karadi (2004-2007)

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Antoinette Brémond

Les familles juives immigrant en Israël se trouvent confrontées à de nombreux problèmes : la langue, le travail, le logement et, en particulier, la scolarité des enfants. Comment et où leurs enfants vont-ils commencer ou poursuivre leurs études ? Comment s’adapteront-ils à un système scolaire différent de celui de leur pays d’origine ? Comment choisir pour eux le meilleur créneau ?

J’ai eu l’occasion de participer en novembre à une soirée organisée à Raanana pour les parents nouveaux immigrants de France. Et, dans cette ville, ils sont nombreux. Une quarantaine de personnes étaient là, la plupart juifs religieux, venus écouter Yoël Kling, l’inspecteur d’Académie chargé des élèves immigrants de France.

En ce début d’année, les parents voulaient se mettre au courant du système scolaire israélien pour pouvoir faire le meilleur choix pour leurs enfants. Très clairement, Yoël Kling présenta à ces parents l’éventail des possibilités offertes aux enfants, selon leur âge, leur origine, et leur pratique religieuse.

Le système éducatif est divisé en 3 courants

1) L’école publique laïque

Le programme est établi et contrôlé par le ministère de l’Education ainsi que les diplômes exigés pour les enseignants et le nombre d’élèves dans chaque classe. L’enseignement de la Bible et de la culture juive y est également obligatoire, mais seulement comme une matière à connaître, sans implications sur le mode de vie. L’enseignement est gratuit jusqu’au baccalauréat, il comprend :
  une année de maternelle obligatoire : 5 à 6 ans.
  six années d’école primaire : 6 à 12 ans.
  trois années de collège : 12 à 15 ans.
  trois années de lycée : 15 à 18 ans.

2) Les écoles publiques religieuses

Même programme et dépendance du ministère de l’Education. Mêmes avantages financiers. Même organisation. Par contre l’enseignement religieux (la Bible, la culture juive, le Talmud, les fêtes) y est plus poussé, les enfants étant initiés à la pratique religieuse conformément à la tradition juive.

3) Les écoles indépendantes

a) Ecoles indépendantes religieuses

Le programme d’enseignement n’est pas sous la responsabilité du ministère de l’Education nationale. Certaines écoles sont pourtant reconnues et partiellement financées. En particulier celles qui ont un programme mixte, comprenant les matières générales en plus des matières religieuses. D’autres, consacrant leur cours principalement à la connaissance et pratique du judaïsme sont sous la responsabilité financière des parents ou d’associations. Il faut compter entre 2000 et 2500 shekels par mois.

On constate une grande fourchette dans ces écoles publiques religieuses, chacune dépendant du désir des parents et de la population du quartier. Le système reste donc souple, voulant tout d’abord être au service des parents. Certaines de ces écoles sont même mixtes pour les premières années de scolarité. Ces dispositions sont valables aussi pour les écoles chrétiennes et musulmanes d’Israël.

b) Ecoles indépendantes non religieuses

La raison de leur création varie beaucoup. Certaines sont spécialisées, les parents désirant une école tournée vers tel ou tel programme : sport, musique, méthodes modernes. D’autres sont créées dans des mochav ou kibboutz n’ayant pas l’effectif d’enfants nécessaire pour l’établissement d’une école officielle. Le kibboutz, désirant pourtant une école, la crée avec des classes de 10 enfants par exemple. Dans ces écoles privées, les programmes, la qualification des enseignants, la discipline, ne sont plus sous contrôle du ministère de l’Education. Les parents et les enseignants sont seuls responsables. Certaines de ces écoles privées sont reconnues partiellement par l’Education nationale.

Caractéristiques du système scolaire israélien

C’est en particulier dans les trois dernières années d’école (seconde, première, terminale) que l’élève peut choisir son « menu ». En dehors des 7 matières obligatoires : hébreu - littérature hébraïque, anglais, sciences technologiques, Bible et culture juive, mathématiques, histoire et civisme, l’élève peut choisir les matières supplémentaires qu’il désire présenter au baccalauréat : musique, sport, langue, géographie, etc... L’élève devant arriver à obtenir 21 unités pour son baccalauréat déterminera lui-même le nombre d’unités de valeur qu’il donne à chaque matière. (entre trois et cinq)

Le baccalauréat est étalé sur trois ans. Chaque établissement répartit les matières pendant ces trois années à sa manière. Il est donc très problématique pour un enfant changeant de quartier de changer d’établissement.

Pour le baccalauréat, on tient compte des notes de l’année et des notes de l’examen. Chaque matière devra avoir la moyenne, c’est-à-dire 56 %. En cas d’échec, l’élève pourra repasser cette matière plusieurs mois ou même plusieurs années plus tard, souvent même après l’armée. Cela n’empêchera pas le jeune de commencer déjà ses études à l’université en repassant telle ou telle matière en cours d’études. Le baccalauréat est donc beaucoup plus modulable qu’en France.

Les écoles sont... comme les hôtels !
Une, deux, trois ou quatre étoiles selon les résultats obtenus. Il y a des écoles pour les surdoués qui perdraient leur temps et mêmes leurs dons dans des écoles ordinaires. D’autres écoles s’adaptent à des quartiers avec une population dont les parents ne sont pas à même de soutenir les enfants. Les enseignants se mettent au service des enfants, les rejoignant autant que possible à leur niveau pour les faire progresser. Les parents peuvent choisir jusqu’à un certain point dans quelles écoles ils désirent mettre leurs enfants. Les écoles indépendantes ayant parfois un niveau supérieur sont très cotées par les parents ayant suffisamment d’argent pour y mettre leurs enfants. Là encore, la situation économique familiale intervient pour l’avenir de la jeunesse. Cependant pour l’achat des livres scolaires, le règlement des excursions et autres frais extrascolaires, les familles dont plus d’un enfant sont scolarisés dans une même école, les familles monoparentales, et les familles nécessiteuses pourront bénéficier d’allègements.

Les internats

Les parents peuvent mettre leurs enfants en internat, souvent gratuits. Il y en a de toutes sortes et de tous les niveaux. Certains sont plus particulièrement destinés à des enfants ayant des difficultés psychologiques ou sortant d’un milieu défavorisé. Dans certains établissements les élèves peuvent s’initier au jardinage, à l’équitation, ou prendre en charge des animaux domestiques. Les enseignants, très attentifs à chacun, sont formés pour un travail pédagogique spécialisé.

Crèches et prè-maternelles

Les crèches de jour pour les enfants de trois mois à trois ans, et en prè-maternelle, de trois ans à cinq ans sont sous la responsabilité d’organismes féminins (Wizo, Naamat...), de municipalités, de centres culturels ou religieux, ou d’initiatives privées.
La maternelle est obligatoire pour les enfants de cinq à six ans.

Écoles françaises

Yoël Kling déconseillait aux parents arrivant en Israël avec des enfants de 16 à 18 ans de les mettre tout de suite dans une école israélienne hébraïque. L’effort d’adaptation pour ces jeunes est énorme : une nouvelle langue, un nouveau cadre de vie, de nouveaux programmes. Le ministère de l’Education nationale a créé pour ces jeunes lycéens nouveaux immigrants de France mais aussi de Russie ou d’Amérique, des écoles spécialisées. Les élèves peuvent y préparer le baccalauréat français avec le programme français et l’étude de l’hébreu.

Ces lycées français dépendent de l’académie de Lyon, et le baccalauréat français est reconnu en Israël. Il y a des écoles françaises laïques mixtes et d’autres religieuses pour jeunes filles et jeunes gens.

Si les jeunes de 16 à 18 ans montent seuls en Israël, sans leurs parents, ils sont pris en charge par le système d’internat « Na’alé » où ils peuvent choisir de passer soit le bac français, soit le bac israélien. L’étude de l’hébreu est intensive dans les deux cas. Le bac israélien est allégé, l’enseignement est bilingue dès la deuxième année de leur arrivée et les résultats sont encourageants. Les enfants plus jeunes entrant dans des écoles primaires israéliennes bénéficient d’heures supplémentaires allant parfois jusqu’à 10 heures par semaine. Cette aide est proposée à tous les élèves nouveaux immigrants, quel que soit leur pays d’origine, avec des cours supplémentaires dans leur langue maternelle.

Pour les devoirs scolaires, des cours de soutien se font par groupe d’enfants. Le nombre d’heures est fonction du nombre des nouveaux immigrants, une heure par semaine pour chaque enfant correspondant à 10 heures pour un groupe de 10 enfants.

Il faudrait encore parler de tous les projets spéciaux pour aider l’intégration de ces jeunes nouveaux immigrants : les conseillers d’orientation, le service psychologique, le numéro vert à l’écoute des élèves, l’association israélienne pour les enfants nouveaux immigrants. Avec la possibilité, dans chaque cas, de parler en hébreu, en russe, en amharique, en français ou en anglais.

 CONNAISSANCE D’ISRAËL : LES FOUILLES DE LA VILLE DE DAVID

Cecile Pilverdier

Trois fois déjà que j’essaie de m’inscrire comme guide à cette visite expliquée, et trois fois la réponse a été négative. Cela vous montre l’intérêt et l’importance qu’y voient les habitants du pays !

Alors j’y suis retournée pour la énième fois hier et vous emmène avec moi. Chaque fois il y a du nouveau ; quelques mois auparavant ils étaient en train de travailler sur le film présentant le site et son histoire.

Découverte de l’escalier montant de Siloé au Temple

 

Cecile Pilverdier

C’est un bel escalier avec deux marches étroites suivies d’une plus longue comme celui qui monte vers les portes de Houlda dans le mur sud

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Aujourd’hui, après avoir passé le porche d’entrée très bien présenté et tout fleuri, je monte à la salle aménagée pour ce film en trois dimensions, non sans être auparavant grimpée sur un toit qui surplombe tout et offre une vue générale. Les limites de la Jérusalem antique sont aisées à reconnaître de ce côté, tant par la topographie que par ce qu’en dit la Bible. Face à nous le Cédron et de l’autre côté le rocher où de nombreuses tombes sont creusées, tombes typiques de l’époque du premier Temple. Actuellement les maisons du village de Siloé sont construites au dessus d’elles et nombreuses sont les maisons qui en ont fait leurs caves. En 1870 on a découvert l’inscription suivante au dessus de l’une d’elles en ancien hébreu : « Ceci ... iyahou, intendant du palais. Il n’y a ni or ni argent, seulement sa dépouille et celle de sa servante. Maudit celui qui l’ouvrira ». Il est interressant de lire ce passage du prophète Isaïe sur les tombes creusées dans le rocher à Jérusalem (Is.22,15-18). Et d’ailleurs, pour toute cette visite, n’oublions pas de nous munir de notre Bible. Le village de Siloé s’étale sur toute la pente du mont des Oliviers ainsi que sur l’Ophel ou ville de David.

Mais revenons au film, qu’aujourd’hui je peux voir en me joignant à un groupe parlant anglais. Eyal Meron a travaillé longuement sur le projet, utilisant toutes les sources écrites et les fouilles pour nous faire entrer dans l’époque des rois David et Salomon depuis la construction de la ville. Le film s’attache à trois éléments en plus de la topographie : les remparts, le système d’eau et le Temple. L’histoire de la ville défile devant nos yeux, avec une animation faite par des artistes. La salle elle-même, où est projeté le film de l’époque ottomane, est ornée d’ éléments architecturaux et décoratifs connus, de cette époque, que nous ont révélés les sites de cette même période : Hatsor, Mégguido, le palais de Samarie. (I Rois 7,2 ; Les Nombres 7, 8-13 ; Esdras 6, 4 ; Jérémie 22,14). En quinze minutes les grands faits défilent , accompagnés de sons, étourdissants à mon goût.

Puis je descends dans les fouilles elles-mêmes, que j’aperçois tout d’abord sous mes pieds, protégées par des grilles formant le sol où je circule.

La cité de David, où les archéologues ont découvert des morceaux de poteries de plus de 5000 ans de l’époque chalcolitique, a été construite vers le 18ème siècle avant J.C. Ville de six hectares, elle était déjà fortifiée. Etait-ce la ville de Salem où Abraham rencontra Melkisédeq ? (Genèse 14). Puis c’est David qui en a fait sa capitale entre les deux tribus de Benjamin et de Juda. (II Rois 25,8-9). Située au sud de l’esplanade du Temple actuelle, elle domine le Cédron à l’est. En contrebas, on peut voir les constructions qui recouvrent la source de la ville, le Guihon qui jaillit et qui est l’unique point d’eau de la ville. En descendant nous arrivons face à la maison d’Ahiel, parce que ce nom en hébreu ancien a été trouvé sur un tesson. Maison importante, si l’on en juge par ce qu’on y a trouvé : des restes de bois importé, une cinquantaine de sceaux, des pièces d’argile utilisées comme signatures avec des noms tels que Guemaria fils de Chafan (Jérémie 36,10), et même des toilettes ! Dans une pièce à côté ont été trouvées des pointes de flèches. En observant le rempart on peut voir que la muraille a été en partie reconstruite en retrait sur la précédente et ceci à l’époque du second Temple, réduisant ainsi la superficie de la ville. Les nombreux tessons trouvés nous permettent de situer l’époque de ces constructions.

Et nous continuons à descendre des marches jusqu’à une maison d’où part le « puits de Warren ». C’est en 1867 que cet archéologue a découvert une conduite qui à son extrêmité surplombe l’eau de la source qui coule à 13 mètres en dessous. En fait elle a été creusée à partir d’une fente naturelle du rocher. Il y a quelques années nous apercevions l’eau 13 mètres plus bas, mais aujourd’hui elle est déviée et le fond est à sec. Nous remontons de ce « puits » pour descendre vers la source. Celle-ci, est la plus abondante des monts de Judée. Elle était puisée par les habitants à son point de jaillissement, et un système d’irrigation longeait le rempart qui permettait d’irriguer les cultures du versant oriental. C’est sur cette source que le roi Salomon a été oint (I Rois 1,38-39 ; Ps 72 ; Ps 110). Les fouilles de ces dernières années ont mis au jour un très important système de protection de cette source : la base de tours construites avec des blocs imposants très peu équarris et des tessons de poteries de l’époque cananéenne permettent de dater ces tours. L’on peut voir comme un puits en son centre. Par des escaliers métalliques en colimaçon nous descendons jusqu’au niveau de l’eau qui coule à flots, et là, deux possibilités s’offrent à nous : soit emprunter le canal d’Ezékias (ce que j’ai fait il y a quelques années) soit prendre le canal cananéen, qui est à sec, ce que je fais aujourd’hui. Le canal cananéen, étant en dehors des remparts, permettait d’arroser les jardins. En 701 les Assyriens font le siège de la ville mais ne la prennent pas. Mais en 586 les Babyloniens se mettent en route vers le royaume de Juda et prennent la capitale Jérusalem. Ezékias, roi de Juda, fait creuser un tunnel pour faire entrer les eaux dans la ville. (II Chroniques 32,30).

En 1880 l’inscription en hébreu de l’époque d’Ezékias commémorant la rencontre des deux équipes d’ouvriers ayant commencé à creuser à chaque extrémité, a été trouvée. Elle se trouve au musée d’Istanbul, et une reproduction est au musée d’Israël. On peut lire sur cette plaque : "Le tunnel fut [complété] ! Lorsque [les ouvriers soulevèrent] leurs pioches, chaque homme en direction de son compagnon, il ne restait plus que trois coudées à creuser, ils [entendirent] la voix des autres ouvriers les interpellant, une percée apparut dans la roche sur la droite et à [gauche]. Le jour de la percée les ouvriers tapèrent l’un vers l’autre, pioche contre pioche. L’eau s’écoula vers la piscine à une distance de 1200 coudées. La roche au dessus de la tête des ouvriers était de 100 coudées".

La marche dure à peu près 40 minutes et l’eau peut atteindre 70 centimètres. Au bout, la piscine de Siloé, de l’époque byzantine, collecte les eaux. Des morceaux de colonnes d’une église byzantine dont il existe encore quelques murs sont dans la piscine. Plus tard, une mosquée a été construite sur les ruines. Nous regrimpons les marches pour en redescendre d’autres pour arriver au même niveau, les fouilles de 2004 ont mis au jour les premières marches de la grande piscine de Siloé de l’époque de la fin du second Temple. Elle a une superficie de 3000 mètres carrés, mais elle ne peut être fouillée dans son ensemble, le terrain appartenant à l’église greque orthodoxe. De là on voit les toutes dernières fouilles qui font apparaître le début d’une rue en escaliers qui permettait au peuple de monter jusqu’au Temple. Le canal cananéen, lui, nous fait arriver sur une ère rocheuse qui a servi de carrière et d’où nous rejoignons également la piscine de Siloé.

 UN CHRÉTIEN POUR ISRAËL

Michel Remaud

Sous le titre Le défi et le nouveau. Œuvres théologiques 1948-1991, les éditions de la Table Ronde rééditent en un volume huit ouvrages de Jacques Ellul. Avec l’autorisation de Madame Dominique Ellul, nous publions ici la préface écrite par Michel Remaud pour le livre Un chrétien pour Israël, qui figure dans ce volume.

Un chrétien pour Israël : un livre à la fois largement dépassé et d’une étonnante actualité. Dépassé parce qu’en vingt ans, le paysage s’est profondément modifié : qu’il suffise d’évoquer l’arrivée massive des Juifs en provenance de l’ancienne Union soviétique, au point que le russe est devenu en Israël une langue sinon officielle, du moins usuelle ; les deux Intifadas, la « guerre des pierres » et celle, infiniment plus meurtrière, de la lutte armée et des attentats-suicides ; la reconnaissance de l’O.L.P. comme représentante du peuple palestinien, avec le retour sur scène d’un Arafat dont Ellul annonçait la fin prochaine, mais ressuscité politiquement par un Yitzhak Rabin en quête d’interlocuteur ; la signature, puis l’échec, des accords d’Oslo ; la création de l’Autorité palestinienne et l’accès des territoires palestiniens à l’autonomie, puis la ré-occupation des territoires devenus autonomes ; le terrorisme aveugle ; la construction d’une clôture réclamée depuis des années par la gauche et finalement édifiée par la droite, non sans grignoter une partie des territoires officiellement promis à l’autonomie ; une crise économique infiniment plus grave que celle des années 80, conséquence directe de la seconde Intifada, qui a introduit en Israël le chômage et le paupérisme : aujourd’hui, on peut voir parfois sur les autobus israéliens la photographie d’un enfant accompagnée de la légende « cet enfant a faim », et le client qui passe à la caisse du super-marché peut s’entendre demander par la vendeuse s’il accepte de verser un sheqel de plus pour l’enfance sous-alimentée. Il faudrait ajouter encore l’urbanisation, le développement du réseau routier et, dans les territoires palestiniens, la multiplication des implantations. Autant d’éléments qui rendent impossible toute tentative de mettre à jour le dernier chapitre de ce livre. Ces pages ne présentent plus qu’un intérêt historique. Je précise : un grand intérêt historique, mais un intérêt essentiellement historique.

Mais ce recul de vingt ans ne fait que mettre en relief l’actualité inusable des intuitions fondamentales de ce livre.

C’est d’abord l’analyse des thèmes et des méthodes de la propagande. En spécialiste, Jacques Ellul a pu les observer et les étudier à partir de l’information diffusée sur Israël et la question palestinienne au début des années 80, et notamment lors de la guerre du Liban. Rien de ces analyses n’a perdu aujourd’hui de sa pertinence. Si le matériau s’est renouvelé, les conclusions sont identiques, ce qui ne laisse pas d’impressionner et de confirmer, avec un recul de deux décennies, l’étonnante lucidité de l’auteur. Aujourd’hui encore, ce sont l’information partielle et unilatérale, les omissions tendancieuses, la simplification extrême d’une réalité infiniment complexe, les idées sommaires indéfiniment répétées, les affirmations non fondées présentées comme allant de soi. Un exemple entre mille : si le téléspectateur français, ou le lecteur de la presse écrite, apprend que « quatre colons ont été tués dans la bande de Gaza », il se dira spontanément que s’ils étaient colons, ils l’avaient bien cherché et qu’ils n’avaient qu’à ne pas se trouver là. S’il ne dispose pas d’informations de première main, il ne saura jamais que ces « quatre colons » étaient une femme enceinte et ses trois filles, fusillées à bout portant, à un point de passage, dans leur voiture à l’arrêt. Ce n’est là qu’un échantillon d’une information régulièrement biaisée, devant laquelle ceux qui essaient de ne pas laisser le dernier mot à la désinformation sont souvent tentés de baisser les bras.

L’axe de cette propagande est simple : Israël porte l’entière et exclusive responsabilité de la misère palestinienne. La violence terroriste n’est que la violence des oppresseurs, ou des occupants, qui revient à ses auteurs comme un boomerang. Tout ce qui pourrait nuancer cette analyse est systématiquement gommé ou caché, pour conduire le lecteur ou le spectateur à tirer lui-même la conclusion qu’il n’y a pas de culpabilité palestinienne ni d’innocence israélienne.

Pour le chrétien qui essaie de faire preuve de lucidité devant ces phénomènes, et quelle que soit l’Église à laquelle il appartient, le plus navrant est de voir une opinion chrétienne renoncer largement à tout sens critique, pour embrasser inconditionnellement ce qui est considéré sans autre examen comme la cause des innocents, et donc la cause pure. Le préfacier ne peut mieux faire ici que de citer l’auteur lui-même : « Les membres du clergé sont particulièrement sensibles aux problèmes de conscience, et il suffit d’évoquer le sort tragique des Palestiniens ou leur massacre pour aussitôt obtenir leur adhésion fracassante en toute ignorance de cause. Ils prennent le parti des faibles et des opprimés, c’est-à-dire de ceux qu’on leur montre et désigne comme tels, et sans chercher plus loin. Quand les belles âmes se mêlent de politique, elles font des choix parfaitement aveugles, et sont en même temps garants de la cause et les plus extrémistes dans leur jugement. » (pp. 105-106). Je ne pense pas exagérer en disant que pour plus d’un chrétien français d’aujourd’hui, le titre même « un chrétien pour Israël » est de nature à faire scandale. Un bon chrétien ne doit-il pas prendre le parti du faible contre le fort ?

Une réponse facile, trop facile, serait d’invoquer des arguments bibliques pour montrer que le chrétien, au contraire, ne peut être que pour Israël, l’Église chrétienne étant liée pour toujours, par un lien en quelque sorte génétique, au peuple dont elle est issue. Cette vérité, nous allons y revenir, est en effet trop souvent oubliée. Mais on aimerait tout d’abord rappeler aux « belles âmes » qu’il existe dans l’Évangile une parabole du bon grain et de l’ivraie, et que vouloir identifier un innocent à l’état pur est une entreprise suspecte et sans issue, dont le but ne peut être que de donner bonne conscience à celui qui s’y engage.

Dieu n’a pas choisi la cause pure, et c’est pourquoi il n’a pas craint de faire alliance avec un peuple qui ne l’emportait sur les autres par aucune espèce de supériorité morale. Loin d’idéaliser Israël, et encore moins l’État d’Israël, Jacques Ellul s’étend longuement sur son aversion pour l’État, pour l’armée, sur la déception que lui inspire le manque d’originalité de certaines réalisations israéliennes dans le domaine politique et social, et sur toutes les bonnes raisons qui sont les siennes de ne pas considérer Israël comme un « État exemplaire. » Le motif de ce qu’il appelle lui-même sa prise de parti réside dans son refus d’un certain nombre de dissociations : refus de dissocier Israël des Juifs, de dissocier l’État d’Israël du peuple d’Israël, de dissocier le peuple d’Israël de l’Alliance et de la Promesse qui fondent son existence. En lisant les titres des trois chapitres de ce livre (« De foi » ; « Propagande » ; « Politique »), on se dit qu’il eût été infiniment moins risqué d’écrire sagement trois ouvrages distincts, traitant respectivement de théologie, de sociologie et de politique. Ellul, si du moins je l’ai bien compris, a voulu au contraire nous rappeler que Dieu a fait alliance avec un peuple réel, et non avec un Israël mythique et imaginaire, et que cette alliance demeure quels que soient les défauts, les erreurs, voire les crimes des membres de ce peuple. Il n’y a jamais eu d’Israël idéal, et c’est bien pourquoi les livres des prophètes tiennent une telle place dans la Bible. Mais c’est justement parce que Dieu est fidèle à ceux qui ne le méritent pas qu’il y a pour l’humanité une espérance de salut. Vérité oubliée aujourd’hui par trop de chrétiens, pour qui le souci de la solidarité avec les pauvres - pierre de touche de l’authentique charité évangélique - semble ne pouvoir être vécu que détaché de la racine biblique qui lui donne sens. Vérité fondamentale qu’on ne peut rappeler sans trembler, tant l’expérience enseigne quels malentendus son simple énoncé peut provoquer. Il ne s’agit nullement de chercher à justifier au nom de l’Écriture des choix politiques contestables ou condamnables, mais de rappeler que Dieu n’a pas craint de se lier de manière irréversible à des êtres de chair et de sang qui ne sont ni meilleurs ni pires que la moyenne de l’humanité, et cela, pour ouvrir une espérance à toute l’humanité.

« Un chrétien pour Israël, qu’est-ce que c’est ? - se demande Jacques Ellul en conclusion de son livre - Rien, un roseau qui frémit au vent, un bruissement de feuille, un livre parmi cent mille livres ; et qui, dans l’amertume, sait que ce livre pourra être utilisé par toutes les propagandes, ou incompris par tous les partis pris différents. Tentative qui ne fera pas bouger d’une ligne la marche du temps politique. Et cependant il faut le faire, parce qu’un chrétien pour Israël, c’est d’abord un homme qui vit dans l’Espérance du Seigneur, et qui prie. »
C’est au nom même de cette espérance qu’il fallait rééditer ce livre. ( Jérusalem, le 26 janvier 2005)

Sommaire du volume

  Préface : Jacques Ellul, prophète, par Antoine Nouis

  Présence au monde moderne (1948)
  Le livre de Jonas (1952)
  L’homme et l’argent (1953)
  Politique de Dieu, politiques de l’homme (1966)
  Contre les violents (1972)
  L’impossible prière (1972)
  Un chrétien pour Israël (1986)
  Si tu es le fils de Dieu (1991)
  Index biblique
  Bibliographie de Jacques Ellul (Le défi et le nouveau, Paris, Éditions de la Table ronde, 1040 pages, 40 euros)

Pour acheter le livre : Le défi et le nouveau

SOUVENIR : ALOUMIM

Suzanne Millet

Aloumim est une association israélienne reconnue en France, créée en 1993, par des enfants juifs cachés en France pendant la dernière guerre mondiale. Qui étaient ces enfants, actuellement grands-parents ? C’étaient des enfants juifs de France et d’Europe, de leur naissance à 18 ans, cachés en France depuis la fin de l’année1939 jusqu’au début 1945. Les parents, pour sauver leurs enfants, devaient s’en séparer et les enfants placés dans un lieu sûr ne comprenaient pas cet abandon. Ils en ont souffert longtemps. Très peu parmi eux ont retrouvé leurs parents, la plupart exterminés dans les camps.

 

Les enfants d’Izieu

Aloumim, ce mot hébreu peut avoir plusieurs sens : mutisme, caché, secret, inconnu, anonyme, autant d’expressions qui caractérisent bien ce qu’ont vécu ces enfants cachés. Voici ce qu’écrit Ariella Palacz, cachée à la DDASS, pendant trois ans et demi. « Je me suis tue, la tragédie devant laquelle j’ai dû faire face personne n’en a rien su. La séparation brutale, la peine, la peur, la haine, personne n’en a rien su ». « J’ai gardé le secret de mon identité jusqu’au rejet, jusqu’à l’oubli. Le traumatisme de la Shoah m’avait rendu inconnue de moi-même, absente de moi-même. Je ne savais plus qui j’étais ». (« Il fait jour à Jérusalem » collection « témoignage et identité ». Éditions Ivriout.)

Le docteur Israël Lichtenstein, actuel président d’Aloumim, se rappelle qu’il était contre « ce communautarisme d’anciens combattants » mais il explique qu’en fait cette association fait un travail de mémoire pour l’avenir. Le titre du journal de Aloumim, « Mémoire vive », en témoigne. Dans le numéro 37 de ce bulletin, le président écrit : « Les monuments aux pieds desquels on croit devoir se réunir s’altèrent avec le temps et vont disparaître. Les témoignages recueillis seront-ils lus ou enrichiront-t-ils des archives que personne ou peu de gens viendront consulter ? Dans la course contre l’oubli, il faut des porteurs de relais. La vie se maintient par la vie. »

L’association comprend à peu près 850 membres dont 300 à Jérusalem. On peut se demander pourquoi elle a été créée si tard, 50 ans après la guerre ? Il fallait se construire soi-même, dit le docteur Liechtenstein, constituer une famille et c’est devenus grands-parents que nous avons pu parler et dire aux petits-enfants l’histoire de la famille. D’ailleurs après la guerre personne n’était prêt à écouter ce qu’avaient été la vie et la mort pendant la Shoah. En Israël on créait un pays, on inventait un type d’homme nouveau : un Juif fort. Dans les kibboutz, le rescapé de la Shoah était mis à l’écart. Ceux qui ont voulu parler, témoigner, n’ont pas réussi et peut-être, fait remarquer le Dr Lichtenstein, cette occultation du passé était-elle bénéfique !

Aaron Apelfield, dans son livre « Histoire d’une vie » (édition de l’Olivier, le Seuil), montre très bien la difficulté qu’il a eue à s’adapter à cette nouvelle société, à parler et à être écouté. Ce n’est qu’en 1967, à la guerre des 6 jours, dans le désert, que de jeunes soldats l’ont écouté, et qu’il a pu parler de ses parents, de sa ville. Ils voulaient comprendre comment la Shoah avait pu arriver et la situation tragique de 1967 les ouvrait au sens de leur destinée de Juifs.

Samuel Bak, le grand peintre qui a vécu en Israël de 1948 à 1967, n’a jamais pu exprimer son fardeau d’enfant du ghetto. Ce n’est qu’en parcourant les routes d’Europe et d’Amérique que ce fardeau est devenu son identité et qu’il l’a magnifiquement exprimé dans ses peintures.

Israël Feldman, psychanalyste, conclut son article dans « Mémoire vive » numéro 30. « Aujourd’hui la société israélienne est plus enracinée, son identité est plus forte. On ose donc rapporter, restituer ses souvenirs aux nouvelles générations avec optimisme, car les enfants cachés au moins ont survécu. De cet aspect positif de la Shoah, il faut se persuader d’être heureux et non coupable ! »

Aloumim travaille dans deux directions : la mémoire et l’entraide.

La mémoire

  recueil de témoignages sur cassettes. Dépôt de ces témoignages à Yad Vashem et au centre de documentation juive contemporaine (CDJC) à Paris.

  création et publication d’un bulletin « Mémoire vive » où sont publiés des récits autobiographiques, des articles historiques, des articles de fond, des avis de recherche, etc...Le bulletin est bilingue : Franco -hébreu afin d’atteindre les jeunes générations.

  publication de deux brochures en français et en hébreu :" Histoire de la Shoah" et "Cris de coeur".

  activités culturelles régionales et nationales : conférences, tables rondes, film (le réseau de Marcel, la maison de Nina, Mots de Gurs) excursions et visites guidées (exposition de peinture de Samuel Bak), réunion amicale (Hanouka), présentation de livres signés par les auteurs etc....

  témoignage dans les établissements scolaires, devant l’armée israélienne, auprès d’étudiants israéliens ou de groupes venus de France.

  cérémonie du souvenir à Yad Vashem et à Roglit, devant le mur des déportés de France avec enfants, petits-enfants et élèves des écoles.

  création d’un concours traitant de l’histoire de la Shoah en France. Ce concours est doté de plusieurs prix, réservés aux élèves et aux professeurs des écoles israéliennes, avec l’aide financière de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Il s’agit d’encourager l’enseignement de la Shoah en France dans tous les établissements scolaires d’Israël et surtout de faire connaître la spécificité de cette période en France.
Voici comment le docteur Lichtenstein caractérise cette spécificité :
  l’existence d’un gouvernement non imposé par l’Allemagne, seul gouvernement légal de l’Europe occupée.

  un statut des Juifs, particulier à la France, mis en place dès octobre 1940.

  une police traditionnelle. (gendarmerie et police nationale), prête à se substituer aux services de sécurité de l’occupant pour conserver un semblant d’indépendance.

  ne pouvant faire face au grand nombre d’enfants restés seuls dans les camps après la rafle du 16 juillet 1942 (4000 enfants au Vel d’Hiv), la France demande aux Allemands de la « débarrasser de ces gosses qui hurlent et sentent mauvais. »

Et pourtant,
  « seulement » un quart des juifs de France a été déporté, alors que dans le reste de l’Europe ce chiffre dépasse les 95 %.

  la proportion des justes dans la population française est la plus forte de tous les pays occupés. Pour en revenir à ce concours, voici un exemple de travail fait par des élèves de quatrième et de troisième du collège Rabin de Givat Zeev à jérusalem. En se fondant sur les communautés juives de Lyon, capitale de la résistance pendant les années 42 - 45, les élèves ont recueilli des témoignages de résistants juifs et non juifs ainsi que des témoignages d’enfants cachés. Ils ont reçu le premier prix.

2) L’aide et l’entraide

  psychologique : groupes de paroles à Jérusalem et à Tel-Aviv.

  soutien moral, pour les personnes intéressées, par des psychologues voire des psychiatres de Amcha (organisation spécifique traitant ces problèmes)

  administratif, aide à la constitution de dossiers pour la restitution de spoliation et rentes d’orphelins de déportés.

  économique et sociale. L’association interpellée par la précarité de certains de ses membres âgés et malades, intervient matériellement pour les aider avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Aloumim signifie aussi gerbes. Et c’est vraiment le travail de ses membres de nouer les gerbes du passé et de l’avenir. Rina Neher avait laissé ce très beau message : « pour marcher de l’avant sur la route plénière d’Israël, souviens-toi de ce qu’ont vécu tes pères, oui souviens-toi ! »

Ariela Palacz, citée plus, haut termine ainsi son témoignage. « Je ne savais plus qui j’étais... Je ne sais plus à quel moment je me suis souvenu que j’avais été bercée par des chansons douces que me chantait ma maman, en yiddish, ma belle langue maternelle...

Je ne suis pas née Princesse mais j’ai trouvé un Palais, le jour où je suis entrée dans les murs de Jérusalem. J’ai rejoint la terre de mes ancêtres. À travers eux sommeillait en moi ce que je n’ai jamais cessé d’être : une fille d’Israël ! »

CERTAINS LECTEURS NOUS ONT DEMANDÉ : "COMMENT PRIER POUR ISRAËL ?"

Antoinette Brémond

Que répondre ? Tout d’abord, comme me le disait une amie juive, il ne s’agit pas tant de prier pour Israël, pour le peuple juif, mais avec lui. Se joindre à sa prière, entrer humblement dans la prière du peuple avec son Dieu, le Dieu d’Israël. -Oui, direz-vous. Mais comment ?- Il y a ceux qui, de temps en temps, se joindront à la prière de la synagogue, non pas pour être là en spectateur, ni, d’ailleurs, pour essayer de prier comme les Juifs, mais , simplement, pour se tenir là, avec eux, pour prier avec eux.

Mais, plus généralement, chacun de nous peut, chaque fois qu’il prie les Psaumes, par exemple, ce livre de famille entre Dieu et Son peuple, se joindre à David et à ses descendants qui prient :"Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien"...Prier les Psaumes avec ceux qui les ont priés et continuent à prier leurs Psaumes.

Dautre part, nous espérons aussi que notre site, nos nouvelles et le journal bi-mestriel "Un Echo d’Israël" sont pour vous une mine de sujets d’intercession, de louange et de repentance. En connaissant mieux la réalité de ce pays et de ceux qui y vivent, réalité sociale, politique, économique et culturelle, les problèmes, difficultés et enjeux de la vie quotidienne, votre prière pourra se faire plus précise, votre supplication plus orientée, votre louange et votre espérance plus tenaces.

INES JUIVES : SILOÉ, DANS L’ÉVANGILE ET DANS LE TALMUD

Michel Remaud

Le nom de Siloé est familier aux lecteurs de l’Évangile. Luc (13,4) fait allusion à une « tour de Siloé » dont l’effondrement aurait causé la mort de dix-huit personnes, et Jean (9,7.11) nous rapporte la guérison d’un aveugle recouvrant la vue après s’être lavé à la piscine de Siloé. Cependant, l’allusion la plus intéressante à la piscine de Siloé se trouve peut-être dans un passage où le nom lui-même n’apparaît pas, et qui n’est pleinement compréhensible qu’en faisant la détour par la tradition juive.

Le Talmud de Jérusalem et d’autres sources nous racontent comment, lors de la fête de Succot, on descendait chaque jour puiser de l’eau à la piscine de Siloé au son des instruments de musique. Le cortège accompagnant le prêtre qui portait la cruche d’eau remontait solennellement vers le temple, puis l’eau était répandue en libation dans le temple lui-même. Peut-être s’agissait-il d’une prière en acte, une « imploration mimée », selon la formule d’une exégète, destinée à demander l’arrivée de la pluie, à une période de l’année où la pénurie d’eau commençait à se faire sentir. « C’était une fête dont on ne pouvait se faire une idée, dit le Talmud, si on ne l’avait pas vu et dont rien n’approchait en fait de réunion joyeuse. » Cette joie, qui caractérise la fête de Succot d’après la Bible elle-même (Dt 16,11.14), est, selon le même passage du Talmud, le fruit de l’Esprit saint, « l’esprit de la sainteté ». En puisant l’eau à Siloé, dit Rabbi Yehoshua ben Lévi, on puisait l’Esprit saint. Le Talmud cite à ce sujet le verset d’Isaïe : « Dans la joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut » (12,3), et poursuit en disant que l’Esprit saint ne peut résider que dans un cœur joyeux.

Selon l’évangile de Jean, « le dernier jour de la fête, qui est aussi le plus solennel - le texte vient de préciser qu’il s’agit de la fête de Succot -, Jésus se tint dans le Temple et se mit à proclamer : ‘Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que boive celui qui croit en moi. Comme l’a dit l’Écriture : de son sein couleront des fleuves d’eau vive.’ Il désignait l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (7,37-38). La formule ne révèle toute sa portée que replacée dans son contexte : le Temple et la fête de Succot.

Les fouilles récentes ont mis au jour une partie de la piscine de Siloé, ainsi que le départ d’une rue, vraisemblablement celle qu’empruntait le prêtre portant la cruche d’eau pour remonter au Temple.

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Antoinette Brémond, Cecile Pilverdier

Un lieu de fraternité

Les flashes d’espoir sont nombreux et divers. Il y en a qui sont plutôt du style "dynamite d’espérance", et d’autres, si cachés, qu’il faudrait les nommer "grains de sénevé d’espérance". De même que les anémones rouges et les cyclamens sauvages poussent sur certaines collines ou dans des vallons bien précis, il semble que certains lieux sont favorables à l’apparition de ces graines d’espérance. Dans la région de Latroun, par exemple, entourant le musée des tanks,(oh,ironie !), quatre foyers de paix, chacun dans son style, font naître l’espérance. Il y a tout d’abord le monastère trappiste et tout son rayonnement en Israël et au Liban. Plus haut, sur la colline, le petit monastère luthérien de la Fraternité de Jésus. De l’autre côté de la route Jérusalem-Tel Aviv, la communauté des Béatitudes, et, accroché à la colline avoisinante, Névé Shalom, ce village où, Juifs, Arabes musulmans et chrétiens vivent et travaillent ensemble pour la paix.

En nombre, la communauté luthérienne étant la plus petite, c’est d’elle que je vais parler, la plus petite graine d’espoir.

La Fraternité de Jésus habite depuis plus de trente ans dans les ruines d’un château croisé où elle a construit un lieu de paix, de prière, de repos et d’accueil pour beaucoup d’Israéliens, de Palestiens, d’étrangers, de protestants et de catholiques. Leur vocation est claire : "vivre pour l’unité du peuple de Dieu". Comme le disait un musulman à une religieuse catholique :" Nous n’attendons pas de vous, les chrétiens, que vous preniez parti pour nous, ni pour les autres d’ailleurs, mais nous espérons de vous que vous jetiez des ponts sur lesquels nous, Palestiniens et Israëliens, pourrons à nouveau nous rencontrer, car la situation actuelle ne saurait perdurer". Un lieu pour passer, un lieu pour respirer et y refaire ses forces. Des personnes seules, des groupes et séminaires s’y succèdent tout au long de l’année. C’est ainsi que, cette année, ont pu avoir lieu un séminaire sur la violence au sein de la famille, une rencontre de mères célibataires d’origine juive et arabe avec leurs enfants, un week-end de silence et prière, un camp pour mères arabes et leurs enfants, un camp de formation biblique pour jeunes.

Durant l’année 2006 marquée entr’autres par les roquettes sur Sdérot et la guerre du Liban, cette communauté a pu être, avec beaucoup d’autres, un lieu de refuge, un espace pour y retrouver l’espérance. Citons cette assistante sociale de Sdérot, ce couple de Pasteur juif messianique, cette enseignante d’une école de Ramallah, venus ici déposer leur fardeau dans la prière et renouveler leur foi, leur espérance et leur amour. Comme tant d’autres communautés et familles du centre et du sud du pays, Latroun a pu ouvrir ses portes, étendre ses cordages pour accueillir des familles du nord pendant la dernière guerre.

Avec les quatre frères luthériens et le couple appartenant à cette communauté allemande, vivent et travaillent plusieurs volontaires, engagés dans cette même vocation d’amour et de paix. Un volontaire arabe et un volontaire juif sont là depuis plusieurs années.

Leurs amis arabes vivant à Bethléem ou dans ses alentours ne pouvant plus venir facilement à Latroun, ce sont les frères qui vont les visiter régulièrement. Etre signe d’espérance même là où règne le désespoir.

Et pourtant, ceux qui connaissent l’histoire du pays savent combien de combats meurtriers ont eu lieu ici, à Latroun, pendant la guerre de l’Indépendance en 1948 et la guerre de six jours en 1967 entre les soldats jordaniens et israéliens. Combien de morts ! Les tranchées toujours là en témoignent. Elles sillonnent les vestiges du château croisé au sommet de la colline.

Un visiteur allemand, Bodo Fiebig, parcourant le terrain, vivant au contact des uns et des autres, et participant aux quatre offices liturgiques en allemand et en hébreu qui rythment les journées, écrivit ce poème que le frère Mattias m’a transmis , flash d’espoir pour "Un écho d’Israël".

Notre image de Latroun

La terre encore traversée par les tranchées de la guerre

Est devenue le lieu de réconciliation et de paix.

En cela Latroun est un modèle pour tout Israël.

La terre encore traversée par les fossés d’inimitié et de haine

Doit devenir le lieu duquel le Shalom de Dieu sort vers les nations du monde (Isaïe 2, 2-4)
Et par là Israël doit devenir le modèle pour toute l’humanité et toute la création.

La terre entière encore traversée par les fossés

d’inimitié entre les nations, les races, les cultures, les religions....

Doit devenir le lieu où habite le Shalom de Dieu qui prend tout dans ses bras.

Dieu lui-même et lui seul va faire cela et va l’accomplir

dans le royaume de paix de son Messie.

Mais pour cela,il faut déjà des modèles qui le rendent présent d’une manière visible,

Qui sont petits et, vus de l’extérieur, effacés

Mais dans les yeux de Dieu ils sont valables et beaux...

De tels modèles sont faits de l’amour de personnes qui se donnent,

Ils sont encadrés des prières des saints.

Illuminés par les chants d’adoration,

Tenus par la fidélité de Dieu.

Oui, Latroun, ce lieu où fusent tout au long du jour des prières en allemand, en russe, en hébreu, en arabe, en anglais....une petite graine d’espérance.

Antoinette Brémond


A Ramallah une radio pour la paix

Une nouvelle radio vient de voir le jour, inspirée par la station sud-africaine 702 Talk Radio, qui a participé à la naissance du régime démocratique après celui de l’apartheid.

Cette nouvelle radio, 93.6 RAM FM émet de Ramallah en anglais et est financée en partie par Isaac Kirsh, Juif sud-africain qui a fondé la 702 Talk Radio de son pays. Pour lui : « Il existe un besoin pour un débat quotidien sur les questions qui affectent à la fois les Israéliens et les Palestiniens ».

L’investissement a été de 2 millions de dollars et la radio ne recevra d’aide ni du gouvernement ni d’associations, c’est la publicité qui lui permettra de fonctionner.

Toutes les heures il y aura des flashes d’informations venant de Middle East Eyewitness News. Seront également diffusé de la musique et des programmes où les auditeurs pourront intervenir. Les journalistes sont palestiniens, israéliens et étrangers. Le rédacteur en chef de la station, Andrew Bolton dit : « Notre mission est de raconter la même histoire aux deux côtés. Nous sommes apolitiques, et nous n’aurons aucune ligne politique autre que celle de la paix ».

Cécile Pilverdier

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Yohanan Elihaï

Le chant du mois

Ces derniers jours, avec tous les petits et grands scandales, malversations et entourloupettes que la radio nous ressasse, la personne de la radio qui met par-ci par-là des chants entre les nouvelles, a trouvé bon de glisser ce chant connu, plein d’allusions :


Frotte la terre de tes yeux

 

Beniamin Zeèv

Frotte la poussière de tes yeux,

Et la main sur le cœur

Dis-moi :

C’est ça que tu as vu,

Que tu as conçu,

Que tu as voulu ?

Je prends un billet de cent

Je regarde bien l’image

Je te regarde bien,

Ô voyant de l’Etat

Ce cher juif barbu,

Jusqu’à la poitrine,

Un maigre juif ayant

(D’où as-tu pris ça ?)

La force d’être voyant.

 

 

Beniamin Zeèv !

Le premier voleur hébreu

Est libéré d’un tiers de sa peine,

La nuit une reine hébraïque

Dans le noir

Fait le trottoir,

Un gendarme hébreu refile

Du hachich à qui se faufile,

Au fait, tu l’avais bien dit :

"Si vous le voulez,

Ce ne sera pas une légende"

Frotte la terre de tes yeux


Beniamin Zeèv

Frotte la poussière de tes yeux,

Et la main sur le cœur

Dis-moi :
C’est ça que tu as vu,

Que tu as conçu,

Que tu as voulu ?


Paroles : Yaakov Rotblit

Musique : Yair Rosenblum

Se rappeler que Beniamin Zeèv Herzl avait rêvé que son peuple redevienne “normal”, comme les autres peuples, et il aspirait donc à voir “le gendarme hébreu arrêter un voleur hébreu”. Et voilà, ce n’est plus un rêve, ni une légende.

...et l’humour en finale

Le petit Izzy a avalé un demi-shékel, on plutôt la pièce lui est restée coincée dans la gorge. Sa mère se précipite dans la rue, appelant au secours. Un homme se propose pour aider. Il entre et donne de bonnes tapes bien placées dans le dos du garçon, qui tousse et rend la pièce.

      Dieu vous bénisse, dit la mère, vous êtes un bon docteur !

      Euh, non... Je ne suis pas docteur, je suis collecteur d’impôts.