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Prière de St Ignace

 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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N° 7 - Avril 2003

 

   No 7 – Avril 2003

                                               Sommaire :

-         Editorial

-         Dossier du mois : un voyage pour l’espoir

-         Page d’Histoire : la guerre d’Indépendance

-         Un autre visage du judaïsme

-         Désinformation : la force des images

-         Flashes d’espoir

-         Témoignage : Une brèche…

-         Des guerres et des bruits de guerre

-         Le chant du mois et l’humour en final

-          Infos pratique

Éditorial

« Il faut arriver à se désarmer » Patriarche Athénagoras

La guerre sévit en Irak et ici en Israël, nous vivons une situation paradoxale : la défense passive conseille à la population de préparer des chambres étanches et d’essayer les masques à gaz, tout en vaquant à ses occupations normales, et la vie continue…. Ce qui a fait dire à un petit gamin qui partait à l’école avec son sac d’écolier et celui contenant son masque, « Maman, dans quel sac est-ce que je dois mettre mon sandwich ? » paroles qui peuvent résumer avec un peu d’humour notre vie quotidienne.

Nous retrouvons cette atmosphère dans ce qui est dit sur la fête de Pourim. D’autre part la situation économique actuelle se dégrade de jour en jour, avec des grèves qui ont déjà commencé et qui paralysent en partie la vie de tous les jours…

Si la guerre en Irak fait la une de l’actualité, les événements qui se déroulent ici continuent à être couverts avec parfois une objectivité toute relative. Dans ce numéro nous vous donnons un exemple de désinformation avec photos à l’appui !

Mais quelques événements actuels, fort différents les uns des autres, nous permettent de continuer à garder l’espérance :

-          Tout d’abord la nomination comme Premier ministre de l’Autorité palestinienne d’Abou Mazen, homme intègre, semble-t-il, et qui a déjà participé aux négociations de paix avec Israël.

-          Et surtout, nous avons choisi comme dossier de vous présenter le projet du Père Shoufani qui est pour nous un « événement. » Ce prêtre arabe chrétien projette d’emmener des jeunes israéliens, arabes et juifs, en voyage à Auschwitz.

Nous ne résistons pas au désir de terminer cet éditorial du temps de Pâques par un témoignage du Patriarche Athénagoras, lu ici à Jérusalem pendant une réunion de prière pour la paix :

« Pour lutter efficacement contre la guerre, contre le mal, il faut savoir intérioriser la guerre pour vaincre en soi le mal. Il faut mener la guerre la plus dure, qui est la guerre contre soi-même. Et là, il y a beaucoup de nationalisme !

Je fais la guerre à moi-même pour me désarmer. Il faut arriver à se désarmer.

J’ai mené cette guerre. Pendant des années et des années. Elle a été terrible. Mais maintenant, je suis désarmé. Je n’ai plus peur de rien, car « l’amour chasse la peur. » Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison en disqualifiant les autres. Je ne suis plus sur mes gardes jalousement, crispé sur mes richesses. J’accueille et je partage. Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets. Si l’on m’en présente de meilleurs, je les accepte sans regret. Ou plutôt, non pas meilleurs, mais bons. Vous le savez, j’ai renoncé au comparatif… Ce qui est bon, vrai, réel, où que ce soit, est toujours pour le meilleur. C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur… « Qui nous séparera de l’amour du Christ ?»

Heureuse fête de Pessah et de Pâques à tous nos abonnés.

                                                                                                                                 Myriam Selz

Dossier du mois 

Un voyage pour l’espoir

A une heure où le négationnisme arabe ne cesse de se renforcer et où la délégitimation de l’Etat d’Israël n’a jamais été aussi violente aussi bien dans les pays occidentaux que dans les pays musulmans, le Père Emile Shoufani organise pour mai 2003 un voyage à Auschwitz pour inviter les Arabes à découvrir le peuple juif avec un regard renouvelé. Il propose une démarche originale à laquelle participeront des musulmans et des chrétiens Arabes israéliens (et peut être quelques Palestiniens des Territoires), des juifs israéliens mais aussi des Français de toutes les confessions voire même des agnostiques : « C’est un grand projet, dit-il, ce serait là une action commune d’une puissance symbolique considérable.»

Le père Shoufani est sans aucun doute connu de la plupart des abonnés d’Écho d’Israël, Archimandrite grec catholique, de tradition orientale, arabe, né à Nazareth, il est Israélien et maîtrise parfaitement l’arabe, sa langue maternelle, l’hébreu, le français, l’anglais. Cet homme de communication et de conviction dirige l’école St Joseph de Nazareth et depuis de longues années, il a mis ses élèves en contact avec des élèves juifs du lycée de Givat Ram à Jérusalem.

Comment a-t-il pu concevoir un tel voyage ? En partie, parce que ce Palestinien, étudiant en théologie à Paris et ensuite à Rome a été mis en contact avec la Shoah. Il découvre des pans de l’histoire juive qu’il connaissait à peine. En 1966, il achète en Allemagne « Treblinka » de Jean-François Steiner qui évoque la Shoah et les 700 000 juifs assassinés dans ce camp d’extermination. La lecture de ce livre lui fait découvrir une horreur qu’il n’aurait jamais imaginée, et provoque chez lui un choc immense. Parti pour des vacances en Allemagne, il décide de se rendre à Dachau, l’insoutenable est là devant lui, il pressent qu’il ne pourra jamais oublier cette expérience et il sent qu’il doit revenir sur l’histoire du monde juif, ce voisin qui lui est encore si étranger… Il commence à saisir la « solution finale » imaginée par les nazis, la destruction du peuple juif : femmes, enfants et vieillard simplement parce qu’ils sont juifs. La Shoah est un événement unique, qui ne peut être comparé à aucun autre massacre, oppression ou génocide. Pour lui, la Shoah est d’abord et avant tout une découverte personnelle que chacun est invité à faire mais que l’on ne peut imposer. Ce projet de voyage à Auschwitz est une invitation pour les Arabes à faire cette expérience. Les musulmans et les chrétiens arabes n’ont jamais, jusqu’à ce jour, entrepris une réelle réflexion sur ce moment fondamental de l’histoire dramatique du peuple juif et pour le Père Shoufani, il est essentiel, pour continuer sur le chemin du dialogue et de la paix, d’entreprendre cette démarche : « Encore aujourd’hui, lorsqu’un musulman ou un chrétien parle de cet événement, ils ne savent pas de quoi ils parlent, il faut aller se rendre compte sur place. Il y a un effort à faire, personnellement je l’ai fait, et c’est ainsi que nous devons essayer de transmettre cette mémoire. »

Lorsque le Père Shoufani découvrit la Shoah après sa visite au camp de Dachau, il décida de supprimer certains passages de prières de la liturgie melkite du vendredi saint particulièrement anti-juifs : «La religion chrétienne selon moi n’est pas une religion anti-juive mais plutôt celle d’une comparaison. Il y a un grand effort à faire, en Occident ou ici-même, pour supprimer toutes ces paroles qui ne peuvent que choquer et être gardées en mémoire et qui n’a rien à voir avec le sens de la foi. Si je dis que le Christ est mort le Vendredi saint, je n’ai pas besoin de lancer toute une tirade pour ou contre Judas. C’est la découverte de la réalité juive qui nous oblige à dépasser ces textes. »

Cette prise de conscience ne diminue en rien la connaissance que le Père Shoufani a des souffrances de son peuple, mais il reconnaît que la « Nakba » en référence aux souffrances du peuple palestinien de 1948 n’a rien à voir avec la Shoah, l’extermination des juifs d’Europe. S’il n’hésite pas à critiquer durement la politique du gouvernement d’Israël, il ne remet jamais en cause le droit du peuple juif à être sur cette terre. Pour lui, l’occupation des Territoires est une impasse à laquelle il faut trouver une issue qui passera obligatoirement par la création d’un Etat palestinien : « la présence de l’occupation est devenue de plus en plus dure par les couvre-feux, par la famine à Gaza et ces gens qui sont bloqués chez eux. On a fait une généralité en appelant systématiquement les Palestiniens, des terroristes…Aujourd’hui, dans cette perspective de colonisation, d’occupation et de retour aux références religieuses, nous sommes dans l’impasse. »

Emile Shoufani, malgré l’Intifada a décidé de relever le défi du dialogue et de la rencontre en proposant ce voyage et il est suivi par un certain nombre d’intellectuels arabes, israéliens ou palestiniens. Ce n’est pas la première fois que le curé de Nazareth fait figure de pionnier. Comme directeur d’une école, il lutte contre toutes les formes d’intégrisme et d’intolérance. Il fut le premier à interdire le port du voile pour les filles musulmanes et ce malgré les pressions des islamistes. La Haute Cour de justice lui donna raison et la décision fait aujourd’hui jurisprudence en Israël : « A l’intérieur de l’école, il y a une volonté de mettre en valeur ce qui est commun entre les élèves. Le règlement prévoit une tenue vestimentaire identique à tout le monde. C’est cette égalité entre les élèves qui doit être respectée, c’est elle qui est le garant de leur liberté. Je ne veux pas que les identités nous emprisonnent, au contraire. »

Si le Père Shoufani a entrepris il y a déjà de nombreuses années un dialogue avec le monde juif, il est aussi sensible au dialogue avec l’Islam, dialogue qu’il pratique au quotidien à Nazareth. La religion ne doit pas être un facteur de séparation mais de rencontre, tel est son credo. Ceci dit, pour ce voyage à Auschwitz, il insiste sur la dimension laïque de la démarche qui s’adresse à l’homme en tant qu’homme.

Le projet d’Emile Shoufani a déjà provoqué de nombreuses réactions majoritairement positives mais aussi négatives. Ainsi, l’ancien porte-parole de l’Eglise orthodoxe de Jérusalem, Atallah Hanna, dans une conférence de presse tenue à Nazareth le 27 février dernier a lancé un appel à visiter les camps palestiniens de Sabra et Chatila en réponse au voyage à Auschwitz. Au Liban, des dizaines de personnalités palestiniennes, musulmanes et chrétiennes, ont déjà répondu présent…Quel amalgame !

La presse israélienne a largement couvert ce qui est considéré déjà comme un événement. Pour les participants au projet, le voyage à Auschwitz n’est qu’une étape. Il est précédé par trois week-ends de formation et de séminaires sur la Shoah abordée sous de nombreux angles et auxquelles participent des spécialistes de différentes disciplines. Le Père Shoufani insiste sur le fait que ce n’est pas sa conception de la Shoah qui est imposée (ce qu’un intellectuel juif français lui reprochait). Le centre Yad Vashem à Jérusalem apporte d’ailleurs une collaboration très importante. La majorité des Arabes israéliens ou des habitants de Jérusalem-Est ne sont jamais entrés dans ce mémorial. Pour eux, il s’agit encore trop souvent et au mieux d’un institut de propagande sioniste… La visite de Yad Vashem, par les membres de la délégation, il y a quelques semaines, a été un moment important aussi bien pour les Arabes que pour les Juifs. Bar Shalev, 41 ans, fille de Mota Gour, ancien chef d’Etat major et ministre dans divers gouvernements, participe au projet et décrit combien elle a été touchée par le sérieux de la démarche des Arabes : «Il y a là une élévation humaine extraordinaire. Après le premier séminaire, les participants juifs ont saisi combien les participants arabes étaient vrais dans leurs intentions et prêts véritablement à faire cette démarche. Ce fut un moment de grande émotion mais aussi de grande crainte car peut être toutes nos conceptions ne tiennent plus. » Cette expérience de déstabilisation pour Bar Shalev est fondamentale pour arriver à renouer un dialogue perdu : « Je ressens que l’Intifada conduit à l’effondrement de tous les systèmes, à une grande brisure qui s’infiltre dans la société israélienne…La majorité d’entre nous disent qu’il n’y a pas de solutions et qu’il nous faut nous battre pour défendre notre maison ici. » Cette expérience est aussi celle du Père Shoufani et c’est elle qui l’a conduit à proposer ce voyage pour que le désespoir n’ait pas le dernier mot. Selon lui, les non-juifs doivent prendre en considération que la peur de disparaître, la peur d’une nouvelle Shoah est encore très forte dans la conscience du peuple d’Israël. Cette peur loin d’être dépassée trouve aujourd’hui de nouvelles raisons de resurgir avec plus de force. C’est de leur vécu que témoigneront des rescapés de la Shoah qui accompagneront le groupe dans leur visite des camps.

Cette découverte, le Père Shoufani ne veut pas la garder pour lui. Il désire mettre en relations Juifs et Arabes pour qu’un jour ces deux peuples arrivent à se connaître, à se comprendre, et puissent vivre cette ouverture l’un envers l’autre

Cet acte que nous pouvons qualifier de « prophétique » partant d’une expérience personnelle et d’un travail assidu auprès des deux peuples depuis de longues années, tout particulièrement à travers l’éducation associant élèves et professeurs à une longue réflexion commune, doit être encouragé et soutenu.

Des juifs qui ont perdu des membres proches pendant la Shoah et qui jour après jour doivent approfondir cette démarche de pardon, ne peuvent être qu’impressionnés, émus de voir un prêtre catholique, palestinien d’origine, citoyen d’Israël, œuvrer avec tant d’ardeur et de courage, d’amour et de respect de l’autre pour réaliser un tel programme.

Alors qu’il nous est demandé de comprendre de plus en plus la souffrance du peuple palestinien, ce projet est porteur d’un grand espoir pour cette région où la paix tant désirée semble de plus en plus aléatoire mais où des actions de ce genre permettent de continuer à « espérer contre toute espérance ».

Nos deux peuples doivent s’aider à entreprendre un travail de mémoire qui leur permettra de plus en plus à s’accepter et à se comprendre.

                                                                                               Myriam Selz et Jean-Marie Allafort

 

A lire : entretien avec le Père Shoufani :  http://www.proche-orient.info/xjournal_pol_int.php3?id_article=8790

L'équipe d'un Écho d'Israël a décidé de soutenir ce projet et de se joindre à l'appel du Père Shoufani pour réunir des fonds en vue de ce voyage et des journées de formation qui le précède. Nous vous invitons à en parler autour de vous.

 

Les dons peuvent être envoyés


en France à :

Jean MOUTTAPA
Vice-président
"Mémoire pour la paix" 
8,10 rue Boissonnade   —   75014 PARIS
contact@memoirepourlapaix.com

 

en Israël à:

Père Emile SHOUFANI

Association N.A.S — "Memory for Peace"

B.P. 99  

1600 Nazareth – ISRAEL


 

 


Histoire

Les 1ers jours de l’Etat d’Israël et la guerre d’Indépendance.

Le 15 mai 1948, les Etats Unis reconnaissent de facto l’Etat d’Israël. Deux jours après, c’est au tour de l’Union soviétique. Au même moment, les Etats Arabes envahissent le nouvel Etat et les diverses forces juives y sont confrontées.

 


FORCES ARABES

FORCES JUIVES[1]

Egyptiens :             10 000

 

Syriens :                   3 000

 

Irakiens :                15 000

Rescapés des camps :                 20 000

Libanais :               1 000

Venant de l’armée britannique : 27 000

Légion arabe :            5 000

Vétérans de la guerre :               3 000

Palestiniens :           10 000

 

Total :                     44 000

Total :                                         40 000

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Suivant Gaspar[2], les forces juives étaient composées de 3000 combattants de la Hagana et 10 000 mobilisables. Il faut préciser ici que les historiens sont divisés entre eux sur ces chiffres. Nous n’avons donc pas la prétention de déterminer qui a raison ou qui a tort !

            Les Egyptiens montent vers Beer Sheva, Hébron, Beit Guvrin, séparant le Néguev du reste de l’Etat. Les kibboutzim résistent, seuls tombent Yad Mordechaï et Nitzanim. L’armée égyptienne est arrêtée à seulement 32 km de Tel Aviv et une autre partie de l’armée est aux portes de Jérusalem. Les Transjordaniens avec l’aide des Irakiens occupent la Samarie et attaquent les villages du Sharon et les quartiers juifs de Jérusalem. Les Syriens, de leur côté, attaquent la vallée du Jourdain mais sont arrêtés par les combattants du Kibboutz Degania au bord du lac de Tibériade. Ils prennent Mishmar Hayarden pour essayer d’arriver à Rosh Pina et d’encercler la haute Galilée Est. En même temps, l’armée libanaise attaque par l’est mais est retenue à Malkia.

            Après 10 jours de combat, les Juifs parviennent à contenir l’assaut et lancent ensuite 5 contre-offensives : 3 contre la Légion arabe à Latroun, une à Jénine contre les Irakiens et une autre contre les Egyptiens à Ashdod. Ces attaques créent la surprise au sein des armées arabes et l’ONU propose une trêve de 28 jours du 11 juin au 9 juillet 1948. Bernadotte qui a été envoyé pour une mission de médiation par le conseil de sécurité présente un plan de règlement à Israël et aux Etats Arabes.

            Israël rejette ce plan et demande des négociations directes que les Arabes refusent. Le 17 septembre 1948, Bernadotte est assassiné par des anciens membres du Lehi, organisations


juives extrémistes, alors que sa sécurité était assuré par les Israéliens. La Hagana a réussi à forcer le siège de Jérusalem en construisant la route de Birmanie. Tsahal, née officiellement le 26 juin 1948, en profite pour s’organiser et recevoir des armes : canons et avions de la Tchécoslovaquie.

Le 19 juin, alors que l’Irgoun avait rejoint l’armée israélienne le 1er du même mois, le bateau de l’Altalena transportant des armes pour cette organisation, arrive en Israël. Le gouvernement provisoire de Ben Gourion s’y opposant, des combats sanglants s’engagent entre les soldats de Tsahal et les membres de l’Irgoun. Repoussé vers Tel Aviv, le bateau est bombardé par Tsahal et coule. Le jeune lieutenant colonel qui dirigeait l’opération était Itshak Rabin.

Du 9 au 18 juillet se déroulent de nouveaux combats où les Israéliens parviennent à prendre les villes de Ramleh, Lod, Nazareth, Acco (Acre), et Roch Hanikra.

Toute la côte est aux mains de Tsahal. Le 18 juillet, une seconde trêve est déclarée qui sera à nouveau rompu en octobre. Les Israéliens parviendront alors à élargir le corridor de Jérusalem, à encercler les Egyptiens descendant au Sinaï et à reprendre l’ensemble de la Galilée.

Le 7 janvier 1949, les Anglais et les Américains demandent à Israël de se retirer du Sinaï. Dans des combats entre avions anglais et avions israéliens, 5 avions anglais sont abattus dans le Sinaï. L’Egypte accepte de négocier la fin des combats. L’Armistice est proche…

                                                                                                                      Cécile Pilleverdier.

 

Un autre visage du judaïsme

Sur la sortie d’Egypte….

« Restaurez-moi avec des gâteaux de raisin…. car je suis malade d’amour. » (Ct 2, 5)

Rabbi Shimon Bar Yohaï a enseigné : quand les fils d’Israël sortirent d’Egypte, à quoi étaient-ils comparables ?

A un fils de roi qui se relevait de maladie. Son précepteur dit au roi : « ton fils doit maintenant aller à l’école. » Le roi lui répondit : « mon fils n’a pas encore retrouvé ses couleurs, son teint a été altéré par la maladie. Qu’on l’entoure de soins et que pendant environ trois mois, il prenne du bon temps pour manger et pour boire ensuite, il ira à l’école. »

Ainsi lorsque les fils d’Israël sortirent d’Egypte, il y en avait qui portaient les marques de la servitude. Les anges du service dirent à Dieu : « voici l’heure, donne-leur la Tora. » Mais le Saint Béni soit-Il leur dit : « mes fils n’ont pas encore retrouvé la santé après la servitude dans la glaise et les briques. Que mes fils recouvrent leur force pendant trois mois grâce aux puits, à la manne et aux cailles et ensuite seulement, je leur donnerai la Tora. » Et quand donc ? ‘Au troisième jour’ (Ex. 19, 1)

                                                           Cantique Rabba II, 15.

                                                                                                                                 J.M.A.

 

La force des images

Dans notre monde, les nouvelles sont communiquées beaucoup plus par les images que par les mots. Or les images données par la télévision se succèdent rapidement, avec leur charge de violence, et il est difficile de penser que cela donne un reflet fidèle des réalités profondes. De même le choix des images fait par les journaux est une façon d’orienter l’opinion, comme nous le verrons. L’influence de ces images sur l’opinion du public est bien plus forte que les articles d’analyse nuancés, ou les chiffres qui restent une donnée abstraite.

Nous avons déjà fait allusion aux photos que le journal le Monde, par exemple, donnent comme “images du jour” ou “images de la semaine”. Il est frappant d’abord que parmi les 10 photos qui illustrent les événements marquants dans le monde entier, il y a toujours plusieurs photos de palestiniens. La Chine, l’Algérie, la Corée ou les pays d’Afrique n’ont pas droit à la même faveur, ce qui s’y passe est moins important sans doute… En outre le choix des photos est typique :

— les photos sur Israël sont pratiquement toujours négatives, violentes, soldats lourdement armés, tanks (jamais de photos de gens sympathiques, d’efforts positifs).

— les photos de la population palestinienne présentent toujours des victimes, des maisons détruites, un enfant de 10 ans jetant une pierre sur un tank (jamais de palestinien armé, de mortier à rockets, ou de défilé violent).

— les victimes sont toujours palestiniennes, et on ne voit jamais de morts israéliens. Les enterrements sont toujours d’un côté, très rarement de l’autre.

On pourrait continuer longuement la liste et les comparaisons, mais le plus parlant pour le lecteur – comme toujours – ce sera la présentation de quelques-unes de ces photos, soit de Reuters soit de l’AFP, parues dans le Monde. Par exemple celles qui figurent le même jour – 17 mars – et illustrent ce qui se passe parallèlement dans les deux populations (?).

 


 

 

 

 

Bande de Gaza – 17 mars

Obsèques d’Elham El-Assar, 3 ans, tué d’une balle dans la tête durant un raid israélien dans le camp de réfugiés de Nousseirat. Au cours de cette incursion, neuf autres Palestiniens ont été tués.

 

La photo est authentique, hélas, l’armée reconnaît que 18 % des victimes de ces raids sont des civils innocents, sans lien avec des opérations terroristes. Mais 82 % sont des personnes engagées dans la lutte armée, et souvent dans des attentats contre des civils israéliens.

 

 

 


 

 

 

Israël – 17 mars

Photographie de mode devant une batterie de Patriot américano-israélienne, au nord de Tel-Aviv.

 

C’est la seule chose que le journal a trouvé à présenter comme réalité de la vie en Israël pour cette même période dramatique de notre région.

 

 

 

 

 


 

 

Bande de Gaza, 7 janvier

Funérailles d’Euad Ziud, tué lors d’un raid de Tsahal…

après le double attentat-suicide de Tel Aviv.

 

Le détail qui manque dans ce sous-titre est que cet attentat avait fait 23 morts israéliens – donc 23 enterrements, dont les lecteurs du journal ne verront pas les images.

Le but de ces remarques n’est pas de sous-estimer le drame de chaque deuil, comme le cas présenté par la photo ci-contre, mais de faire réfléchir sur l’impression qui s’accumule au long des semaines chez le lecteur non averti.


Ce genre de disproportion se traduit aussi dans les textes. On raconte longuement comment le père d’un jeune palestinien mort (comment? en se faisant sauter au milieu d’une population civile) pleure son fils et sa maison détruite. Mais les 20 morts israéliens et les 100 blessés n’auront droit qu’à une demi ligne avec les chiffres abstraits, et puis “blessés” cela veut dire, croit-on, une chose banale et passagère. En fait il s’agit de gens qui resteront parfois des mois en traitement et dont certains en resteront paralysés pour la vie. Ou il s’agira de la mère qui gravement blessée apprendra de son lit d’hôpital que son mari et ses deux enfants ont été tués dans le même attentat. Tout cela, aucune image ne le transmettra.

Un médecin chef du service de soins intensifs à Hadassa (Jérusalem) remarque : “Dans notre jargon, une blessure moyenne est celle qui ne met pas en danger la vie du blessé, mais elle est souvent très handicapante pour la victime. Les dommages que causent dans les organismes les boulons et les clous [une des composantes des charges explosives], notamment au niveau des poumons et des vaisseaux, sont atroces. […] Au début, nous tentions d'en extraire le maximum puis nous nous sommes aperçus qu'il était préférable d'attendre plusieurs mois, voire de les laisser dans le corps pour ne pas provoquer de nouvelles hémorragies.”

Que la presse de chaque côté – palestinien et israélien – parle de ses propres victimes en oubliant celles de l’autre population, c’est un peu fatal, bien que regrettable. Mais qu’un journal européen censé objectif donne un bilan aussi peu équilibré, qui oriente la pensée de ses lecteurs, à longueur d’année, cela est regrettable et dangereux.

Et en fait, comme nous l’avons déjà dit, nos journaux, principalement Haaretz, ne manquent pas de nous montrer aussi la souffrance des palestiniens : photo en première page d’une palestinienne atterrée devant sa maison détruite, photo de cultivateurs palestiniens devant leurs oliviers arrachés etc… Le journal n’y manque pas.

Puissions-nous, nous aussi, ne pas oublier cette souffrance, tandis que nous critiquons les défaillances de la presse étrangère et essayons de présenter une image plus positive de notre population.

 

Flashes d’espoir

Lien téléphonique palestino-israélien

Une initiative extraordinaire : le téléphone gratuit entre individus des deux populations en guerre.

Helen Schary Motro, une Américaine écrivain et avocate, a lancé le réseau Hello, Peace! C’est un système qui permet de téléphoner gratuitement en faisant le *6364 et d’obtenir un lien avec une personne de l’autre peuple. Chacun dit qui il est, avec qui il voudrait échanger – entre autre question âge – et en quelle langue (l’anglais est souvent la solution). Lancé en octobre 2002, la ligne avait déjà, le 1-er mars 2003, permis 108.000 rencontres.

Ceux qui ont pris la relève sont les 400 familles des “Parents Israéliens-Palestiniens endeuillés”, ayant perdu un enfant dans les affrontements.

Edna, une femme de 66 ans de Beer-Sheva appelle régulièrement, et elle parle avec deux jeunes. Un soldat démobilisé a lui aussi parlé avec une dizaine de palestiniens qui lui ont dit qu’ils étaient contre les attentats, et il conclut : “Cela me donne une autre image que ce que l’on voit à la télévision, et eux m’ont dit la même chose.” Ahmed, un habitué de tels échanges, dit : “Nous ne pouvons pas grand’ chose. Les Israéliens ont les moyens, plus que nous. Je voudrais qu’ils comprennent qu’on désire être traités comme des hommes.” “Quel est ton travail?” “Aucun travail, la situation est terrible…” “Alors que fais-tu?” Il rit… “Bah, je reste à la maison, je regarde la télé, et… je téléphone.”

Vous pouvez en savoir plus sur le site internet (en anglais) www.hellopeace.net – et même faire le *6364 !

 

Ce qui n’arrive pas

Car il y a les non-événements… les catastrophes qui n’arrivent pas. Cela ne vaut pas une ligne de journal, bien sûr, et pourtant c’est aussi un fait à signaler dans notre pauvre monde.

Chaque fois qu’un pilote s’abstient de lancer son missile sur un objectif militaire parce qu’il a vu des civils à proximité, ou qu’un jeune palestinien jette sa charge explosive avant de la poser près d’une école, en réalisant soudain que des enfants allaient être tués, c’est une grande chose que l’on ne racontera pas.

Chaque année depuis 1976, le 30 mars le souvenir du Jour de la Terre est l’occasion de manifestations dans la population arabe d’Israël. On y rappelle les heurts de 1976 entre la police et la population arabe, qui protestait contre l’expropriation de terres par l’Etat. Il y a deux ans les excès de jeunes arabes avaient entraîné une réaction violente de la police, tirant sur les manifestants et tuant 13 jeunes (leurs photos avaient été publiées dans les journaux israéliens).

Cette année les leaders des Arabes d’Israël et la police avaient convenu de tout faire pour éviter les débordements et les réactions policières, et… tout s’est passé dans les limites prévues. Des slogans étaient scandés contre les injustices, contre l’occupation des territoires, contre la guerre en Irak. Mais rien qui incite à la violence. La police était restée discrète et à distance. Il y avait bien eu la veille quelques jeunes qui avaient scandé “Vive Saddam – oui, qu’il vive – et bombarde Tel Aviv!” mais les leaders arabes ont blâmé ce genre de slogans, et on n’a rien entendu de tel au cours des 100 manifestations dans toute la Galilée.

Aussi ce non-événement est-il passé quasi inaperçu cette année. Nous tenons à le mentionner ici.

 

                                                                                                                                  Yohanan Elihaï

Témoignage

Haïfa, une brèche ….

 

            Haïfa est une ville cosmopolite. Il y a des Juifs et des non-juifs, des juifs pratiquants et des juifs laïcs, des Juifs messianiques et des Juifs catholiques.          Il y a des chrétiens venant de l’étranger, des Arabes israéliens musulmans, des Arabes israéliens chrétiens. Il y a aussi des Palestiniens musulmans ou chrétiens, des Druzes, des travailleurs étrangers, asiatiques, Roumains. Il y a ceux qui sont nés dans le pays et ceux viennent d’arriver de Russie, d’Ethiopie, d’Amérique du Sud ou d’ailleurs.

            Ce dimanche 9 mars, ils étaient tous là, au cimetière messianique de Haïfa, sans avoir été convoqués. L’attentat suicide du 5 mars dernier – 18 morts dont 16 jeunes- avait ébranlé toute la ville. Beaucoup avaient déjà participé aux enterrements précédents aux cimetières juif, musulman et druze. Et ce dimanche 9 mars, ils étaient encore tous là. 1000 personnes : des camarades de classe, des amis de la famille, des collègues, des voisins, des curieux, le maire de Haïfa, le député Youval Steinlitz et l’ambassadeur des Etats Unis. Deux drapeaux couvrent le cercueil d’Avigaïl Litle (14 ans) : le drapeau israélien et le drapeau américain. La famille Litle venue en Israël, il y a 13 ans, était très enracinée dans le pays. Plusieurs intervenants se succèdent : le père, un pasteur arabe, le maire, un pasteur messianique qui s’exprime ainsi : « Nous sommes juifs, israéliens, sionistes avec une particularité : notre foi dans le Messie Yeshoua. » Le député remercie cette famille étrangère qui a lié son destin à Israël et il fait remarquer que sur le cercueil, il y a une croix et sur le drapeau le recouvrant, une étoile de David. Tout cela avec des chants de louange à Celui qui est la résurrection et la Vie. L’espérance et la foi se mêlent à l’émotion. Oui, Il ressuscitera tous les morts.

            Dans le journal Yediot Aharonot du lundi 10 mars, on peut voir à côté de la photo des deux drapeaux sur le cercueil d’Avigaïl, celle des parents d’Anatoli Brokov, 20 ans, chrétien, mort des suites de ses blessures. Ils ont fait don des organes de leur fils à deux juifs, un Arabe et un Druze. Le journaliste résumait ainsi la situation : “différentes religions mais un même destin !”. Oui, devant la mort … pourquoi pas devant la vie ?

                                                                                                                      Antoinette Brémond

         Des guerres et des bruits de guerre

            En 1991, après 40 jours de guerre du Golfe avec alertes, pièces étanches, masques à gaz en bandoulière, scuds sur Tel Aviv, nous apprenions, la veille de Pourim (cf. livre d’Esther) l’arrêt des hostilités. Cette année, en 2003, c’est le lendemain de Pourim, que le Président Bush fils ouvre le feu sur l’Irak. Dans certaines familles, le soir après la fête de Pourim où les enfants s’étaient déguisés, tous se retrouvent à la maison pour essayer les masques de gaz. Pour les plus petits, c’est un nouveau déguisement.

            La question qui angoisse chacun et chacune depuis plusieurs mois est : ‘serons-nous attaqués avec des armes chimiques et biologiques et quand ?’ Le commandement de la défense passive résume la situation ainsi : ‘alerte et préparation maximum avec des risques d’attaque minimum. Dès le lendemain, tous les enfants sont invités à se rendre à l’école comme d’habitude mais avec leur masque à gaz. A l’école, comme à la télévision (programme pour les enfants), le carton contenant le masque sera embelli, peint par l’enfant. En classe, les enfants peuvent exprimer leurs craintes et interrogations. Beaucoup de parents préfèrent cependant le premier jour garder les enfants à la maison, au cas où… ‘Continuer une vie normale tout en assurant une protection maximale’ : tel est le mot d’ordre très sage mais paradoxal pour les enfants…et pour les adultes.

            Au bout de quelques jours sans scuds, la vie a repris et l’angoisse diminué. Les touristes – s’il y en a – pourront se procurer un masque à la poste centrale. Et les pièces étanches ? Beaucoup les ont faites et beaucoup ne les ont pas faites ! Pourtant, les boutiques présentent au premier plan de leurs étalages les rouleaux de papier collant et des feuilles de plastique. Chaque citoyen a reçu dans sa boite aux lettres une brochure en hébreu (elle existe aussi en arabe, en anglais, en français, en amharique…) l’aidant à se préparer psychologiquement et matériellement à une éventuelle attaque de scuds. Autant en 1991, nous étions motivés à boucher tous les trous avec du papier collant autant cette fois, nous le sommes beaucoup moins. A quoi bon abîmer la peinture ? A Jérusalem, peu d’adultes sortent avec leur kit contenant un masque à gaz et une piqûre d’atropine. Comme disait un enfant ‘ce n’est pas notre guerre, c’est la guerre des Etats Unis contre l’Irak.’ Oui…mais nous sommes si proches, à peine à 400 km et tellement concernés.

            En ce mois de mars, ce ne sont donc pas des scuds qui sont tombés sur Israël mais une grande quantité de neige et de pluie. Des bourrasques de vent et de pluie pendant plusieurs jours… obligeant parfois les habitants à rester calfeutrés chez eux. Une malédiction changée en bénédiction (le niveau du lac de Tibériade est remonté de quatre mètres)…oui, comme à Pourim.

A Lui, notre louange et notre reconnaissance. En Lui, notre espérance

                                                                                   Suzanne Millet et Antoinette Brémond

Le chant du mois

Ce chant de Yehudith Ravitz, une de nos meilleures chanteuses, est simple mais plein de sens. En voici quelques bribes, entendues ces jours-ci et citées de mémoire. L’hébreu est nécessaire, à cause du jeu sur le son des mots :

 


Shem

Koullanou bnei Shem

Ve-ein ashem velo ashem

Shem,

Koullanou bnei Shem

Ani noshem, atta noshem...

 

 

Shem   (fils d’Adam, ancêtre des peuples sémites)

Nous sommes tous fils de Shem

Il n’y a pas coupable et non-coupable !

Shem,

Nous sommes tous fils de Shem

Moi je respire, toi tu respires…

                                                           etc…

 


et l’humour en finale

Isaac passe, dans une rue de Paris, près d’une charcuterie.

Il s’approche et voit un superbe jambon. Il dit timidement au charcutier : Heu, une tranche, c’est combien ?

Mais dans le ciel retentit un violent coup de tonnerre… Isaac lève les yeux vers là-haut et s’étonne :

“Bah quoi, on ne peut même plus poser de questions ?”

Pourquoi j’aime cette histoire ? D’abord parce qu’elle reflète de façon comique cette conscience du Juif de la proximité de son Dieu, et puis… un Juif doit toujours savoir poser des questions !

Du reste, on dit que les Jésuites aussi posent des questions. Quelqu’un, intrigué, demanda à un Jésuite :

— Pourquoi répondez-vous toujours à une question par une autre question ?

— Et pourquoi pas ?

 

                                                                                                                                             Y.E.

 

 

 

 

Infos pratiques

Livre du mois :

Georges Bensoussan, Une histoire intellectuelle et politique du sionisme, 1860-1940, Fayard, 2001.

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Même si nous avons une ligne commune dictée par notre présence en Israël, il semble bon de rappeler le principe qui guide bien des publications et qui donne une certaine liberté à chacun : la revue laisse aux auteurs des articles et comptes rendus l’entière responsabilité des opinions et jugements qu’ils expriment.

 

        

 


 



[1] Suivant l’Encyclopédie de l’histoire juive, Seuil, 2002.

[2] Gaspard Lorand, Histoire de la Palestine, petite collection Waspero, 1970.

carte n° 1