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 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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No 20 – Février 2005

Sommaire :

  • Editorial : c’est la faute à Maritain
  • Dossier : Le dialogue judéo-chrétien en Israël
  1. Les formes concrètes de ce dialogue et ses difficultés
  2. La contribution à la paix de ce dialogue
  • Les Eglises chrétiennes en Terre Sainte
  • Statistiques 2004  : les chrétiens en Israël 
  • Histoire : de 1987 à 1990
  • Parvis des femmes
  • Flashes d’espoir
  • Au fil du mois
  • Chant du mois et humour en finale

 

Editorial

C’est la faute à Maritain

Le saviez-vous ? Parmi les soutiens les plus efficaces au gouvernement d’Ariel Sharon et à l’extrême droite israélienne, il faut désormais mettre en bonne place… le philosophe catholique néo-thomiste Jacques Maritain (1882-1973) ! N’a-t-il pas employé en 1937 l’expression de « mystère d’Israël » ? On tient donc le coupable : c’est lui qui serait l’inspirateur d’un « courant judéo-chrétien né en France après la 2ème guerre mondiale », « transféré » (sic) en Israël après le dernier concile, et dont les intrigues et les agissements ténébreux (le complot !) auraient pour but d’apporter à l’actuel gouvernement israélien et à sa politique anti-palestinienne une caution et un appui catholiques. Ce lobby francophone serait même assez puissant pour faire pression sur le pape Jean-Paul II et lui extorquer des prises de position, voire des décisions, conformes à ses intérêts.

On serait curieux de savoir si l’auteur de ces divagations, largement diffusées à la fin de novembre dans l’édition française d’un site palestinien polyglotte, a lu Maritain et comment il a entendu parler de lui. Pourtant, on aurait tort d’en rire ou de parler de délire. L’histoire du vingtième siècle a bien montré que la propagande peut tout se permettre, puisque l’opinion est conditionnée pour tout croire, et que l’important n’est pas qu’une information soit vraie ou fausse, mais qu’elle soit crue. Il faut donc la rabâcher, jusqu’à ce qu’elle soit admise par le plus grand nombre, qui n’a pas les moyens de la vérifier. Elle devient alors une vérité indiscutable, qui se substitue à la réalité – au point que ceux qui oseraient s’en écarter sont eux-mêmes considérés comme auteurs ou victimes de propagande.

Dans cette logique, il ne sert à rien d’opposer la vérité au mensonge. La propagande ne se situe pas sur le terrain de la vérité, mais sur celui de l’efficacité : l’important, c’est que ça marche.

Bataille perdue ? En ce qui nous concerne, nous constatons que le nombre de nos lecteurs ne cesse d’augmenter. Signe que vous êtes de plus en plus nombreux à réclamer autre chose que ce que diffusent la plupart des media. Nous vous remercions de votre confiance et nous essayerons de rester à la hauteur de votre attente.

Michel Remaud

 

Dossier

Le dialogue judéo-chrétien en Israël

Le voyage interreligieux organisé par l’hebdomadaire Témoignage chrétien a eu lieu en novembre 2004. Le groupe, composé principalement de chrétiens, s’est rendu le 15 novembre dans l’auditorium de Yad-Vashem pour une rencontre sur le thème : « Le dialogue judéo-chrétien aujourd’hui en Israël-Palestine ». Nous reproduisons ici les notes des exposés introductifs de Michel Remaud et de Lucien Lazare.

Les formes concrètes de ce dialogue et ses difficultés

On m’a demandé de vous parler sur le thème : « Les formes concrètes de ce dialogue et ses difficultés ». N’ayant ni le temps ni les moyens de vous donner une vue d’ensemble de la question, je me limiterai à souligner quelques caractéristiques de ce dialogue.

Pour commencer par un témoignage personnel : si je dis que je ne pratique plus le dialogue judéo-chrétien depuis vingt-cinq ans, je dis la vérité ; et si je dis que ce dialogue est quotidien, c’est aussi la vérité. Il faut donc s’expliquer sur ce paradoxe.

Depuis que je vis en Israël, je n’ai jamais participé à une activité de dialogue institutionnel du genre de celles que l’on peut pratiquer en France dans un groupe d’Amitié judéo-chrétienne qui se réunit régulièrement. Il y a dans ce pays peu de « structures de dialogue ». L’Archevêque maronite de Haïfa écrivait récemment à propos du dialogue judéo-chrétien : « Le dialogue sur le plan local est pratiquement inexistant, car les Juifs préfèrent dialoguer avec les Chrétiens de l’Occident qui ont tendance à se sentir coupables envers eux, plutôt qu’avec les Chrétiens locaux qui sentent qu’eux-mêmes ont été persécutés par les Juifs. » À Jérusalem, il existe au patriarcat latin une commission pour les relations avec le judaïsme. Cette commission a été créée il y a deux ans à la demande du Saint-Siège. Nous n’avons que peu d’informations sur ses activités.

Quelques caractéristiques du dialogue judéo-chrétien en Israël.

1. Pour les Juifs, il est difficile d’identifier la partie chrétienne.

De qui parle-t-on quand on parle de « l’Église » ? Du Vatican ? De la hiérarchie locale ? Laquelle ? À Jérusalem, on compte une quarantaine de confessions et de rites chrétiens différents. De l’Ambassade chrétienne ? L’ « Ambassade chrétienne » est un organisme international d’inspiration évangélique fondé en 1980 à la suite du vote de la loi proclamant Jérusalem capitale perpétuelle d’Israël. En octobre dernier, à l’occasion de la fête de Succot, on a pu voir comme chaque année dans les rues de Jérusalem un long défilé organisé par l’Ambassade chrétienne, constitué de délégations de la plupart des pays du monde brandissant des banderoles du style « We love you ! » et distribuant des bonbons aux enfants. Quelques mois plus tôt, la télévision israélienne avait montré un évêque anglican arabe de Jérusalem, en soutane violette, accueillant à sa sortie de prison Mordekhai Vanunu, l’homme qui avait divulgué des informations sur la centrale atomique de Dimona et qui s’était converti entre-temps au christianisme. Commentaire des téléspectateurs : L’Église soutient Vanunu. Le monde chrétien est très loin d’être homogène et l’on comprend que les Israéliens aient quelque peine à s’y retrouver.

2. Dans l’opinion israélienne, le christianisme est perçu comme exotique.

Beaucoup d’Israéliens vont visiter les monastères, le samedi ou à l’occasion de fêtes, Noël en particulier, avec d’ailleurs une réelle sympathie, mais la motivation principale est la curiosité. Pour la plupart d’entre eux, un chrétien qui n’est pas palestinien est un moine d’origine étrangère. Quand un Israélien adresse la parole à un religieux en habit, il le fait spontanément en anglais et non en hébreu.

Il y a quelques années, on m’a demandé de participer à une émission de télévision. J’ai d’ailleurs refusé. Mais une des premières questions qu’on m’a posées quand on m’a contacté a été : « Comment es-tu habillé ? » Quand j’ai répondu que j’étais habillé comme tout le monde, on m’a fait comprendre que je présentais beaucoup moins d’intérêt. Et quand on m’a demandé d’indiquer les noms de personnalités chrétiennes qui pourraient participer à l’émission, on m’a posé sur chacun d’eux la question : « Comment est-il habillé ? » On attend du chrétien qu’il corresponde à l’imaginaire par son aspect extérieur.

3. Il est quand même indiscutable que, dans leur ensemble, les Églises sont perçues comme pro-palestiniennes.

À quoi il faut ajouter que le monde juif israélien est massivement ignorant de l’évolution de l’Église catholique vis-à-vis du judaïsme depuis soixante ans. Les sondages d’opinion à l’occasion de la venue du pape en Israël en mars 2000 ont montré que 80% des Israéliens ignoraient les changements intervenus dans l’Église dans ce domaine avant et après Vatican II.

4. Réciproquement : pour les Églises, le judaïsme est indissociable de l’État d’Israël, et donc de la situation politique.

L’an dernier, un membre de la communauté catholique d’expression hébraïque à qui on annonçait une prière œcuménique pour la paix a eu cette réplique qui résume une bonne partie de la situation : « La paix contre qui ? »

5. Ce que l’Église attend d’un dialogue institutionnel concerne en grande partie ce qui a trait au « statu quo ».

L’expression désigne ici l’ensemble des dispositions qui régissent les droits et les privilèges des institutions ecclésiastiques en Terre Sainte, définies par l’empire ottoman avant 1917, maintenues par les Britanniques et confirmées par l’État d’Israël. L’opinion occidentale établit spontanément l’équation : Chrétiens de Terre Sainte = Palestiniens = opprimés. On est généralement très ignorant d’un autre aspect de la question : les privilèges des institutions et communautés religieuses de Terre Sainte, propriétaires d’un vaste patrimoine immobilier et jouissant de privilèges fiscaux : exemption d’impôts, possibilité d’utiliser des voitures à immatriculation diplomatique et de mettre de l’essence détaxée dans le réservoir… Une bonne partie des négociations en cours entre le Saint-Siège et l’État d’Israël porte sur ces privilèges, et pas seulement sur le problème (bien réel) des refus d’octroi ou de renouvellement de visas.

Il ne faut pas s’étonner que le Vatican ait ici la réputation d’être une puissance financière. Une des idées les plus solidement ancrées dans les esprits israéliens est que les religieux seraient payés par le Vatican !

6. Cela dit, le dialogue est loin d’être inexistant, mais il est surtout individuel.

Pardonnez-moi de donner encore des exemples personnels.

Quant un chrétien décide de venir vivre dans ce pays et qu’il commence par se mêler aux nouveaux immigrants pour apprendre l’hébreu à l’ulpan, il est souvent soupçonné, soit de vouloir se convertir au judaïsme, soit de vouloir convertir les Juifs. Quand il devient clair que l’une et l’autre hypothèse sont exclues, il faut du temps pour que l’image se précise, ce qui ne peut se faire que si on arrive à nouer patiemment des amitiés. Encore une anecdote. Un ami israélien me racontait qu’il recevait un jour la visite d’un autre israélien, dont il ne m’a pas révélé l’identité. Le visiteur commence à feuilleter un livre qui était posé là, et qui se trouvait être ma thèse de doctorat, qui portait sur la tradition rabbinique. Étonnement du visiteur : « C’est un chrétien qui a écrit ça ? » Puis la question : « Comment quelqu’un qui peut écrire comme ça sur la tradition juive peut-il en même temps croire à toutes ces histoires chrétiennes de trinité, d’incarnation etc. ? » (et quand je rencontre le soir des groupes de chrétiens dans les hôtels de Jérusalem, j’ai droit régulièrement à la question : « Pourquoi les juifs ne deviennent-ils pas chrétiens ? » !)

Je ne suis pas pessimiste : le dialogue existe, que ce soit la conversation avec les voisins ou un dialogue de caractère plus scientifique avec des rabbins ou des intellectuels juifs. Pendant plusieurs années, j’ai participé, à l’Université de Jérusalem, à un séminaire sur les origines chrétiennes animé par un enseignant juif. Mais ce dialogue est essentiellement individuel, et il faut beaucoup de temps pour que les préjugés tombent et qu’on puisse se parler de façon sincère et désintéressée.

J’ajouterai une dernière remarque. Les chrétiens qui ont fait le choix de vivre en symbiose avec la société israélienne sont d’abord perçus comme des gens qui se montrent bienveillants vis-à-vis des Juifs et d’Israël. C’est cette bienveillance qui est l’élément le plus important, antérieurement à l’interprétation proprement religieuse du choix de vivre en Israël. Bienveillance d’autant plus appréciée qu’elle apparaît comme rare. Nous avons tous droit à ce compliment ambigu  : « Toi, tu n’es pas représentatif. » Il faudra encore beaucoup de temps pour les chrétiens qui ont fait ce choix n’apparaissent pas, à tort ou à raison, comme des exceptions dont les options n’engagent qu’eux-mêmes.

Michel Remaud

La contribution à la paix de ce dialogue

            Le temps manque pour présenter un bilan exhaustif de l’action commune de militants de AJC (Amitié judéo-chrétienne) en vue de soutenir les initiatives de paix au Proche Orient. A vrai dire un tel bilan présente sans doute un certain intérêt, mais je crains que cet intérêt soit d’ordre marginal. Il s’agit d’initiatives qui certes procurent un réconfort indispensable et certaines consolations dans une réalité très éprouvante.

Mais devant la nécessité de choisir entre le marginal et l’essentiel, je préfère consacrer les quelques instants dont je dispose à ce qui est essentiel.

La réflexion que je vous propose est une réflexion décapante. Elle va surprendre quelques-uns parmi vous, et déplaire à plusieurs. J’implore votre pardon. Je vous considère comme des amis. J’ai une dette envers ceux qui sont mes amis, cette dette c’est la franchise.

La question posée est de savoir si le dialogue judéo-chrétien contribue à la paix. Je réplique par une autre question : cette amitié, ce dialogue, doivent-ils avoir une motivation utilitaire ? Je vais d’abord répondre à cette deuxième question, ma question : je dialogue, je crée un courant d’amitié avec mon frère chrétien, avec ma sœur chrétienne, parce que c’est mon devoir d’homme croyant, de juif soumis aux prescriptions religieuses. Toute autre motivation est superflue, inutile, je dirai même nocive. Nocive parce qu’elle oblitère la qualité de mon approche vers les chrétiens.

Une fois exprimé ce préalable, j’ajoute que rien évidemment n’interdit d’explorer la première question : ce dialogue, cette amitié sont-ils une contribution à la paix ?

La réponse est hélas négative, non pas pour des raisons de principe – il faut le souligner – mais pour des raisons circonstancielles. La conjoncture présente, ici, sur la terre des trois monothéismes, est telle que ce qui concerne notre dialogue, le dialogue entre juifs et  chrétiens n’a aucune prise sur la situation.

Je vais énumérer quelques-unes des composantes de cette situation :

  1. Le conflit entre Israéliens et Palestiniens n’est pas un conflit entre Juifs et Chrétiens. Dans la mesure où ce conflit a une dimension religieuse, ou même socio-religieuse, il oppose Juifs et fidèles de l’Islam. Il n’y a pas, il n’y a plus (depuis la visite de Jean-Paul II à Jérusalem, à Yad Vashem et au Mur du Temple) il n’ y a plus de conflit entre Juifs et Chrétiens. On m’objectera peut-être que les porte-parole des Chrétiens de Palestine sont plus OLP que l’OLP. Ils voient dans les Israéliens juifs des ennemis. Ils ne dialoguent pas avec eux, ils les combattent. C’est vrai, mais c’est une vérité d’une portée très réduite, je dirais presque une vérité « verbale ».
  2. Car, - et c’est mon deuxième point -, la population chrétienne en Palestine est, démographiquement parlant, en déclin. Les chrétiens palestiniens émigrent petit à petit, et ceci en raison de toutes sortes de pression dont ils sont la cible en provenance des Palestiniens musulmans. Vous connaissez sans doute la sensibilité et la solidarité qu’éprouvent des militants de la CIMADE envers la détresse des communautés chrétiennes en Palestine. Cette solidarité s’accompagne d’une analyse politique qui démonise les Israéliens et angélise les Palestiniens, en bloc.

C’est là une prise de position d’autant plus étrange que la population chrétienne en Israël est démographiquement parlant en hausse. Les chrétiens d’Israël n’émigrent pas à l’étranger.  Ils ne sont vraisemblablement pas en butte à l’hostilité des Juifs israéliens. Il se produit parfois un incident (par exemple l’accrochage en Vieille Ville avec des Arméniens), dont l’issue peut être une très encourageante manifestation de réconciliation.

  1. Il n’y a donc pas conflit judéo-chrétien ici même en Terre Sainte. Le conflit israélo-palestinien est aussi un conflit judéo-musulman, mais seulement dans une dimension relativement réduite.

Le vrai conflit se situe à un plan plus large, un plan qui transcende le vécu religieux. Qui parmi nous, parmi nous tous ici, est désireux de se solidariser – que dis-je : se solidariser ? – qui désire dialoguer avec une société où l’assassinat d’une femme tenue pour coupable d’avoir attenté à l’honneur de sa famille n’est pas un crime, mais où un tel assassinat est une norme ?

Je crois que cette question sur un cas précis, représentatif des innombrables expressions de la condition féminine dans le monde arabe musulman, cette question met le doigt sur la nature du conflit qui ravage la Terre Sainte. Il s’agit de bien autre chose qu’une affaire judéo- musulmane ou judéo-arabe.

J’abrège radicalement mon propos. J’aurais beaucoup de choses à vous dire sur la population musulmane israélienne. Il reste bien des progrès à faire pour que cette population jouisse de la plénitude de ses droits. Mais il faut dire que la condition féminine dans cette population est déjà radicalement différente de ce qu’elle est dans le reste du monde arabe.

Alors je conclus en déclarant que la seule clé, mais c’est une clé infaillible, de la contribution à la paix, c’est la promotion de la femme dans l’ensemble de la société palestinienne. Tous nous devons œuvrer à favoriser cette promotion.

Lucien Lazare

Les Eglises chrétiennes de Terre Sainte

Si les chrétiens ne constituent que 2,1 % de la population en Israël et 1,5% de la population palestinienne, ils appartiennent à des communautés bien différentes, marquées par l’histoire mouvementée de l’Eglise. A Jérusalem, il est possible de trouver pratiquement des représentants de toutes les communautés chrétiennes.

On dénombre actuellement en Israël et dans les Territoires Palestiniens 43 Eglises différentes. Pour des raisons de commodité, on peut les classer de la façon suivante : les Eglises orthodoxes, les Eglises catholiques et les Eglises protestantes même s’il faudrait distinguer plutôt les 13 grandes Eglises traditionnelles de Jérusalem des autres Eglises plus récentes arrivées en Terre Sainte au 19ème siècle et ensuite.

Les Eglises orthodoxes :

  • L’Eglise grecque orthodoxe se considère, à raison, comme l’Eglise-mère de Jérusalem dont l’évêque a reçu la dignité patriarcale du concile de Chalcédoine en 451. Présente en Israël (en Galilée, à Jaffa, Lod…), dans les Territoires et bien sûr à Jérusalem, elle est la communauté qui avec les franciscains est gardienne de très nombreux Lieux Saint, notamment le St Sépulcre. Les grecs-othodoxes sont 25 500 dans les Territoires et 32 000 en Israël. C’est la deuxième communauté chrétienne la plus importante après les Melkites.
  • L’Eglise arménienne orthodoxe est elle aussi une communauté gardienne des Lieux Saints. Des sources arméniennes font remonter le premier patriarcat à l’année 638 et le quartier arménien de la vieille ville existe depuis le début du 14ème siècle. Le patriarcat arménien existe depuis 1311. Les chrétiens arméniens sont environ 2000.
  • L’Eglise copte orthodoxe est originaire d’Egypte. Selon la tradition, des membres de la communauté arrivèrent à Jérusalem avec sainte Hélène. Depuis  le 13ème siècle, le patriarche copte d’Alexandrie est représenté à Jérusalem par un archevêque. La communauté compte aujourd’hui près de 1000 fidèles.
  • L’Eglise éthiopienne orthodoxe est présente à Jérusalem depuis le Moyen Age. Au 4ème siècle, on mentionne déjà la présence de pèlerins éthiopiens en Terre Sainte. Ils sont environ 400 personnes. Un évêque éthiopien siège à Jérusalem.
  • L’Eglise syrienne orthodoxe est sans doute l’une des plus anciennes communautés chrétiennes de Jérusalem héritière des communautés judéo-chrétiennes. Elle a gardé l’usage du syriaque (araméen occidental) pour la liturgie. Les évêques orthodoxes syriens sont présents à Jérusalem depuis 793. Nombre de fidèles : 1500.
  • La mission orthodoxe russe fut créée à Jérusalem en 1858 bien que les chrétiens de Russie aient commencé à se rendre en Terre Sainte dès le 11ème siècle. Cette mission est placée sous l’autorité d’un archimandrite assisté d’un certain nombre de moines et de moniales.
  • L’Eglise orthodoxe roumaine a été créée en 1935. Dirigée par un archimandrite, elle est, comme la mission orthodoxe russe, indépendante du patriarcat grec-orthodoxe. Elle est composée surtout de moines et de religieux et depuis 10 ans, ses fidèles sont des travailleurs étrangers venus de Roumanie.

Les Eglises catholiques :

  • l’Eglise catholique latine remonte à la période des Croisés où un patriarcat latin fut créé après avoir éradiqué le patriarcat orthodoxe. Il disparut après la chute du Royaume de Jérusalem, et fut rétabli en 1847. Jusqu’alors, la responsabilité de l’Eglise latine incombait uniquement aux franciscains qui assurent la garde des Lieux Saints depuis le 14ème siècle. L’Eglise latine a à sa tête deux autorités : le patriarche latin et le Custode de Terre Sainte (franciscain) qui se partagent la responsabilité sur 27 000 latins d’Israël et des Territoires.
  • L’Eglise grecque catholique (melkite) née en 1724 est issue d’un schisme au sein de l’Eglise grecque orthodoxe d’Antioche. Un archidiocèse fut créé en Galilée en 1752 puis 20 ans plus tard un diocèse vit le jour à Jérusalem. C’est aujourd’hui la plus importante communauté chrétienne avec 68 000 fidèles.
  • L’Eglise syrienne catholique est une dissidente de l’Eglise orthodoxe syrienne et existe depuis 1663. Depuis 1890, un vicaire patriarcal est à la tête de la petite communauté de Terre Sainte qui compte 250 fidèles.
  • L’Eglise arménienne catholique s’est séparée de l’Eglise orthodoxe arménienne en 1741 Un vicariat patriarcal a été créé à Jérusalem en 1842. La communauté compte aujourd’hui une centaine de fidèles.
  • L’Eglise maronite est la seule Eglise orientale entièrement catholique. Le vicariat patriarcal maronite de Jérusalem date de 1895 et sert les chrétiens libanais installés en Terre Sainte qui sont au nombre de 9000.
  • L’Eglise chaldéenne catholique est issue de l’ancienne Eglise apostolique (assyrienne). Elle fut créée en 1551 et son patriarche réside à Bagdad. En Terre Sainte on ne compte plus que quelques familles. Depuis 1903, les chaldéens sont représentés à Jérusalem par un vicaire patriarcal.
  • L’Eglise copte catholique est en union avec Rome depuis 1741. En 1995, le patriarche copte catholique d’Alexandrie avait nommé un vicaire au service de la petite communauté de Jérusalem qui aujourd’hui n’existe pratiquement plus.

Les Eglise protestantes :

Les communautés issues de la Réforme ne datent que du 19ème siècle lorsque furent créées, à Jérusalem, des représentations diplomatiques occidentales. Ces missions avaient pour but premier d’évangéliser les juifs et les musulmans. En fait elles ne touchèrent guère que les chrétiens arabes. Le nombre de chrétiens protestants, incluant les Anglicans, est d’environ 6000.

  • L’Eglise Anglicane : En 1841, la reine d’Angleterre et le roi de Prusse décidèrent de fonder à Jérusalem un épiscopat conjoint anglicano-luthérien. Le projet prit fin en 1886. L’Eglise d’Angleterre éleva son représentant à Jérusalem au rang d’archevêque en 1957. Elle est la communauté protestante la plus importante de Terre Sainte.
  • L’Eglise luthérienne allemande : lors de la dissolution de l’entreprise conjointe anglo-prussienne en 1886, l’Eglise luthérienne allemande s’installa de façon indépendante à Jérusalem. Depuis 1979, les fidèles arabophones ont leur propre archevêque et pratiquent leur culte indépendamment de la petite communauté germanophone.
  • Autres Eglises luthériennes : il existe également des petites communautés luthériennes danoise, suédoise et anglophone dont les pasteurs sont au service des fidèles qui résident en Israël. En 1982, la Mission luthérienne norvégienne en Israël a transféré l’administration de ses deux Eglises de Haïfa et de Jaffa aux communautés locales.
  • L’Eglise presbytérienne d’Ecosse envoya sa première mission en Galilée en 1840. Cette Eglise est aujourd’hui une petite communauté composée d’expatriés qui est au service des pèlerins aussi bien à Jérusalem qu’à Tibériade.
  • Les Eglises baptistes : la première communauté baptiste a été fondée à Nazareth en 1911. Aujourd’hui on dénombre dix églises et centres divisés en 4 Eglises indépendantes. Ils sont à Cana, Haïfa, Jaffa, Jérusalem, Nazareth, Petah Tikva, Akko etc…Les fidèles sont en majorité arabophones mais il existe aussi des communautés hébréophones. 
  • 14 autres Eglises protestantes viennent s’ajouter à ces autres communautés comme les Eglises de la fédération protestante de France, l’Eglise presbytérienne de Corée, la Fraternité du mont Sion, le centre des Adventistes du 7ème jour, les Eglises réformées de Hollande, la fraternité pentecôtiste de St Paul…

Enfin, il faut signaler les communautés des Juifs messianiques, qui à strictement parler, ne se définissent pas comme chrétiens. Les Juifs messianiques sont environ 7000. 

Certaines communautés chrétiennes bénéficient d’un statut de communauté religieuse reconnue. Les tribunaux ecclésiastiques de ces Eglises sont compétents pour les questions de statut personnel comme les mariages et les divorces. Ces Eglises sont : les grecs orthodoxes, les arméniens orthodoxes, les syriens orthodoxes, les catholiques latins, les grecs catholiques, les syriens catholiques, les arméniens catholiques, les chaldéens catholiques et depuis 1970, les anglicans.

Jean-Marie Allafort

 

Statistiques 2004 : les chrétiens en Israël

Comme chaque année, à l’occasion des fêtes de Noël, le bureau israélien des statistiques vient de publier les données suivantes sur les chrétiens vivant en Israël (et uniquement en Israël) :

En 2004, on dénombre 144 000 chrétiens enregistrés comme tels au ministère de l’Intérieur. Ce chiffre ne comprend pas les travailleurs étrangers, le personnel ecclésiastique qui n’est pas israélien ou au moins résident temporaire ou permanent, ni les Israéliens - surtout des pays de l’ex-union soviétiques - qui ne se sont pas déclarés comme tels quand ils ont immigré.

Parmi ces 144 000 chrétiens, 117 000 sont des arabes israéliens et constituent 81% de la population chrétienne en Israël.

En moyenne, une famille chrétienne a 2,3 enfants alors qu’une famille juive en a 2,7 et une famille musulmane 4,5. En 1949, vivaient en Israël 34 000 chrétiens. En 2003, la population chrétienne a augmenté de 1,4%, comme la population juive alors que la population musulmane a augmenté de 3,3%.

Dans le secteur arabe, les chrétiens sont plus âgés que les musulmans : 34% des chrétiens ont moins de 19 ans alors que 53% des musulmans ont moins de 19 ans. En 2003, seulement 4% des Israéliens qui ont quitté le pays sont des chrétiens. Ce chiffre est identique à celui de 2002.

Les hommes chrétiens se marient, en moyenne, à l’âge de 28,6 ans soit deux ans plus tard que les juifs et trois ans plus tard que les musulmans. Les femmes chrétiennes se marient en moyenne à l’âge de 23,4 ans soit un an plus tard que les femmes juives et trois ans plus tard que les femmes musulmanes.

11% des lycéens arabes en classe de terminale sont des chrétiens. En 2003, 64% des lycéens chrétiens ont réussi le baccalauréat alors que chez les musulmans, 49% ont décroché le diplôme et chez les juifs 57%.

Pour l’année 2004/5,34% des élèves chrétiens qui ont obtenu le baccalauréat sont entrés à l’université alors que dans le secteur musulman seulement 22% ont commencé des études supérieures et chez les juifs 31%.

Suivant les estimations, en 2010, il y aura près de 163 000 chrétiens en Israël puisque cette population croît de 1,9% par  an.

Répartition géographique de la population chrétienne en Israël :

Nazareth : 20 000

Haïfa : 16 000

Jérusalem : 14 000

Shefaram (en Galilée) : 8 000

Tel Aviv : 5 000

Kfar Yassif (en Galilée) : 4 000

Suivant le patriarcat latin de Jérusalem, il y a un peu moins de 50 000 chrétiens, dont 30 000 sont orthodoxes, dans les Territoires palestiniens  et ils constituent près de 1,5% de la population palestinienne.

Histoire

De 1987 à 1990

L’année 1987 est agitée : les attentats anti-israéliens sont suivis de représailles. Le 11 avril une bombe lancée contre une voiture israélienne tue une mère et sa fille, en réponse des colons endommagent des voitures à Kalkilia. Y.Rabin provoque leur colère en affirmant : « Quiconque choisit de vivre dans les colonies devrait en connaître les risques ». En  mars, attaque de terroristes venus d’Egypte contre des ouvriers travaillant au réacteur nucléaire de Dimona. Le 16 avril un commando élimine à Tunis Abu Jihad, l’adjoint de Y.Arafat, responsable des nombreux attentats en Israël. Les réactions sont diverses devant ces attentats et leurs représailles : 400 officiers réservistes demandent à Y.Shamir, alors Premier Ministre, «  d’insister plus sur le processus de paix que sur l’idée du grand Israël ». L’extrême droite devient de plus en plus active, on discute sur le « transfert » des Arabes.

Le 8 décembre un camion israélien entre en collision avec deux camionnettes ramenant des travailleurs dans la bande de Gaza. Quatre habitants sont tués et le bruit court que c’était prémédité. En réalité depuis 1967 les Palestiniens sont devenus des travailleurs subalternes et Israël est resté aveugle sur cette situation qui va favoriser la prise de conscience du peuple en tant que palestinien ; peu à peu Israël réalisera la complexité de la réalité humaine qui à cet instant lui éclate à la figure. Très vite les émeutes soulevées suite aux quatre morts, se répandent dans toute la bande de Gaza, la Judée et la Samarie. Fin décembre 1987 dans l’ensemble des Territoires occupés, c’est « l’Intifada » (soulèvement). Cinq jours plus tard, le Hamas est créé.

« Très vite les Palestiniens forgent une nouvelle image d’eux même dont le but était la réalisation de l’aspiration d’une nation palestinienne pour son propre Etat ». ( David Grossman).

Mais deux raisons plus lointaines influent sur cette révolte :au sommet d’Amman en novembre 1987, les chefs d’Etats arabes et la Ligue arabe discutent du règlement irako-iranien et non du problème palestinien. Ceux-ci se sentent abandonnés par leurs frères arabes.

Quelques jours après, un membre du Hezbollah tire d’un deltaplane et tue plusieurs soldats de Tsahal dans leur base militaire. Le prestige de Tsahal est durement atteint et l’armée israélienne n’apparaît plus comme invincible.

Les méthodes d’insurrection sont rudimentaires : se sont les enfants et les jeunes qui lancent pierres et bouteilles enflammées contre les soldats de Tsahal. Les attentats à l’arme blanche, les embuscades sur les routes se multiplient contre les Israéliens. La violence populaire remplace les attentats ciblés et bénéficie ainsi de la sympathie des médias internationaux très bien utilisés.

Au début, l’armée restreint au maximum le tir groupé contre les manifestants, croyant que c’est une révolte passagère. Tsahal n’est pas préparé à ce genre de guerre. En 1988, la tactique change : il faut « charger », sans tirer, mais certains soldats brutalisent alors la population civile ; les procès, les condamnations s’ensuivent et la gauche politique manifeste.

Devant l’impossibilité d’arrêter ce « soulèvement », c’est l’adoption par Tsahal des balles en caoutchouc, qui blessent mais ne tuent pas ; à cela s’ajoutent la répression politique et policière,  les expulsions, les destructions des maisons appartenant aux terroristes (en application de la loi jordanienne toujours en vigueur dans les territoires). Couvre-feu, grèves, tout est tenté pour faire pression sur les jeunes nationalistes. L’Intifada s’organise en « comités populaires » puis « comités de choc » : jeunes avec armes et cagoules qui exécutent entre 1988 et 1989 plus de 150 « collaborateurs » qui seront encore plus nombreux par la suite. Le Fatah est la force dominante mais bientôt les mouvements fondamentalistes islamiques surgissent, avec à Gaza Ahmed Yassine : le Djihad, le Hamas avec leurs attentats sanglants acquièrent prestige auprès des jeunes insurgés.

A cette époque les Arabes israéliens ne prennent pas part au soulèvement.

En juillet 1988 le roi Hussein de Jordanie renonce à la Cisjordanie, ce qui désole la gauche israélienne qui réalise le danger de l’occupation avec ses violences. Les manifestations de masse se multiplient. La droite se convainc de la menace arabe et exige l’annexion des Territoires. L’armée fait tout pour empêcher les habitants des implantations de nuire aux Arabes. Le parti Kakh d’extrême droite est interdit, son chef M. Kahana sera assassiné aux USA en novembre 1990.

En novembre, l’OLP à Alger proclame la création d’un Etat palestinien, et à Genève Y.Arafat annonce qu’il accepte l’existence d’Israël et qu’il renonce au terrorisme.  « L’Organisation de libération de la Palestine a publié aujourd’hui une déclaration dans laquelle elle accepte les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et renonce au terrorisme. En conséquence les Etats-Unis sont prêts à ouvrir un dialogue substantiel avec des représentants de l’OLP ».

En 1988,G.Shultz, secrétaire d’Etat aux USA vient en Israël dans le cadre d’un processus de paix dans la région, et lors d’une réunion en Amérique James Baker fait une déclaration en parlant « des droits politiques légitimes des Palestiniens ».

Fin 1988 aux élections, la droite a la majorité, mais le gouvernement reste d’union nationale, sans rotation cette fois. Y.Rabin reste au ministère de la défense, Arens aux Affaires étrangères. Des rencontres nombreuses entre Israéliens et Palestiniens ont lieu par l’entremise de la Suède. Le gouvernement prévoit un programme de paix, qui effraie les « durs » du Likoud qui démissionnent.

Fin 1989, les relations russo-israéliennes changent : le Kremlin ouvre les portes du pays à l’émigration vers Israël ; cette année là, 100000 juifs russes arrivent, et 250000 en 1990. Y.Shamir est enthousiaste et déclare : « Pour une grande immigration il faut un grand pays ».

Pendant ce temps des pourparlers entre les travaillistes et l’OLP ont lieu car Y.Rabin se rend compte qu’il n’y aura pas de processus de paix sans l’Organisation de la libération de la Palestine.

En juin 1990 un nouveau gouvernement est présenté : alliance de la droite et des partis ultra-orthodoxes. Le processus de paix est gelé. Va suivre une crise qui aboutira à la demande de réforme du système électoral et de la Knesset. Le débat est  au parlement, chez les intellectuels et sur la place publique.

Mais un nouveau danger apparaît, du côté irakien cette fois, car Saddam Hussein a menacé de détruire la moitié d’Israël avec ses missiles.

Pendant ce même temps :

 D’autres « affaires » ont lieu , l’année 1987 a débuté avec le procès de Demianiuk, un responsable ukrainien des camps, accusé « d’avoir fracassé la tête de Juifs sur le chemin des chambres à gaz » .

En mars, Yonathan Polard est condamné à la prison à perpétuité aux USA pour espionnage au profit d’Israël .

Fin août le projet Lavi, commencé en 1982 pour le développement de l’avion de combat est annulé suite à un vote du cabinet. M.Arens, alors ministre de la défense démissionne en affirmant : « Je considère cette décision comme un coup porté à notre sécurité, à l’entreprise sioniste et à l’Etat ».

Après seize ans de lutte pour que les Juifs soient autorisés à sortir d’URSS, Ida Nudel, une refusenik, arrive en Israël le 15 octobre.

Le 14 juin 1988, Miriam Ben Porat, contrôleur financier de l’Etat est la première à obliger les partis politiques à publier la liste de leurs donateurs, elle dénonce les trucages de comptes.

Le 20 janvier 1989 Y.Rabin présente un projet d’élections dans les Territoires occupés pour résoudre le problème palestinien .

Le 27 mars, ouverture à Jérusalem de Betselem, centre d’information israélien sur les droits de l’homme dans les Territoires.

Le22 juin le professeur Menahem Stern, un des plus grands historiens israéliens est assassiné par un terroriste.

En janvier 1990 une deuxième chaîne de télévision voit le jour.

Le 16 mai l’équipe de football de Ramat-Gan bat l’équipe d’URSS !

Cécile Pilverdier

Parvis des femmes

(D’après un article du quotidien israélien Yediot aharonot).

Ce fut vraiment une première que cette rencontre de 80 Israéliennes et 73 Palestiniennes dans un hôtel, côté jordanien de la mer morte- la mer de sel comme on dit en hébreu- lieu où l’on va se refaire une santé. Premier congrès féminin de ce style : chercher la justice et la réconciliation.

C’étaient des femmes d’affaires, des professeurs, des avocates, des psychologues, des veuves, des femmes qui ont perdu un enfant. Du côté politique, quatre membres de la Knesset, pour les Israéliennes, mais aucune représentation du côté palestinien, à cause des prochaines élections. En fait le ton fut donné par le docteur Lily Ravach, ancienne élève palestinienne de la faculté de Direction commerciale à l’université de Tel-Aviv, célibataire, féministe.

L’initiative de ce congrès est née il y a un an et demi à Oslo où quarante femmes, vingt de chaque côté, s’étaient réunies sous le parapluie européen, congrès financé par une Juive américaine.

Dans le journal israélien « Yediot aharonot » du 24-12-04 cet évènement nous est rapporté par Smadar Péri qui relate les interventions de ces femmes et décrit l’ambiance.

Leila, aveugle de naissance, psychologue à Ramallah, raconte son expérience au barrage de Erez : « Des soldats demandent qu’on enlève les bandages d’une jeune fille récemment opérée du ventre. Une femme palestinienne handicapée est fouillée avec nervosité et force cris. L’attente dure cinq heures. L’armée, dit-elle, rend le passage difficile pour nous enfermer dans une « cage de chômage » à Gaza. Je me représente bien la situation : ils envoient un jeune de 18 ans empêcher un attentat. C’est une responsabilité énorme ; s’il échoue il sait que des dizaines d’Israéliens vont mourir. Il remplit les consignes sans penser aux malheureux qui se tiennent devant lui, parfois pieds nus, un vague chandail sur les épaules par un froid mordant. Quant au soldat, il tremble de peur, ce qui peut le rendre méchant ». Quand elle décrit cela au téléphone à ses amies israéliennes, elles sont bouleversées.

Une éducatrice de Jérusalem-Est raconte son aventure. A l’un des barrages, elle prend en stop un tout jeune soldat. Il veut arriver très vite à Béthel. Elle accepte, piquée par le goût de l’aventure. Quand il réalise qu’elle est palestinienne, il se recroqueville dans son coin. Elle essaye de le rassurer en lui disant : « Je ne veux pas te kidnapper ». Elle aussi a peur que les siens la voient avec un soldat dans sa voiture. Un peu avant Béthel il descend dans l’obscurité, elle fait promptement demi-tour craignant qu’il lance l’armée à ses trousses.

Dans le groupe on remarque deux femmes inséparables, Ruby l’Israélienne et Nirva la Palestinienne, on dirait deux sœurs. Ruby a perdu sa fille tuée par un tir palestinien, Nirva d’une grande famille de Jérusalem-Est, a eu sa sœur poignardée, il y a sept ans. Nirva fut contactée il y a deux ans par le fondateur du Forum des familles endeuillées. Ce forum créé il y a sept ans, permet à des Palestiniens et des Israéliens dont un être cher a été tué par des tirs de soldats ou des attentats suicides de se soutenir mutuellement et de garder un contact quotidien. « De notre côté, dit l’Israélienne, les familles endeuillées reçoivent un soutien matériel et psychologique. Du côté palestinien, rien de semblable. Je me suis engagée à aider une mère de Bethléem qui comme moi, avait eu sa fille tuée. Elle ne savait comment surmonter cette catastrophe et s’enfonçait dans son deuil sans personne pour l’aider. Ne pouvant aller la voir, je l’ai encouragée par de longues conversations téléphoniques, je lui ai sauvé la vie ».

Au début de la réunion la député Colette Avital soulève une tempête de protestation parmi les Palestiniennes en parlant de l’échec qu’essuya Ehud Barak en voulant faire la paix avec Arafat. Aussitôt après une Palestinienne qui travaille à l’université de El-Qouds à Jérusalem parle de la souffrance des Palestiniens et projette des diapositives d’une dizaine de femmes et d’enfants blessés. Les Israéliennes demandent où sont les diapositives des victimes israéliennes du terrorisme. Elle répond : « je les ai préparées, mais je ne les ai pas apportées ». Etty Livni, membre de la Knesset, quitte alors la salle en colère. D’ailleurs plus d’une fois le congrès a failli tourner court.

L’intervenante suivante communique la réaction de sa mère après chaque attentat en Israël : « Très bien !Au moins les Israéliens ressentent ce que nous vivons ».A l’émotion qu’a suscité cette phrase elle ajoute : « quant à moi j’éclate en pleurs à chaque attentat suicidaire. Puis, après coup, en colère contre moi-même, je me dis : mais après tout, cela m’est égal ! » Difficile de faire la paix, même pour des femmes.

Une intervention remarquée fut celle d’une Palestinienne directrice d’une école de langues à gaza. Ancienne élève de l’oulpan Akiva à Netanya elle y enseignera de nombreuses années jusqu’à ce qu’elle décide de revenir à Gaza pour y créer une école de langues, hébreu et arabe. A son apogée, cette école comptait 300 élèves dans chaque cours. Jusqu’à l’Intifada, des dizaines d’Israéliens venaient y apprendre l’arabe et des Palestiniens l’hébreu, surtout des hommes d’affaires ou des étudiants s’intéressant à la culture israélienne. A ceux qui auraient voulu s’opposer violemment à cette école elle répliquait : « Il faut connaître la langue et la mentalité israélienne pour ‘connaître son ennemi’ ». Cela calmait les opposants.

L’esprit des organisations terroristes planait pourtant sur cette rencontre : « comment se passera notre retour dans la bande de Gaza ou à Hébron ? »

Une mère de famille, juge à Gaza, parle de drames familiaux suscités par le conflit. Les hommes au chômage, humiliés aux barrages, explosent en famille. Bon nombre de femmes, dépassant leur honte, demandent de l’aide auprès de la justice.  « Connaissant le mode de vie patriarcal des familles palestiniennes, je prends contact avec un homme de la famille, puis avec plusieurs et leur propose d’intervenir eux-mêmes en douceur, en parlant. En général cela réussit. Si la femme s’acharne à vouloir le divorce, la fin est catastrophique : la famille du mari prend les enfants, la femme perd tous ses droits et doit rentrer dans sa famille ».

Un autre sujet fut soulevé : détecter les jeunes susceptibles de s’engager comme « bombes humaines ». « Il faut chercher la racine de la souffrance, comme un bon dentiste, puis boucher le trou » dira Leila. La directrice d’un lycée de filles à Hébron consacre beaucoup d’heures après les cours pour parler avec les jeunes filles à problèmes. « Dès que je remarque une élève qui se renferme, déserte l’école ou excite ses camarades, « mes antennes s’allument », j’essaye de neutraliser la blessure en douceur. En général c’est un problème d’adolescence qui fait du jeune une proie facile pour les enrôleurs. Plus d’une fois on a dû les chasser des portes de l’école ». A la question : « à Hébron enseigne-t-on la paix ? », cette même directrice répond : « s’il n’y a pas de conviction de paix, nous préférons simplement éteindre l’incendie et diminuer les méfaits de l’Intifada ».

Beaucoup de pleurs des deux côtés. Mais, à la dernière soirée, le moral remonte grâce à la chanteuse Riam Talhami, une enfant de Chefaram qui se produit avec deux musiciens israéliens. D’un même mouvement les femmes se lèvent et dansent. Puis le film « la mariée syrienne » suscite beaucoup d’émotion parmi les Palestiniennes de Gaza et d’Hébron qui s’identifient à l’héroïne partagée entre deux frontières.

En fin de congrès arrive une jeune Palestinienne de Ramallah qui vient de décrocher son diplôme d’aviatrice en Jordanie. Comme première aviatrice palestinienne elle espère bientôt, à la réouverture de l’aéroport de Gaza, piloter l’avion du nouveau président.

Suzanne Millet

Flashes d’espoir

Un des facteurs d’espoir, c’est la liberté d’expression en Israël, et l’auto-critique qui ne manque pas, même en pleine guerre. Dans les journaux, dans les échanges à la radio, les débats à la télévision. Nous pourrions en donner des exemples quotidiennement. Et quand nous-mêmes rapportons des faits négatifs, c’est dans cette perspective de souci de vérité, de désir de changement, mais cela aussi est une façon de corriger l’image de notre pays dans l’esprit de ceux qui le critiquent exagérément.

Espoir aussi, vu les efforts qui existent, dans nos deux peuples, d’aller à contre-courant, la volonté de poser des actes positifs, les initiatives de rencontres entre Israéliens et Palestiniens comme ce que raconte l’article précédent Parvis des femmes, et les rencontres entre familles endeuillées (voir dans Echo no 13, mars 2004).

Cette fois-ci nous sommes heureux de parler de la naissance de la revue Bridges (Ponts), sur l’initiative de personnalités et médecins israéliens et palestiniens. Une trentaine en tout, directeurs de centres, professeurs et médecins en chef dans des hôpitaux. Le premier numéro de Bridges, décembre 2004-janvier 2005, (ci-contre, la page 2)  présente ainsi la revue :

Dans le climat d'optimisme prudent qui caractérise le Moyen-Orient, où l'on parle d'un possible rapprochement entre Israéliens et Palestiniens, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lance un magazine de santé publique composé ensemble par des professionnels des deux côtés.

"Bridges" (Ponts) est un magazine de 32 pages sur papier glacé, destiné aux professionnels et aux initiés. Il s'agit du seul magazine de santé publique produit par des membres de communautés rivales dans une zone de conflit.

Le premier numéro, publié après moins de quatre mois de préparation, et imprimé à Tel-Aviv à 3500 exemplaires, est consacré en grande partie au thème de la pauvreté et de l'inégalité devant les soins. Distribué gratuitement à une liste de correspondants,

dans la région comme au-dehors, le numéro est également téléchargeable à  :
 
http://healthinforum.net/files/who/bridges.pdf

Pour l'instant, dit le Dr Ambrogio Manenti, qui dirige la branche Cisjordanie et Gaza de l’OMS à Jérusalem-Est, et qui est à l'origine du magazine, il paraîtra tous les deux mois. S'il se révèle utile, s'il a du succès, et s'il récolte des subventions supplémentaires, gouvernementales ou en provenance d'ONG, il pourrait devenir mensuel, peut-être sur abonnement.

Le magazine est écrit, réalisé et dirigé par des Palestiniens et des Israéliens, universitaires et professionnels de la santé, et sa politique éditoriale est fixée par un comité consultatif de 22 membres, où Palestiniens et Israéliens sont à égalité.

[¨… ] "Le magazine est une initiative d'individus, et non d'institutions, et il n'a aucun lien ni avec le gouvernement israélien, ni avec l'Autorité palestinienne. Il est certain qu'il y a eu un déclin dans les contacts pendant l'intifada. Mais j'ai été surpris de constater que, même dans les pires moments, les professionnels de santé israéliens et palestiniens sont restés en contact, par téléphone et par email".

Le Dr Levav, qui a une grande expérience des projets de coopération sanitaires entre Palestiniens et Israéliens, voudrait voir des journalistes israéliens interviewer des Palestiniens, et réciproquement. "En une seule réunion, nous avons conçu note déclaration d'intention : couvrir les sujets de santé publique qui concernent les deux populations, analyser l'impact du conflit sur leur santé et leur bien-être, et bâtir des relations, des liens, et une compréhension mutuelle."

Le professeur Abdeen, spécialiste en médecine interne et pulmonaire, pense que la médecine est un sujet qui s'impose naturellement si l'on veut entamer un processus de réconciliation entre les deux peuples. "La médecine doit transcender tous les sujets politiques et nationaux. Nous avons fait le serment de soigner tous les hommes. Nous voulons servir d'exemple de coexistence, et la coopération peut surmonter les différences."

N.B. La plupart des articles sont en anglais, certains aussi en hébreu ou en arabe.

                                                                                                                                Yohanan Elihai

Au fil des mois

Elan extraordinaire de solidarité pour les victimes d’Asie

En Israël, un élan de générosité et de solidarité sans précédent pour les victimes de la catastrophe en Asie du Sud : des dizaines de milliers de personnes se mobilisent pour porter secours aux rescapés.

Israël fut l’un des premiers pays à proposer son aide au Sri Lanka et dans les îles Andaman, au sud-est de l’Océan Indien au lendemain du raz de marée. 150 secouristes et personnes du corps médical de l’armée de l’air dans des avions équipés de matériel médical, de matériel humanitaire et de vivres auraient dû partir le mardi 28 décembre au matin mais les autorités du Sri Lanka ont préféré y renoncer ne voulant pas voir sur leur territoire des soldats de Tsahal. . Seules les unités civiles ont été autorisées à atterrir accompagnées de médecins et d’infirmières ainsi que des membres de l’organisation « Zaka » spécialisée dans l’identification des victimes.

Quatre israéliens ont péri dans la catastrophe et quatre autres sont encore portés disparus. Depuis hier, lundi 3 janvier, une équipe israélienne d’identification des victimes est arrivée en Thaïlande, à Krabi. Elle va rejoindre des équipes européennes et japonaises chargées d’identifier des centaines de corps de victimes. Les cadavres sont entreposés dans le temple de la ville. Les Israéliens sont considérés par leurs pairs comme spécialistes de l’utilisation des échantillons ADN.

Depuis samedi soir, une vaste opération de solidarité coordonnée par l’organisation humanitaire Latet avec le quotidien Yediot Aharonot recueille de nombreux dons dans l’ensemble du pays pour les rescapés de la catastrophe des tsunamis en Asie. Ce sont des centaines de milliers de personnes qui apportent leur contribution en nature (de la nourriture, des vêtements, des couvertures, des produits d’hygiène, des médicaments...) et en argent. Tous les secteurs de la société se mobilisent depuis les entreprises, les sociétés, les universités, les lycées, les collèges et même les écoles primaires. Les mouvements de jeunesse prêtent main forte aux organismes qui rassemblent les dons et trient les colis. Les responsables de cette collecte sont débordés et c’est l’armée israélienne qui vient de mettre à leur disposition des soldats pour assurer une partie de la logistique.

Les témoignages de solidarité sont nombreux et l’on a pu voir des scènes touchantes comme des petits enfants apportant leurs peluches pour les enfants victimes du raz de marrée.

Dès mercredi, un premier bateau doit partir pour le Sri Lanka et dans les prochains jours des avions prendront à leur bord des containers pour le Sri Lanka et la Thaïlande. La distribution sur place sera coordonnée par la Croix Rouge internationale.

De plus, la compagnie aérienne El Al a annoncé qu’elle allait affréter un avion spécial depuis Los Angeles pour faire parvenir au Sri Lanka des médicaments et de la nourriture pour les enfants, dons récoltés dans la ville américaine. Les relations entre les deux pays se sont réchauffées après l’incident diplomatique de la semaine dernière.

J-M A

Archéologie et désinformation

Sous le titre « Fouilles suspectes en Terre sainte », le quotidien La Croix publie sur son site Internet, le 28 décembre 2004, quelques affirmations surprenantes.  L’auteur de l’article veut montrer que les Israéliens excelleraient dans l’art de « jouer du calendrier liturgique » et de faire de prétendues découvertes archéologiques liées au Nouveau Testament à l’occasion des fêtes chrétiennes, dans le but, probablement, d’attirer le tourisme chrétien. Il en veut pour preuve que trois découvertes archéologiques susceptibles d’attirer les chrétiens auraient été faites coup sur coup en décembre : une grotte considérée par un archéologue britannique comme celle de Jean-Baptiste aurait été découverte « peu avant Noël », plus précisément « début décembre », le Cana de l’évangile de Jean aurait été trouvé le 21 décembre et « le site originel de la piscine de Siloé » aurait été mis au jour « le jour même de Noël » (un samedi !).

En réalité, la télévision et la presse israéliennes avaient révélé la découverte de la grotte au mois d’août et celle de la piscine de Siloé au début d’octobre. Ces découvertes archéologiques avaient été signalées sur le site d’Un écho d’Israël le 28 août pour la première et le 6 octobre pour la seconde. Ces informations peuvent toujours être consultées dans les archives du site. Concernant Cana, même si les fouilles avaient commencé quelques mois plus tôt, on savait depuis de nombreuses années que le village dont parle l’évangile ne se situait pas à l’emplacement de la ville arabe qui porte aujourd’hui ce nom. Enfin, la découverte de la grotte considérée par Shimon Gibson comme celle de Jean-Baptiste a fait l’objet d’un article de deux pages dans la revue Le Monde de la Bible, publiée par Bayard-Presse, dans son numéro de novembre-décembre 2004, pp. 49-50. Cet article commence même en disant que la découverte a été annoncée « à grands cris médiatiques cet été ».

La presse est décidément plus « suspecte » que l’archéologie israélienne.

La rédaction

Victoire sans liesse

Ce matin, les deux plus grands quotidiens de la presse israélienne ne consacrent pas leurs premières pages à la victoire du nouveau président de l’Autorité Palestinienne. Cette victoire ne surprend évidemment personne, surtout pas les Israéliens qui depuis le début de la seconde Intifada ne croient plus vraiment aux lendemains qui chantent. Dans les Territoires palestiniens non plus, pas de liesses et de danses. L’euphorie qui avait accompagné, il y a 9 ans, l’élection de Yasser Arafat n’était nulle part. Il est sans doute trop tôt ou trop tard pour faire la fête. Mahmoud Abbas (Abou Mazen), âgé de 70 ans, n’a pas le charisme de son prédécesseur. Il a le mauvais goût de porter un complet avec une cravate au lieu d’un uniforme militaire. Il n’a pas l’art de soulever les foules par des slogans de guerre et de sang et surtout, il considère que l’Intifada fut une erreur stratégique. Pourtant, les Palestiniens l’ont élu avec une majorité qu’il est impossible de contester comme le prétendent certains membres du Hamas. Le peuple palestinien est las de l’Intifada, des incursions de Tsahal, des morts, du chômage et de l’occupation. Abbas propose d’arrêter ce cercle infernal de la violence : la majorité des Palestiniens le veulent aussi. Le problème reste que de nombreux groupes armés, et pas seulement du Jihad islamique ou du Hamas, veulent poursuivre leurs actions et ne sont pas prêts à des négociations avec Israël. De plus, il devra composer avec des anciens du régime d’Arafat comme Ahmed Qoreï qui sera reconduit au poste de Premier ministre pour des raisons de politique intérieure. Il lui faut s’assurer que certains piliers le soutiennent au moins pour quelques mois, temps requis pour asseoir son pouvoir.

Le nouveau leader palestinien a tout à faire sur le plan économique et social. Il a besoin de l’aide internationale mais surtout de celle d’Israël.

Les négociations avec Sharon ne pourront reprendre que dans la mesure où le terrorisme cesse. C’est une condition première à laquelle jamais le Premier ministre d’Israël ne renoncera. Le nouveau gouvernement d’union nationale, qui est présenté aujourd’hui lundi 10 janvier à la Knesset, est un atout considérable pour une reprise directe du dialogue entre les parties. Avec ou sans négociations, Sharon est décidé d’aller de l’avant et rien ne l’arrêtera dans sa volonté de mettre en application son plan de séparation et d’évacuer les implantations de la Bande de Gaza. L’élection de Mahmoud Abbas peut l’aider mais reste, de son point de vue, secondaire.

Aussi bien chez les uns que chez les autres on se persuade que demain sera meilleur ou du moins qu’il ne peut pas être pire.

J-M A

Le mur occidental est le site le plus visité en Israël

Le Mur occidental dans la vieille ville de Jérusalem est le site le plus visité par les touristes en Israël.

En 2004, 53% des touristes se sont rendus au Mur occidental en contre-bas du Mont du Temple, le lieu le plus saint du judaïsme. Le Mur est le dernier vestige du deuxième Temple détruit en l’an 70 par les Romains.

Parmi les autres sites les plus populaires viennent ensuite le port de Jaffa près de Tel-Aviv (28%), le Mont des Oliviers (26%) et l’église du Saint-Sépulcre (25%) située dans la vieille ville de Jérusalem.

Par ailleurs, le nombre de touristes chrétiens a augmenté en 2004. Ils représentaient 33% du nombre de visiteurs durant les six premiers mois de 2004 contre 27% durant la même période de l’année précédente. Le pourcentage de touristes juifs a en revanche légèrement baissé passant de 57% pour la première moitié de 2003 à 52% pour la même période en 2004.

                                                                                                                     La rédaction

Le « raz le bol » des habitants de Sderot

Hier lundi 17 janvier, Eli Moyal le maire de Sdérot a déclaré « un jour de deuil municipal » avec fermeture des écoles et des magasins en réponses aux très nombreuses roquettes « Kassam » qui tombent chaque jour sur la ville.

A.Sharon a téléphoné au maire pour lui assurer sa solidarité avec les habitants de la localité et lui dire qu’il avait commandé à l’armée de prendre tous les moyens pour arrêter les tirs de « Kassam ».

Tout était arrêté dans la ville et des points de rencontre et de prières avaient été fixés.

Le maire a déclaré : « Un pays qui néglige la vie de ses citoyens n’est pas digne d’être un Etat. A.Sharon doit apporter le calme même si cela doit amener à l’occupation de Gaza ».

Aujourd’hui, mardi 18 janvier, des centaines d’habitants de Sderot ont fait une marche de protestation en direction de la ville palestinienne de Beit Hanoun d’où sont tirées les roquettes et ont appelé le gouvernement à agir. Seuls quelques députés se sont joints à cette manifestation dont l’ancien leader du parti travailliste, le député Amram Mitzna. C’est pendant la marche que les manifestants ont appris que Ella Aboukassis, une adolescente de 17 ans, blessée grièvement dimanche dernier au cours d’une attaque au missile Kassam contre Sderot, était dans un état de mort clinique. Son frère de 10 ans avait été seulement blessé légèrement, grâce à la protection de sa sœur.

La ville de Sderot a perdu 8 habitants depuis sept mois, dont des enfants et la colère ne cesse de gronder de jour en jour. Ils se sentent délaissés par Sharon, et ils demandent sa démission. Beaucoup des habitants de la ville pensent que la seule solution est une opération militaire d’envergure dans la Bande de Gaza.

C .P.

Le chant du mois

De nouveau Hava Alberstein, présentée rapidement dans notre numéro 12, il y a un an. On la revoit de temps en temps en Israël, même si, perplexe, lointaine, elle vit à l’étranger. On aimerait l’avoir ici en ce moment…

C’est la troubadour(e) qui nous a donné tant de beaux chants, émouvants, souvent contestataires, sur la politique, les problèmes sociaux. Il faut dire qu’elle est fille de rescapés juifs polonais de la Shoa. Elle-même comme enfant a vécu ses premières années en Israël dans les baraquements pour nouveaux immigrants. Son dernier disque CD porte un nom anglais « Foreign letters », lettres étrangères’ (le charme des alphabets inconnus), mais la plupart des chants sont en hébreu ou en yiddish (la langue que parlaient ses parents).

Quelques titres : Le jardin secret, Ne le croyez pas, La chute des feuilles, Au sommet d’une haute montagne, Prière d’une fillette, Barque et poissons, Drôle de passeport, Retour à la maison, et voici Soullam (Une échelle)

 

 

C’est une échelle, pas pour les anges,

Chacun le sait,

Une échelle faite par les hommes,

On monte, on descend,

D’un mouvement incessant.

L’un monte doucement, attentif à tout,

L’autre le bouscule, saute un échelon,

Un de plus, un de moins, qu’importe?

Celui qui commence à monter s’enquiert :

« Raconte, comment c’est là-haut,

Qu’as-tu vu? »

Et celui qui descend répond, embarrassé :

« Pas si simple, tu verras bien toi-même… »

Restons ensemble, en tout cas,

A tout moment, à chaque étape,

Quand cela monte, ou ça descend,

En toute situation.

 

Et si soudain tu t’arrêtes,

Tu rêves, tu hésites, voilà :

Tout est bloqué, la file s’allonge,

Allons, camarade, bouge-toi,

Tu n’es pas seul, et le temps presse,

Garde tes rêves pour demain.

Restons ensemble, en tout cas,

A tout moment, à chaque étape,

Quand cela monte, ou ça descend,

En toute situation.

Mais qui sait où se trouve le repos,

Sur l’échelon du bas, au milieu,

Ou bien est-ce tout en haut?

On monte, on descend, monte, descend,

Qui peut le dire? c’est étrange.

Mais ce n’est pas l’échelle aux anges.

 

Un disque à offrir.

 

et l’humour en finale…

Dans une classe de petits, la maîtresse a demandé aux enfants de faire un dessin de leur choix. Pendant qu’ils se concentrent sur leur œuvre, elle se promène de l’un à l’autre, observe, encourage.

Elle arrive à une petite fille et lui demande : « Qu’est-ce que c’est, ton dessin? ». La fillette répond : « Je dessine Dieu. »

La maîtresse s’étonne : « Mais Dieu, personne ne l’a vu, on ne sait pas de quoi il a l’air. »

Et l’artiste de répondre sans sourciller : « Eh ben, on le saura dans une minute! »

Y.E.

 

Même si nous avons une ligne commune dictée par notre présence en Israël, il semble bon de rappeler

le principe qui guide bien des publications et qui donne une certaine liberté à chacun :

 

La revue laisse aux auteurs des articles et comptes rendus l’entière responsabilité

des opinions et jugements qu’ils expriment.