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Prière de St Ignace

 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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N°4 Décembre 2002

  Sommaire :

      Editorial

      Dossier du mois : de quelques questions mal posées

      Histoire de notre logo

      Infos diverses et le chant du mois

      Flashes d’espoir

      Fiche histoire : la déclaration Balfour

      Un autre visage du judaïsme

      Humour et Infos pratiques

Editorial

Le nombre d’abonnements à ‘Un écho d’Israël’ est de plus en plus important et nous ne pensions pas que notre petite entreprise aurait un tel écho…Merci pour vos encouragements et pour votre soutien.

Comme chrétiens désireux de témoigner de ce qu’ils vivent au milieu de la société israélienne, nous voulons autant que possible nous rapprocher de la vérité des situations. En cette veille de Noël, notre regard se tourne plus particulièrement vers les chrétiens de Bethléem mais aussi de tous les Territoires qui seront forcés de vivre ces fêtes d’une façon qu’ils n’ont ni voulue ni choisie. Le couvre-feu quasi permanent les empêche de pouvoir faire le moindre projet et même si le ministre de la Défense Shaoul Mofaz promet un redéploiement de Tsahal à Bethléem avant Noël, personne n’a vraiment le cœur à la fête. Depuis le début de cette seconde Intifada, les festivités de la Nativité sont diminuées, les rues ne sont plus illuminées et les devantures des magasins chrétiens ne sont plus décorées des traditionnelles guirlandes et sapins de Noël. A tort ou à raison, certains responsables chrétiens justifient ces restrictions par la volonté d’exprimer leur solidarité avec les victimes de l’Intifada.

En Israël aussi on se prépare aux fêtes de fin d’année. A Ramat Gan près de Tel Aviv par exemple, de plus en plus de boutiques se parent de décorations traditionnelles. Ce phénomène particulièrement nouveau s’explique en grande partie par la forte proportion de non juifs (plus de 220 000 suivant le ministère de l’Intérieur)lors de la dernière immigration venue des pays de l’ex-union soviétique mais également par la nostalgie de certains juifs ayant vécu en Diaspora.

Dans ce numéro, vous trouverez deux nouvelles rubriques :

           Une fiche ‘Histoire’ qui se propose de donner quelques points de repères historiques en vue de mieux appréhender le présent. Nous avons choisi de retracer à travers les grandes déclarations, documents ou accords les moments clés de l’histoire du conflit israélo-arabe.

           Une rubrique intitulée ‘un autre visage du judaïsme’ visant à donner une image différente de celle que la plupart des chrétiens ont de la tradition d’Israël.

Dans le dossier du mois, le Père Michel Remaud met en lumière quelques problèmes relatifs à Israël, souvent mal posés et auxquels on apporte des réponses le plus souvent non réfléchies ou tout simplement idéologiques. Yohanan Elihaï, à son habitude, nous fournit des infos, des flashes d’espoir et des histoires que les médias ne donnent généralement pas.

Que cette fête de Noël soit pour nous tous une lumière dans la nuit et un signe d’espérance vers le chemin de la paix. A vous tous nous vous souhaitons de très heureuses fêtes et que l’année qui s’ouvre soit pour chacun une année riche et pleine.

Jean-Marie Allafort

Dossier du mois :

de quelques problèmes mal posés

« Un chrétien ne peut être que pro-palestinien. » Entendue à la sortie d’une messe en France, cette réflexion me paraît symptomatique d’un état d’esprit assez largement répandu.

De soi, la formule n’a rien de choquant. Puisque le chrétien fait profession d’une charité universelle et illimitée, il est forcément pro-palestinien, comme il est tout aussi nécessairement pro-israélien, pro-chinois, pro-tchétchène et pro tout ce qu’on voudra. Malheureusement, le ton et le contexte n’autorisaient pas une telle interprétation universaliste. Dans la situation de conflit où se trouve plongé aujourd’hui le peuple palestinien et dans la logique binaire qu’engendre ce conflit, un chrétien digne de ce nom, selon mon interlocuteur, devait évidemment prendre le parti de la Palestine.

L’illusion de la cause pure

Même si on me l’a demandé avec insistance, ce n’est pas sans hésitation que j’aborde ici un sujet qui exigerait d’être traité avec beaucoup de finesse et de subtilité, dans un domaine où l’on ne peut écrire ou prononcer une phrase sans avoir l’impression de manipuler des explosifs. Mais je me suis demandé pourquoi, dans le cas qui nous occupe, le choix moral semblait s’imposer au chrétien avec une telle clarté. Pour donner tout de suite la réponse avant de l’expliquer, je pense que la cause palestinienne apparaît à beaucoup comme la cause pure.

Mais la question rebondit. S’il y a un choix moral fondamental qui s’impose à tout chrétien et à tout homme de bonne volonté, c’est le choix entre le bien et le mal. Dans le cas présent, comment la cause palestinienne en est-elle venue à s’identifier à ce bien auquel on doit adhérer sans hésitation ni discussion ?

Une première réponse, qui ne fait que déplacer la question, est évidemment à chercher dans la manière dont les moyens de communication rendent compte du conflit. Le caractère unilatéral de l’information dans beaucoup d’organes de presse, pour ne pas dire la plupart, est un thème qui pourra occuper pendant longtemps les historiens et les sociologues en quête de sujets de recherche. Mais la question qui m’intéresse aujourd’hui est de savoir pourquoi tant de chrétiens, abandonnant tout sens critique, oublient si vite la parabole du bon grain et de l’ivraie, pour adhérer sans aucun recul à une présentation des choses particulièrement simpliste. Autrement dit : quelles complicités ce simplisme trouve-t-il dans la conscience de celui qui veut être « un bon chrétien » ? La réponse me paraît claire : cette vision simplificatrice libère du devoir onéreux d’avoir à faire un choix responsable, et permet de se donner d’emblée bonne conscience en sautant l’étape, pourtant nécessaire, de l’enquête et de la réflexion. Le choix fondamental étant fait, celui du soutien à la cause des victimes innocentes, c’est avec soulagement qu’on accueillera ensuite tous les sophismes et arguties visant à justifier l’injustifiable, lorsqu’il est commis par ceux qui sont, par définition, des innocents : le terrorisme est une horreur, certes, mais, s’il y a des terroristes, à qui la faute ? La violence terroriste n’est-elle pas, en réalité, la violence des oppresseurs, qui revient à ses auteurs comme un boomerang ? Et d’ailleurs, a-t-on le droit de qualifier de « terroristes » ceux qui ne sont en réalité que des activistes ou des militants, défenseurs des innocents jusqu’au sacrifice de leur propre vie ? Dans cette logique, il n’y a pas de culpabilité palestinienne, et il n’y a pas d’innocence israélienne. Dans le courrier des lecteurs d’un grand quotidien catholique, j’ai lu naguère la question : « Peut-on parler d’Israéliens innocents ? » Devant un choix moral posé en termes aussi clairs, il n’y a plus de problème de conscience.

Pourquoi la conscience chrétienne — ou plutôt : pourquoi la conscience catholique française, pour ne parler que de ce que l’on connaît — est-elle si dépourvue de défenses contre cette tentation simplificatrice et ce besoin de trouver la cause pure, d’une légitimité indiscutable, celle que l’on peut soutenir sans réserves et avec la conscience en paix ? Vouloir porter un diagnostic sur un tel sujet serait particulièrement présomptueux. Je me limiterai ici à un constat et une réflexion.

Le constat : chez les catholiques français (et peut-être aussi chez d’autres, mais contentons-nous de balayer devant notre porte), le bon cœur tient trop souvent lieu de jugement. Phénomène dont on pourrait donner de multiples illustrations. Je n’en donnerai qu’une, mais qui est particulièrement significative : en France, la figure qui arrive en tête de tous les sondages de popularité est celle d’un homme, l'abbé Pierre, qui a sacrifié sa vie à la cause des exclus, dans une abnégation qui force l’admiration, mais qui s’est aussi fourvoyé dans le soutien aux thèses révisionnistes.

La réflexion : le but de la vie morale est-il de se donner bonne conscience ? Je ne voudrais pas verser ici dans le genre homilétique, mais il me semblait avoir compris que l’important n’était pas d’être irréprochable — ce que l’on veut être quand on cherche à identifier la bonne cause, celle qui est au-dessus de tout soupçon, quitte à ne la soutenir que verbalement — mais à se reconnaître pécheur pour accepter la justification qui vient d’un Autre et consentir à se laisser renouveler progressivement par lui ? Il n’y a pas d’innocents à l’état pur — sauf un, dira le chrétien, et dont l’Évangile nous dit qu’il a renoncé à tout pouvoir de condamner.

Ajoutons que le choix symétrique ne vaut pas mieux s’il est guidé par les mêmes motivations simplistes et s’il se contente de répéter : « Un chrétien ne peut être que pro-israélien, parce que Dieu a fait alliance avec Israël » ; et de tirer prétexte de l’élection pour refuser de voir la misère des Palestiniens, ou pour en rejeter la responsabilité sur leurs seuls dirigeants et en conclure qu’ils sont eux-mêmes la cause unique de leur propre malheur. Certes, l’alliance n’a jamais été révoquée, comme Jean-Paul II l’a rappelé avec force depuis plus de vingt ans, et le chrétien se trouve lié au peuple d’Israël, par son baptême, d’une manière qui n’est symétrique d’aucune autre. Mais l’alliance ne rend pas automatiquement saint ni innocent.

Dieu n’a pas choisi la cause pure. Il a fait alliance avec un peuple de pécheurs (avec quels innocents aurait-il donc pu faire alliance ?), et c’est justement cela qui peut nous sauver. Là encore, on s’étonne de devoir rappeler des vérités aussi élémentaires après vingt siècles de christianisme.

Le miroir palestinien

Faut-il mettre au compte de cette paresse intellectuelle, qui se prend pour de la générosité, l’aveuglement de beaucoup devant un phénomène qui mériterait un examen attentif, et que j’appellerai le mimétisme palestinien ? Ce serait sans doute excessif, parce que le sujet appellerait une étude sérieuse, fondée sur une connaissance approfondie de la culture arabe et islamique, domaine où l’amateurisme, pas plus qu’ailleurs, n’est permis. Je me limiterai donc au constat, pour souligner que le discours officiel palestinien est de plus en plus une sorte de reflet, comme dans un miroir, de ce que j’appellerai, pour faire bref, le discours sioniste. Je n’en donnerai ici que les trois illustrations les plus évidentes, en laissant aux spécialistes le soin de nous dire s’il y en a d’autres et d’approfondir la question.

La première concerne l’histoire, ou plutôt la préhistoire. Dans un dossier de vingt-deux pages distribué aux pèlerins à l’entrée de la basilique de la nativité à Bethléem, la nuit de Noël 1996, dossier dont chaque élément portait l’estampille du ministère palestinien de l’information, on pouvait lire, entre autres choses, que les habitants du pays en 4500 avant notre ère étaient des arabes, et que la population de Jérusalem, lors de la prise de la ville par David, comptait déjà des Palestiniens. Les Juifs prétendent être arrivés ici avec Josué et non avec les premiers sionistes modernes ? Qu’à cela ne tienne, répond l’Autorité palestinienne, nous sommes des Cananéens et nous étions ici 3000 ans avant Josué. Il y a donc à la fois mimétisme, surenchère, et revendication d’une légitimité qui l’emporterait sur les prétentions juives, par l’affirmation d’une antériorité historique entraînant une priorité de droit.

La seconde illustration concerne ce que j’appellerai, d’une formule qui n’est pas de moi, le « sionisme palestinien ». Comment ne pas voir dans la revendication d’un droit au retour pour les descendants des réfugiés palestiniens une réplique au thème juif et israélien du retour ?

Qui dit sionisme dit Sion. Aujourd’hui, la Palestine revendique Jérusalem comme sa capitale. Que l’on puisse envisager une forme d’autonomie ou de souveraineté palestinienne sur les quartiers de Jérusalem peuplés par des Arabes est une chose, mais l’idéologie en est une autre. Or, force est de constater que, si la mosquée d’Al-Aqsa, selon une formule désormais classique, est « le troisième lieu saint de l’Islam » (formule sur laquelle les spécialistes auraient peut-être quelque chose à dire, comme sur toutes les formules assez simples pour devenir facilement des slogans), la ville même de Jérusalem n’a jamais joui d’une place privilégiée dans le monde musulman avant la naissance de l’idéologie palestinienne. Pendant les douze siècles où Jérusalem s’est trouvée sous domination musulmane, jamais aucun pouvoir politique musulman, quel qu’il soit, n’a jamais fait de Jérusalem une capitale ni même un chef-lieu. Qu’on me pardonne de rapporter un souvenir personnel, mais, après mon arrivée ici il y a 23 ans, l’hiver, on pataugeait dans la boue dans les ruelles de la vieille ville. C’est Israël qui a fait paver les rues, ce dont ne s’était jamais soucié aucun régime musulman, pas même le régime jordanien d’avant 1967, et c’est Israël qui a fait dégager les remparts, comme le rappelle encore, au sud de la porte de Jaffa, une butte de terre de plusieurs mètres de haut laissée là comme témoin.

Aux spécialistes de nous dire si cette triple appropriation (de l’histoire, du droit au retour et de Sion) s’inscrit d’une manière authentique dans la tradition musulmane ou s’il s’agit de la récupération palestinienne de thèmes juifs, faite dans le but de se doter de symboles et d’une identité. Mais que la création de l’État d’Israël soit, pour les Palestiniens, la nakba, la catastrophe, considérée comme la version palestinienne de la Choa — pour évoquer rapidement un thème qui mériterait d'être traité pour lui-même — ne laisse guère de doute sur la réponse, et cette réponse n’est évidemment pas innocente : le mimétisme, on l’a vu, ne va pas sans la surenchère et donc la volonté de substitution. Et l’on ne peut que s’affliger en voyant certains chrétiens, parmi ceux qui se définissent comme « chrétiens de civilisation islamique[1] », amener à ce moulin l’eau de leur propres arguments, en affirmant que, le peuple juif ayant été dispersé par la volonté divine il y a deux millénaires et chassé de cette terre où il n’avait plus rien à faire, Dieu a permis la naissance, sur cette même terre, d’« un peuple nouveau qui s’appelle le peuple palestinien[2] ».

On ne manquera pas de me faire remarquer que ce discours n’est que l’adaptation palestinienne d’une théologie aussi vieille que le christianisme : au peuple juif déchu a succédé un nouveau peuple, le peuple chrétien, ou l’Église. Il faut donc rappeler que l’Église Catholique, au siècle qui vient de s’achever, a procédé sur ce point à un profond examen de conscience, sous l’impulsion d’hommes dont les plus éminents sont les papes Jean XXIII et Jean-Paul II, pour affirmer que, s’il y a une élection chrétienne, ce ne peut être qu’en communion avec Israël et non à sa place. Quarante ans après Vatican II, soutenir l’une ou l’autre des versions palestiniennes de la théologie de la substitution (l’islamique et la prétendument chrétienne) serait pour des chrétiens une désastreuse régression.

À la Knesset ? Pourquoi pas ?

Certains se sont beaucoup émus de ce que le prix de l’Amitié judéo-chrétienne de France ait été remis récemment dans les locaux de la Knesset. Sans m’attacher aux éléments de désinformation qui ont été mêlés aux comptes-rendus de presse, ni aux amalgames artificiels parfaitement injustifiés (révéler les dessous de cette affaire ne pourrait se faire sans manquer gravement à la discrétion), je me limiterai à une affirmation que d’aucuns trouveront paradoxale : contrairement à une vision superficielle des choses, la Knesset est un lieu politiquement neutre.

La Knesset n’est pas le siège d’un parti politique ni l’expression d’une tendance particulière. Elle n’est pas la résidence du premier ministre — lequel représente d’ailleurs légitimement le pays qui l’a démocratiquement élu, quel que soit le jugement que l’on puisse porter sur la politique qu’il mène. La Knesset (nom qui signifie « assemblée », c’est-à-dire le peuple dans sa totalité) représente le pays et sa population dans leur diversité, au-delà de toutes les tendances et de tous les courants. C’est le lieu où l’on peut entendre les critiques les plus virulentes contre la politique du gouvernement actuel, aussi bien de la bouche de députés arabes, dont certains s’expriment en véritables militants de l’O.L.P., que de la part des partis d’opposition. Ajoutons que l’actuel président de la Knesset est un pacifiste de toujours, qui a participé à la fondation du mouvement de protestation contre la guerre du Liban, et qui est aujourd’hui en contact régulier avec le président du parlement palestinien (les journalistes avaient-ils lu leurs fiches ?). Recevoir le prix à la Knesset et des mains d’Avraham Burg n’était pas plus marqué politiquement que de recevoir n'importe quel autre prix à l'Assemblée Nationale française, au Sénat, ou au parlement suisse, comme il arrive communément sans qu'on entende un tel tollé.

Le prix a été remis par un Juif, président d’une institution qui ne signifie rien d’autre que le droit de l’État d’Israël à exister comme n’importe quel autre État. On aimerait être sûr que tout le problème n’est pas là.

                                                                                                                                                                                                                                                                   Michel Remaud

Logo d’un Écho

Sur le mode du pittoresque résumé de la vie parisienne “Métro, boulot, dodo”, j’ai envie de dire “Écho, logo, topo”… pour aborder le sujet de notre logo. Tous peuvent lire en tête Un écho d’Israël, un certain nombre de lecteurs peuvent aussi lire Hed (‘écho’ en hébreu), peu sans doute iront jusqu’à lire Sâdâ en arabe. Et on ajoute : Pourquoi le mettre en arabe? Votre Écho ne prétend pas prêter sa voix à la population arabe. Question légitime.

Il est vrai que notre bulletin est né pour donner “un écho d’Israël”, de la vie du peuple d’Israël.

Mais le but n’est pas d’être seulement le porte-parole de la population juive d’Israël. Nous avons dit : désir de se rapprocher de la vérité, essayer de comprendre. Face au déferlement d’attaques simplistes, à l’étranger, principalement en France et en Belgique, contre notre pays, nous avons ressenti le besoin de rappeler quelques faits oubliés (ignorés), d’équilibrer un peu les éléments du tableau, de contredire les accusations fausses. Donner une autre image de ce peuple juif que nous aimons.

Mais nous ne devons jamais oublier la partie adverse, qui souffre, qui a ses griefs parfois justifiés, ses conceptions parfois déformées, qu’il faut en tout cas essayer de comprendre un peu, ce qui est indispensable pour s’approcher de la paix, pour amener la paix (voir Chant de la Paix, ci-après).

En outre, on risque d’oublier que notre population israélienne comporte 20 % d’Arabes. Oui, un cinquième; un citoyen israélien sur cinq est arabe. Eux aussi sont dans la tourmente. Déchirés, perplexes, pour la plupart modérés et voulant rester citoyens israéliens, avec tous les droits, et tous les devoirs.

C’est tout cela qui a inspiré le typographe, et qui lui a imposé d’ajouter Sâdâ.

 

Les fruits amers de la violence

Le Monde a publié le 23 novembre un article d’Uri Avnery, le vieux journaliste de gauche, ancien député, intitulé “Comprendre la rage”. Il commence par ces mots :

“Depuis la semaine dernière, une question m’obsède et m’empêche de dormir. Qu’est-ce qui a pu pousser Sirkhan Sirkhan, le jeune Palestinien qui a fait irruption dans l’enceinte du Kibboutz Metzer, à tourner son arme vers une mère de famille et ses deux petits enfants et à les tuer ? A la guerre, on ne tue pas les enfants. C’est un instinct fondamental de l’humanité, commun à tous les peuples et à toutes les cultures. Même un Palestinien voulant venger les centaines d’enfants que l’armée israélienne a tués de son côté ne devrait pas le faire sur des enfants. Il n’y a pas de commandement qui dise "enfant pour enfant", comme on dit "œil pour œil".

[…] Pour pouvoir faire face, il nous faudrait comprendre, ce qui ne veut pas dire justifier. Rien au monde ne peut justifier le Palestinien qui tire sur un enfant dans les bras de sa mère, pas plus que l’Israélien qui lâche une bombe sur la maison dans laquelle un enfant est en train de dormir dans son lit. Bialik, le grand poète juif, écrivit après le pogrom de Kichinev, il y a cent ans, que "Satan lui-même ne saurait venger le sang d’un petit enfant". […]

Un mot pourrait résumer la cause de cet état de fait : la rage. Une rage aveugle, terrible, qui emplit l’âme de l’être humain, en chasse tout autre sentiment, domine toute la vie des individus, et fait que cette vie devient sans importance. Une rage qui renverse toutes les barrières, éclipse toutes les valeurs, brise les liens de famille et abolit les responsabilités. Une rage avec laquelle on se réveille le matin, avec laquelle on s’endort le soir, dont on rêve la nuit.”

Uri Avnery poursuit en décrivant ce qu’il considère comme les raisons de cette rage palestinienne. Nous ne citerons pas tout l’article, publié en anglais le 16 novembre sur le site Internet du mouvement Goush Shalom, dont Ouri Avnery est membre-fondateur. C’est l’autre volet du conflit, que l’on connaît largement en Europe par les médias. Mais Avnéry adresse son article au public israélien, souvent pas pleinement conscient de l’ampleur du drame de l’autre peuple. Chacun bande ses plaies et n’a pas habituellement la force de regarder longuement celles des autres.

En écho à cet article, on pourrait écrire “comprendre la rage” des Israéliens après les attentats terriblement meurtriers en plein cœur de la population. Rappelons l’attentat au Séder - Repas pascal - dans un hôtel de Netanya, 138 blessés, et 29 morts dont des petits enfants et des personnes âgées.

Pour le seul mois de mars 2002, on a compté plus de 110 morts civils israéliens et autour de 550 blessés. Le fait de lire au jour le jour “5 morts ici, 3 morts ailleurs” risque de cacher au lecteur ce total effrayant. Il faut souligner en outre, au moins une fois, que le mot “blessés” laisse plus indifférent; en effet beaucoup s’en sortent. Mais on oublie tous ceux qui restent paralysés ou aveugles pour la vie. Et la femme blessée qui, à l’hôpital apprend finalement que sa mère, son mari et ses deux petits enfants ont été tués par le même attentat, est plus que simplement “blessée”.

C’est cela – l’attaque d’innocents n’importe où dans la population civile à l’intérieur d’Israël – qui a fait basculer bien des juifs modérés d’Israël dans le camp des durs, ou dans le désespoir, ou dans la paralysie. Le Dossier du mois du no 3 en a parlé clairement.

Typique aussi est le cas d’un ouvrier palestinien qui a poignardé son employeur israélien – qui avait de bons rapports avec lui – et d’autres cas semblables, ce qui a entraîné une peur généralisée et une méfiance compréhensible, et ce qui a poussé d’autres employeurs à cesser de prendre des ouvriers palestiniens. Les auteurs de tels actes violents et “se trompant de cible” ne pensent pas toujours aux dommages qu’ils causent à long terme à leur propre peuple.

En sens contraire, les liquidations par l’armée des auteurs d’attentats terroristes, qui en outre en préparaient d’autres, sont peut-être compréhensibles, mais quand cela s’accompagne de “bavures” sérieuses où des enfants palestiniens sont tués, parce qu’on a frappé trop fort ou raté son coup, ce sont autant d’erreurs graves qui entraînent une motivation accrue chez les Palestiniens de riposter à nouveau. Ces liquidations ciblées, même si elles neutralisent sur le moment un auteur de violence déterminé, se révèlent à long terme plus nuisibles qu’efficaces.

Beaucoup le comprennent en Israël. C’est quotidiennement qu’on lit cela dans les journaux, et qu’on entend des israéliens s’exprimer dans ce sens à la radio ou la TV. Souvent on commence par dire : “On n’a pas le choix, il faut réagir pour empêcher le prochain attentat.” Mais c’est pour ajouter le plus souvent : “On sait bien que la solution est politique, et non militaire, et qu’il faudra bien recommencer à parler.” Et quand ce sont des militaires qui l’avouent, cela laisse un espoir que cela se fera un jour.

Du côté palestinien également, des voix sages s’élèvent, malgré la colère de la population, pour envisager une autre voie. Abou Mazen, le second de Yasser Arafat, a déclaré que la décision d’opter pour la violence (dans l’Intifada) a nui à la cause palestinienne. « Ce qui s’est passé pendant ces deux années, comme nous le voyons aujourd’hui, c’est la destruction totale de tout ce que nous avions bâti jusque-là », a-t-il déclaré à un journal palestinien. « La raison en est qu’un grand nombre de personnes ont réagi aux provocations israéliennes et que l’Intifada a dévié de son objectif initial. » L’utilisation d’armes à feu et d’explosifs a fait de l’Intifada une « campagne militaire et non une révolution populaire exprimant la colère contre laquelle personne n’aurait pu employer les méthodes de destruction utilisées aujourd’hui ».

C’est pourquoi on peut supplier les Européens donneurs de ‘bons conseils’ ou de mauvaises critiques : Un peu d’empathie pour ces deux peuples attachants, qui se débattent, souffrent trop, ne savent plus comment arrêter la machine. Un peu de modestie dans les analyses faites de loin d’une situation si complexe, dont on sait et on comprend si peu. Et ne démoniser ni caricaturer personne. Faire aimer, faire compatir.

C’est une telle note humaine que donne une Bayonnaise, Véronique Thion, dont le journal Sud Ouest raconte l’histoire [extraits de la citation qu’en donne Proche-Orient.info du 14 novembre] :

Véronique passe les congés dans les territoires autonomes, auprès des Soeurs de la charité de Bethléem. “Confrontée à la tension qui règne sur place, Véronique Thion se défend toutefois de tout jugement. « Dans leur grande majorité, les deux peuples, israélien et palestinien, rêvent de vivre en paix, mais c'est actuellement impossible, car ce sont les extrémistes des deux bords qui ont pris le dessus et qui entraînent tout le monde dans la tourmente. » Elle s’occupe d’enfants à la crèche des Sœur. C'est d'ailleurs à une mission de ce genre qu'elle doit son souvenir le plus émouvant à ce jour. Lors d'un précédent séjour, elle avait véhiculé un bébé palestinien abandonné par sa mère et victime d'une malformation cardiaque. Salaam (« la paix » en arabe) (...), n'a eu la vie sauve que grâce à l'intervention d'un éminent chirurgien israélien à l'hôpital Hadassa de Jérusalem. C'est dans cet exemple que Véronique Thion puise la certitude qu'il y aura, un jour, par-dessus la haine, de la place pour la paix.”

Chant de la Paix

Le Shir ha-Shalom (Chant de la Paix), Rabin l’a chanté, sur la tribune, avant de descendre dans la rue, vers sa mort. Il l’a chanté avec Pérès, avec Miri Aloni (la chanteuse qui l’avait chanté la première fois), avec le peuple massé à Tel Aviv.

Ce chant est exigeant, dérangeant. Il fait entre autres parler les soldats tués au combat :


Celui qui gît en terre

Aucun pleur amer

Ne le ramènera

Ni joie de la victoire,

Ni chant de gloire,

Non, rien ne servira. […]

Ne murmurez pas une prière,

Chantez un chant à la paix

Clamez-le d’un grand cri !

Ne dites pas

“Un jour viendra…”

Faites-le venir, ce jour !


Celui qui croit à la prière a envie d’ajouter – en écho :

Ne marmonnez pas une prière, mais criez vers Dieu.

Ne lui dites pas : Donne-nous la paix (comme un paquet qui tombe du ciel)

Dites-lui plutôt: Fais-nous faire la paix, aide-nous à la bâtir.

Flashes d’espoir

- Un kibboutz nommé Métzer, situé en Israël. Kibboutz de gauche, ayant de très bons rapports avec Meisar, le village arabe voisin. Les membres du kibboutz ont refusé qu’on leur construise, comme en d’autres secteurs, une barrière de séparation. Le 12.11.2002, un terroriste entre dans le kibboutz, tue dans sa course le secrétaire (le maire) et une éducatrice. Puis dans une maison il tue une mère de 34 ans et ses deux enfants de 5 et 4 ans.

Les habitants sont traumatisés, mais surmontent le choc et disent : “Même après cela, nous gardons notre vision de paix.” L’armée a occupé le village voisin de Meisar, les gens du kibboutz demandent à l’armée de partir. Un villageois arabe en parle avec reconnaissance. Un gardien du kibboutz, un arabe, est bouleversé de l’attentat, ne comprend pas. Les gens du village arabe voisin viennent en délégation présenter leurs condoléances…

Najib Abou Rakia, habitant de Meisar et activiste de Be-Tsélem, l’organisation pour les droits de l’homme, à qui on demande s’il ira à l’enterrement, répond : “Mais bien sûr! Eux viendraient à un enterrement chez nous. Nous vivons ensemble depuis 50 ans, nos enfants jouent ensemble. L’alimentation en eau est commune, si bien que si le village manque d’eau, il en recevra du kibboutz, et vice-versa.”

Un cas parmi d’autres. Vous connaissez notre refrain : “Gage d’espoir pour l’avenir…”

                                                                                                                                                                                                                                                       Yohanan Elihaï

– Dans mon quartier, où tout le monde vote Shass ou Likoud, une mère de famille, à mesure que ses enfants grandissent, donne les vêtements trop petits et les jouets pour les enfants palestiniens des camps de réfugiés. Initiative qui a donné à quelques autres femmes du quartier l’idée d’en faire autant. On a voté Sharon aux dernières élections et on votera encore à droite en janvier prochain, parce qu’on veut la sécurité; mais un enfant palestinien, c’est d’abord un enfant.

Mentalité qui est probablement beaucoup plus répandue qu’on ne le pense.

                                                                                                                                                                                                                                                                   M. R.

Fiche Histoire :

Afin de pouvoir mieux appréhender le conflit israélo-palestinien tel qu’il apparaît aujourd’hui, quelques repères historiques sont plus que nécessaires. A travers différents textes et documents-clés depuis la déclaration Balfour jusqu’au Sommet Camp David II, nous vous proposons quelques points de repères historiques parfois oubliés, parfois ignorés.

La Déclaration Balfour.

Le contexte historique.

C’est avec les années 1880 que commence à proprement parler la première vague d’immigration (alya) dite ‘sioniste’ alors que les communautés juives de Russie sont frappées par de violents pogroms. Les ‘Amants de Sion’ sous la direction de Léon Pinsker (1821-1881) s’organisent et récoltent des fonds pour aider ceux qui désirent monter en Palestine. Le mouvement propose l’établissement d’un foyer national sur un territoire autonome. Les ‘Amants de Sion’ vont fonder une vingtaine de localités comme Hadera, Rehovot, Petah Tikva etc.… qui deviendront plus tard de véritables villes. De nombreux projets de développement sont soutenus par le Baron Edmond de Rothschild. De 1881 à 1893, près de 600 000 juifs quittent la Russie mais seulement 10 000 d’entre eux s’installent en Palestine.

C’est avec le mouvement politique de Théodore Herzl (1860-1904) que le projet sioniste va connaître un véritable essor. Le nouveau yichouv (population), appelé ainsi pour le distinguer de l’ancien yichouv qui est surtout religieux, commence avec la deuxième alya (1904-1914). Plus de 40 000 personnes, majoritairement des juifs d’Europe orientale constituent cette nouvelle immigration. Idéologues, ils sont marqués par le communisme et le marxisme. Parmi eux, se trouvent David Grün qui prendra le nom de David Ben Gourion et Itzhak Ben Tsevi, qui sera le second président de l’Etat d’Israël. Le premier Kibboutz voit le jour en 1909 à Deganiah, au bord du lac de Tibériade et c’est à cette époque que se mettent en place de nombreuses structures (politiques, militaires et sociales) qui jetteront les bases du futur Etat.

Alors que la troisième alya (1919-1923) conduira en Palestine près de 35 000 personnes (85% immigrés de Russie) également fortement marquée par les idéaux révolutionnaires et socialistes, la quatrième (1924-1928) et la cinquième (1929-1939) amènera essentiellement des juifs fuyant la montée de l’antisémitisme en Europe. Ce sont près de 320 000 immigrés qui débarqueront sur les rivages de la Palestine lors de ces deux dernières vagues d’immigrations.

Tel Aviv, fondée en 1909 pour abriter une soixantaine de familles compte déjà en 1926 plus de 150 000 habitants. Enfin, l’usage de l’hébreu, dont Eliezer Ben Yehouda voulut faire une langue quotidienne parlée et écrite, s’impose peu à peu dans tout le yichouv à partir de 1910.

La déclaration Balfour

Pendant la première guerre mondiale, alors que le mouvement sioniste trouve de nombreux soutiens en Grande Bretagne, le gouvernement de Sa Majesté qui a des vues sur le Moyen Orient en général et sur la Palestine en particulier, exprime son soutien au mouvement national juif. Le 2 novembre 1917, Lord Arthur James Balfour, ministre des Affaires étrangères britanniques dans une missive adressée au Lord Rothschild déclare que son pays soutient le projet d’un foyer juif en Palestine :

 Cher Lord Rothschild,

J’ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l’adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui.

‘Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays.’

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.

                                                                                                          Arthur James Balfour

Si la Grande Bretagne fut la première puissance à soutenir officiellement le projet sioniste, il n’en reste pas moins que cet acte politique fut ambigu et guère compatible avec la promesse faite en 1916 à Hussein de la Mecque par Kitchener, ministre de la guerre, de former un royaume arabe recouvrant toute la péninsule arabique et le Croissant fertile.

Après leurs victoires sur les Ottomans, les Britanniques installèrent une administration militaire puis civile en juillet 1920 dont le premier Haut commissaire fut Sir Herbert Samuel, un des artisans de la déclaration Balfour. En juillet 1922, la Société des Nations confia à la Grande Bretagne la charge de préparer la création d’un foyer national juif. Le nombre d’habitants arabes était alors de 660 000 alors que le nombre de juifs s’élevait à 84 000.

Les bases du futur Etat d’Israël étaient jetées.

Jean-Marie Allafort         

Un autre visage du judaïsme

La plupart des chrétiens ont du judaïsme une idée caricaturale: littéralisme; formalisme sans âme… Il nous a semblé utile de publier régulièrement dans cette rubrique des textes de la tradition rabbinique propres à donner une autre image de la religion d’Israël.

Le texte qui suit est tiré du midrash Sifra (commentaire sur le Lévitique). Il porte sur le verset « L'homme qui les mettra en pratique vivra par elles» (Lv 18,5)

Rabbi Yirmiah disait : D'où tires-tu que même un étranger qui pratique la Tora est comme un grand prêtre ?

L'Ecriture enseigne : (…) « L'homme qui les mettra en pratique vivra par elles. » (Lv 18,5).

Et Elle dit de même : « Ouvrez les portes, et qu'entre la nation (goy) juste (Is 26,2). Il n'est pas dit : Qu'entrent les prêtres, les lévites et tout Israël, mais : « Qu'entre la nation juste qui garde la vérité  »

Et Elle dit de même : « C'est la porte du Seigneur, que les justes y entrent » (Ps 118,2O). Il n'est pas dit : Que les prêtres, les lévites et tout Israël y entrent, mais : « Que les justes y entrent. »

Et Elle dit de même : « Exultez, justes, dans le Seigneur. » (Ps 33,1).Il n'est pas dit : Prêtres, lévites et tout Israël, exultez dans le Seigneur, mais : « Exultez, justes, dans le Seigneur. »

Et Elle dit de même : « Seigneur, fais du bien aux bons » (Ps 125,4). Il n'est pas dit : Seigneur, fais du bien aux prêtres, aux lévites et à tout Israël, mais : « Seigneur, fais du bien aux bons. »

Donc, même un étranger qui pratique la Tora est comme un grand prêtre.

                                                                                                                                                                                                                                                       Michel Remaud

Et l’humour (?) en finale

Une histoire vécue, histoire ancienne, mais toujours actuelle.

En 1958, à l’Exposition Universelle de Bruxelles, le petit pavillon de l’Etat d’Israël (alors âgé de 10 ans), reçoit parmi ses visiteurs un ecclésiastique connu comme très favorable à Israël. On lui déclare solennellement: “Tiens, vous êtes (par hasard?), le millième visiteur, et cela vous donne droit à un voyage en Israël !”

Dès son arrivée, il fait des déclarations à la radio, parfois maladroites. Bruno Hussar (le fondateur de Nevé Shalom), alors à Jaffa, l’a rencontré; il me téléphone : “Il faut que tu lui parles…” et il me l’envoie.

Il entre chez moi, je commence mon couplet :

“Vous savez, la situation n’est pas simple, il y a les tensions entre Juifs et Chrétiens (on est encore loin du Concile), entre Juifs et Arabes, entre Chrétiens des diverses Eglises… C’est très compliqué ici !”

– Oui, oui…

J’insiste : “Et quand je pense qu’il y a des gens qui passent ici 15 jours et rentrés chez eux écrivent un article…”

– Oh oui, j’ai bien senti ça, aussi je reste trois semaines…

                                                                                                                                                                                                                 Yohanan Elihaï

 

Infos pratiques :

Allo… qui parle ? Petite présentation de l’équipe de Rédaction

Cécile Pileverdier : Kinésithérapeute privée, après 30 années de travail avec juifs et arabes dans un centre de la sécurité sociale israélienne.

Suzanne Millet et Antoinette Brémond : petite fraternité œcuménique, venue en Israël il y a 16 ans dans une démarche de repentance et d’espérance. Vivant, priant, souffrant et fêtant, attendant le Messie d’Israël avec les voisins de notre quartier séfarade, les catholiques hébraïques et les juifs messianiques.

Michel Remaud : prêtre catholique, a été enseignant titulaire au Centre Ratisbonne (1985-2001). Il est l’auteur de plusieurs livres et articles sur le judaïsme et les relations judéo-chrétiennes.

Jean-Marie Allafort : laïc catholique, depuis 12 ans en Israël a étudié le judaïsme à Ratisbonne et à l’Université hébraïque de Jérusalem. Actuellement, journaliste et correspondant pour plusieurs médias.

Martine Debost : depuis 22 ans en Israël, infirmière dans un hôpital spécialisé à Jérusalem, centre de rééducation pour enfants et adolescents juifs et arabes.

Myriam Selz : religieuse, a été envoyée au Danemark, en Inde et en Israël où elle est heureuse de retrouver ses racines.

Yohanan Elihai (nom pris lors de la naturalisation en 1960): Religieux, en Israël depuis 1956. Typographe ces 25 dernières années dans des maisons d’édition israéliennes. Se consacre principalement à la rédaction de livres d’étude de l’arabe palestinien.

 

Livres conseillés :

- Jean-Marie Lustiger, La Promesse, Essais de l’école cathédrale, 2002.

- Michel Remaud, Chrétiens et juifs, entre le passé et l’avenir, Lessius, Bruxelles, 2000.    

- Pierre-André Taguieff, La nouvelle judéophobie, Mille et une nuits, 2002  

Même si nous avons une ligne commune dictée par notre présence en Israël, il semble bon de rappeler le principe qui guide bien des publications et qui donne une certaine liberté à chacun : la revue laisse aux auteurs des articles et comptes rendus l’entière responsabilité des opinions et jugements qu’ils expriment.



[1] Yves Teyssier d’Orfeuil, Michel Sabbah. Paix sur Jérusalem. Propos d’un évêque palestinien, Desclée de Brouwer, 2002, p. 167.

[2] Id., p. 200.