Textes bibliques du jour

Pour lire les textes de la Parole du jour  selon le rite latin et avoir un petit commentaire cliquez ici

 

Annonces actuelles

Liens externes

Beaucoup de sites bibliques, sur Israël...sont très intéressants. Ici vous trouverez une liste qui s'allongera au fur et à mesure. Voir la liste.

Glânures...

Prière de St Ignace

 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

Si voulez lire plus cliquez ICI

No 13 – Mars 2004

Sommaire :

–  Editorial

–  Le dossier du mois : les réfugiés palestiniens (1ère partie)

–  Histoire : la guerre des six jours (2ème partie)

–  Pas si simple

–  Témoignage : la terre

–  Citations de Témoignage Chrétien

–  Flashes d’espoir

–  Le chant du mois

–  Humour en finale

 

 

Editorial

Continuer

Une de nos lectrices, qui vit en France après avoir séjourné plusieurs années en Israël, participait récemment à une réunion d’une association à laquelle elle appartient. La chemise de plastique dans laquelle elle avait rangé ses documents portait, en hébreu, l’inscription : « Université Hébraïque de Jérusalem ». On lui a demandé de faire disparaître cet objet dont la vue offensait les autres participants. Bien sûr, on n’est pas antisémite, mais la présence de caractères hébraïques sur un objet usuel acquis en Israël est une provocation qui passe les limites du tolérable.

Une religieuse catholique de nationalité française, venant d’Israël et débarquant à l’aéroport de Nice après avoir fait escale à Zurich, s’est vue prise à partie par une policière de la sécurité française pour le simple fait qu’elle avait embarqué à Tel-Aviv. Après l’avoir harcelée de questions aussi stupides qu’arrogantes, la fonctionnaire de police a conclu son interrogatoire par cette déclaration : « Madame, vous ne devriez pas être fière du pays d’où vous venez. »

Nous avons reçu récemment un message électronique nous accusant, sans autre forme de procès, de mensonge, agrémenté d’une appréciation d’un style ordurier sur le premier ministre israélien Ariel Sharon et se concluant par cette proclamation : « La jeunesse palestinienne vaincra. » Il n’y aurait pas là de quoi nous émouvoir outre mesure si l’auteur de ce message, qui se pique d’avoir « l’intelligence du cœur », ne nous recommandait un site Internet qui se définit lui-même comme « le portail chrétien du dialogue interreligieux », défenseur des valeurs personnifiées par Jean-Paul II et Mère Teresa – et qui ne brille pas, c’est trop peu dire, par son amour d’Israël.

En ce début de 2004, en France, on peut donc être accusé de provocation parce qu’on lit l’hébreu, se voir infliger une leçon de morale par une représentante de l’ordre public parce qu’on a pris l’avion à Tel-Aviv et être accusé de mensonge parce qu’on pratique l’ascèse de la vérité. Signe, s’il en était besoin, de la nécessité du travail d’information que nous avons entrepris.

C’est pourquoi, soutenus par vos encouragements, nous continuerons à vous communiquer, avec les moyens modestes qui sont les nôtres, notre part de vérité.

 

 

                                                          Michel Remaud

 

Dossier du mois

Parmi les questions les plus délicates du conflit israélo-palestinien est celle des réfugiés palestiniens et de leur droit au retour. Ce n’est pas sans appréhension que nous abordons ce sujet qui, au-delà des faits, des statistiques et des déclarations politiques, touche d’abord et avant tout des hommes, des femmes et des enfants dont le quotidien est, la plupart du temps, synonyme de précarité et de souffrance. Il est trop évident que c’est une situation d’injustice qui réclame une solution. Au début de cette seconde Intifada, je me suis rendu au camp de réfugiés de Deheiché, dans la région autonome palestinienne de Bethléem. J’étais avec une amie journaliste et comme étrangers, on nous avait flanqué deux gardes du corps pour nous protéger « d’éléments incontrôlés » mais sans doute aussi pour nous surveiller. En arrivant devant l’une des écoles du camp, nous avons vu comment les enfants s’entraînaient à lancer des pierres contre les soldats israéliens. L’éducation à la haine est loin d’être une chimère. Gêné, notre guide, nous pressa de quitter les lieux parce que la visite était encore longue. Ce qui reste ancré dans ma mémoire, ce sont des visages marqués par la misère, des ruelles étroites sales, des odeurs d’égouts et une quantité d’enfants en guenilles. Chaque fois que j’entends parler du problème des réfugiés, ce sont ces images qui me reviennent.

Nous avons décidé de consacrer deux dossiers à la question des réfugiés palestiniens. C’est un ami chrétien, Loïc Le Méhauté, guide à Jérusalem, qui a bien voulu s’attaquer à cette délicate question. Nous le remercions pour son énorme travail de recherche. Si cette étude peut paraître quelque peu ardue, elle a le grand mérite de nous fournir des éléments de réflexion.

Jean-Marie Allafort

 

Les réfugiés palestiniens : problème  insoluble?

(1ère partie)

Le conflit israélo-arabe n’a pas son origine à la création de l’Etat d’Israël, mais remonte à la présence en Palestine (Eretz Israël) des pionniers sionistes, à la fin du XIXe siècle. En parallèle au sionisme moderne le Moyen-Orient connut la montée du nationalisme arabe. Deux peuples revendiquant une même terre. Déjà, sous le mandat britannique, la Palestine subit des temps de troubles tels que ceux de 1929, 36 et 39, quand les émeutes arabes firent de nombreux morts et blessés.

Le refus, par le monde arabe, du plan de partage de la Palestine (Cisjordanie) de l’ONU (Résolution 181 de la seconde session de l’Assemblée générale), conduisit à la Première guerre israélo-arabe. Il s’ensuivit, après le vote du 29 novembre 1947, un conflit qui alla s’accentuant jusqu’au départ des forces de l’autorité mandataire britannique. A la création de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948, cinq pays arabes envahirent le nouvel Etat juif dans l’intention de créer, sur tout le territoire de la Palestine, un Etat arabe.

En 1949, à l’issue de cette première guerre israélo-arabe, des conventions d’armistice furent signées entre Israël et ses voisins. Le 11 mai, l’Assemblée générale de l’ONU accueillait Israël comme Etat membre, reconnu par 52 pays. Une ligne de démarcation, la fameuse « Ligne verte », sépara l’Etat jordanien (qui annexera les territoires de Judée et de Samarie), de l’Etat d’Israël, nouvellement créé. La bande de Gaza quant à elle fut occupée par l’Egypte. Pour les Arabes (palestiniens) cette guerre est connue sous le nom de « Nakba », la catastrophe, qui conduisit nombre d’entre eux vers une diaspora, un exil massif, qu’ils s’infligèrent ou qu’on leur imposa.

a) Les réfugiés arabes : quel nombre ?

D’après les sources arabes des centaines de milliers d’Arabes s’enfuirent ou furent chassés de leurs villages situés à l’intérieur des frontières du nouveau pays d’Israël. Les sources du début de l’année 49, parlent de 700.000 réfugiés arabes, venant de plus de 400 villages qu’ils abandonnèrent et que les autorités israéliennes rasèrent pour créer de nouveaux villages juifs ou pour la plantation de forêts, dans le but de dissimuler la destruction des habitations arabes en Israël. En septembre 49, les Arabes dénombraient 1 million de réfugiés, soit 40% de plus qu’en janvier de la même année. En 1950, entre 1,2 à 1,3 millions de réfugiés étaient recensés, soit une augmentation de 100% par rapport au chiffre initial.

Les Juifs de Palestine connurent aussi leurs propres réfugiés pendant cette première guerre. Notons seulement ceux de Hébron, de Goush Etzion et de Jérusalem-Est. Ces Juifs perdirent également tous leurs biens mobiliers et immobiliers en particulier dans la vieille ville de Jérusalem, qui fut très endommagée.

Pour répondre à ce problème humanitaire causé par le nouveau conflit du Proche-Orient, l’ONU, par la Résolution 302 (IV) de l’Assemblée générale, du 8 décembre 1949 proposa la création d’un organisme chargé d’apporter une aide à la population arabe déplacée. Ses activités se concentrent sur l’éducation, la santé, le secours et les services sociaux. Cet organisme onusien, appelé l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency ; l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) est actif, dans la région, depuis 1950.

Le fonctionnement de l’UNRWA est renouvelé périodiquement et récemment il fut prolongé jusqu’au 30 juin 2005. Le premier budget annuel qui lui fut alloué était de 40 millions de $. En 2002, le budget prévu par l’Assemblée générale atteignait les 326.2 millions de $, mais le sous-financement des pays donateurs obligea l’Agence à réduire son budget de 23.3 millions. La répartition du budget étant la suivante : éducation 59,7% du budget ; santé 17.8% ; différents services 13% ; services sociaux 9.5% (chiffres de l’UNRWA : www.un.org/unrwa/finances). Actuellement il emploie plus de 22.000 personnes avec un budget de 330 millions de dollars.

L’organisme « temporaire » s’est pérennisé et, en réalité, entretient le problème des réfugiés. Au lieu de résoudre les souffrances et les conditions misérables des réfugiés, l’aide humanitaire de l’UNRWA, ne les entretiennent-ils pas en attirant l’attention des médias depuis un demi-siècle, en dirigeant souvent un doigt accusateur vers Israël ? Le nombre officiel de réfugiés enregistrés par l’UNRWA à sa création en 1949, était de 726.000.

De nombreux camps de réfugiés palestiniens furent installés dans la bande de Gaza, en Judée-Samarie (West Bank ; Cisjordanie) et dans les pays limitrophes d’Israël (Jordanie, Liban, Syrie). Certains des camps dans lesquels les réfugiés menaient une vie semi-concentrationnaire devinrent des forteresses militaires, comprenant l’endoctrinement des enfants. Ces dix dernières années certains camps servent à l’entraînement de terroristes pour la glorification des bombes vivantes.

En 1967, à l’issue de la guerre des Six jours de nouveaux réfugiés s’ajoutèrent à ceux de la guerre d’Indépendance (environ 300.000). Ceux-ci s’enfuirent de la bande de Gaza et des territoires de Judée-Samarie (Cisjordanie), mais un tiers d’entre-deux étaient déjà des réfugiés de 1948 et furent classés comme « doubles réfugiés ou personnes déplacées ».

Dans les camps de réfugiés palestiniens très peu de décès sont enregistrés, car l’on ne désire pas perdre les bénéfices accordés par l’UNRWA. En 1961, le directeur de l’UNRWA, le docteur John H. Davis, admettait que les statistiques des chiffres n’étaient pas correctes, car de nombreux décès n’étaient pas enregistrés et que de nombreuses fausses cartes donnaient accès aux bénéfices et aux services de l’organisation. En 1960 près de 150 000 fausses cartes avaient été répertoriées. De plus, le nombre élevé de réfugiés justifie l’emploi de 22 000 Palestiniens par l’UNRWA.

Quel est le nombre exact de réfugiés ? La première étude concernant ce sujet fut réalisée en 1960 par le Dr Walter Pinner (How Many Arab Refugees ?, London, 1960). Des 1 282 000 habitants arabes du Mandat britannique sur la Palestine en 1948, 548 600 furent comptés comme réfugiés (chiffres reconnus par l’ONU). L’Etat d’Israël parlait de près de 400.000. Aux différentes sessions de l’ONU les Arabes inlassablement gonflaient les chiffres de réfugiés. Le Liban parlait de plus d’un million. Le Maroc donnait des chiffres « exacts » dépassant les 1 120 000. L’imagination orientale du Palestinien Emile Houry parlait de plus de 2 millions. Les sources palestiniennes pour des raisons politiques et tactiques dans des négociations futures, exagéraient les chiffres. La plus grande estimation du nombre de Palestiniens fut donnée par Salman Abou Sitta, qui voulant donner du crédit à ses recherches avança le chiffre de 7.778.186 dont 5.325.000 étaient des réfugiés.

L’annuaire officiel de 1957, de l’Etat d’Israël, fait mention de 750.000 réfugiés, de dizaines de milliers d’hectares de terres confisquées, de 24.416 maisons, 57.497 appartements et de 10.729 boutiques et échoppes soit détruites soit expropriées soit réquisitionnées. La Knesset vota en 1950, la « Loi des propriétaires absents ». Les propriétés des réfugiés arabes furent enregistrées sous la rubrique « propriétaires absents ». Le Bureau israélien des biens des propriétaires absents possède d’immenses biens : terres et différentes propriétés immobilières.

Avant 1973, le gouvernement israélien entreprit d’améliorer le sort des réfugiés de la bande de Gaza en relogeant 36.000 réfugiés dans des logis moins précaires que ceux de leurs camps. Les pressions tant internationales que celles de l’OLP mirent fin à ce début de solution.

Une étude israélienne, réalisée par Moshe Efrat et publiée en 1993, montre que les chiffres arabes et onusiens sont erronés : les réfugiés palestiniens des pays arabes atteignaient 1.2 millions et ceux des territoires, Jérusalem-Est incluse, 540.000 supplémentaires. L’UNRWA quant à elle, mentionnait 2.4 millions. Aujourd’hui cet organisme onusien reconnaît que ses chiffres sont exagérés, mais avance quand même le nombre de 3.8 millions de réfugiés (2003). De son côté, Yasser Arafat, le leader de l’Autonomie palestinienne, réclame le retour de près de 5 millions.

 

 

Quelques chiffres de l’UNRWA sur les réfugiés palestiniens :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Années :           1948-49            1967 (mai)             1988      1990      1995      2002

Réfugiés :          540 000            1.344 000          2.125 000          2.400 000          3.200 000          4 000 000

1.263 000 réfugiés sont répartis dans 59 camps (71 en 1948), mais le reste de la population réside aux environs des camps et reçoit les services de l’UNRWA. Les camps de réfugiés ont le taux d’accroissement démographique le plus élevé au monde.

 

La répartition des réfugiés est la suivante (chiffres de l’UNRWA, janvier 2002) :

Pays              Nombre            Nombre            Pourcentage             Vivant

de camps          de réfugiés                       dans les camps

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Jordanie :             10      1.570 192          42%        280 191           18 %

Liban :                12         376 472           10%        210 715           55 %

Syrie :     10         383 199           10%        111 712           29 %

Judée-Samarie :      19         583 009           16%        157 676           26 %

Bande de Gaza :       8         824 622           22%        451 186           54,8%

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Total :                59      3 737 494          100%    1 211 480

b) Le budget de l’UNRWA

Le budget de l’UNRWA est le tiers de celui de la Haute Commission onusienne des réfugiés (UNHCR), qui est l’agence globale du secours aux réfugiés, bien que les Palestiniens ne représentent que 17% du total des réfugiés mondiaux. L’aide annuelle de l’ONU a poussé comme un champignon pour atteindre les 330 millions de $ (plus du quart de cet argent provient des USA). Les services de l’UNRWA aux Palestiniens dépassent ceux que reçoivent les autres réfugiés et comprennent une formation médicale et éducative, des centres communautaires pour les femmes, des clubs pour jeunes et autres avantages sociaux… Pour un budget de 330 millions de $, l’UNRWA s’occupe de 3.8 millions de réfugiés palestiniens répartis dans 5 pays (comprenant plus de 22 000 employés, dont 98% de Palestiniens) tandis que l’UNHCR a un budget de 881 millions de $ pour 19.9 millions de réfugiés répartis dans 120 pays (employant 5 000 ouvriers seulement).

Le financement de l’UNRWA s’effectue par des contributions volontaires d’Etats bienfaiteurs. Le premier pays étant les Etats-Unis, suivi par la Communauté Européenne, le Royaume-Uni… La contribution de tous les pays arabes et musulmans atteint le pourcentage ridicule de 2, 19 (chiffres de l’an 2000) ! Sur un total de 293 millions de $ cela représente la somme de 6.5 millions seulement. Ces chiffres ne sont-ils pas la démonstration que le monde arabo-musulman ne désire pas résoudre le problème des réfugiés palestiniens ? Les laisser dans la misère ne serait-elle pas une politique des Arabes pour rejeter toute la responsabilité sur Israël ?

Les services humanitaires sont prodigués aux réfugiés palestiniens, dans leurs conditions temporaires, jusqu’à leur retour dans leurs habitations d’avant 1948. La condition de réfugié palestinien est devenue héréditaire de père en fils, et il leur est accordé un droit au retour « inaliénable ». En revanche pour les autres réfugiés mondiaux, le but de l’UNHCR est de les protéger et de résoudre leurs problèmes en les intégrant dans le pays d’accueil ou dans un pays tiers. Il n’est pas conféré à ces réfugiés de condition d’hérédité !

Cette dépendance du soutien de l’UNRWA a créé une augmentation de la population jeune, quasiment désœuvrée, agitée et sans futur. Les camps sont infestés de gangs, dans lesquels la violence et la drogue sont la norme. A propos de « camps », le mot induit en erreur, car les réfugiés ne vivent pas dans des tentes, mais dans des maisons. Récemment le New York Times a décrit les camps de réfugiés comme des camps d’entraînement paramilitaire, dans lesquels 25.000 enfants âgés de 8 à 16 ans apprennent à faire des bombes (The NewYork Times, 2 août 2000). Les camps servent entre-autre comme caches d’armes et d’usines pour la fabrication de mortiers, de missiles et de bombes, ainsi que de lieux d’asiles pour les terroristes recherchés. Dans les camps sous l’égide de l’UNRWA se répand une propagande qui prône la destruction de l’Etat Israël. Déjà en 1976, l’ambassadeur libanais à l’ONU, Edward Ghonra, avait prévenu le Secrétaire général de l’ONU Kurt Waldheim, des activités terroristes dans les camps palestiniens et de l’interférence de l’OLP dans les affaires de l’Etat libanais. Les camps sous le « contrôle » de l’UNRWA étaient en réalité soumis à l’OLP. C’est seulement après l’intervention israélienne au Liban que les représentants de L’UNRWA ont admis que leur agence avait encouragé le terrorisme palestinien.

Parmi les pays donateurs, dix-neuf ont fait la promesse de pourvoir 72 millions de dollars, sur l’ensemble du budget, pour les activités de l’UNRWA de l’année 2004. Malgré ces sommes promises le budget a baissé de 5% et est évalué à 330 millions de $ :

 

Pays

Somme promise

Monnaie locale

Emirats Arabes Unis

   500.000 $

 

Danemark

7.000.000 $

50.000.000 couronnes danoises

Japon

5.900.000 $

 

Suède

 

22.000.000 euros

Luxembourg

 

  1.600.000 euros

République de Corée

   100.000 $ 

  8.000.000 francs suisses

Suisse

 

 

Saint-Siège

       20.000 $

 

Etats-Unis

Pas révélé, mais sera certainement similaire à l’année dernière

Chypre

 

15.000 livres chypriotes

Indonésie

      10.000 $

 

Tunisie

 

12.000 dinars tunisiens

Koweït

  1.500.000 $

 

Thaïlande

       30.000 $

 

Norvège

14.000.000 $

 

Bahreïn

       30.000 $

 

Inde

       11.000$

500.000 roupies indiennes

Turquie

Pas révélé

 

Royaume-Uni

Pas révélé, mais sera certainement similaire à l’année dernière

Autriche

 

1.000.000 euros

Chine

       80.000 $

 

Irlande

 

1.000.000 euros (urgence)

Malaysia

       25.000 $

 

European Commission

Pas révélé, mais sera certainement similaire à l’année dernière

Hollande

14.000.000 $

11.780.000 euros

 

c) Extraits de quelques résolutions de l’ONU, concernant les réfugiés palestiniens

La Résolution 194 (III)

La Résolution onusienne 194, de l’Assemblée générale, est continuellement utilisée par les Arabes comme un leitmotiv pour le retour des réfugiés palestiniens. Cette résolution du 11 décembre 1948, est composée de 15 paragraphes dont le premier demande l’établissement d’une Commission de réconciliation (PCC ; Palestine Conciliation Commission) composée de représentants des Etats-Unis, de la France et de la Turquie.

Au paragraphe 11 il est stipulé :

« Qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables ;

Donne pour instructions à la Commission de conciliation de faciliter le rapatriement, la réinstallation et le relèvement économique et social des réfugiés, ainsi que le paiement des indemnités, et de se tenir en liaison étroite avec le Directeur de l’Aide des Nations unies aux réfugiés de Palestine, et, par l’intermédiaire de celui-ci, avec les organes et institutions appropriés de l’Organisation des Nations unies… »

Quand cette Commission (PCC) s’est réunie à Lausanne le 26 avril 1949, la délégation arabe insista sur le retour de tous les réfugiés arabes, comme pré-condition pour des négociations. Israël acceptait seulement de discuter du problème dans le but d’arriver à des négociations de paix. Plus tard, au cours de ces négociations, Israël concéda le retour de 100.000 réfugiés, offre refusée par la délégation arabe. C’est alors que l’ONU créa l’UNRWA le 8 décembre 1949, comme organisme dont le but était d’apporter une aide humanitaire aux réfugiés palestiniens.

Pour tenter de résoudre le problème des réfugiés, en 1950, Moshé Sharett, alors ministre des Affaires Etrangères, offrit un plan concret de leur reclassement (refusé par les pays arabes). Ce geste israélien fut suivit en 1952 d’un déblocage général des fonds monétaires des réfugiés arabes.

Quelques années plus tard, les Arabes qui avaient refusé la Résolution 194 reprirent le paragraphe 11 faisant référence au problème des réfugiés. Ce paragraphe stipule que le « droit de retour » est réservé aux réfugiés « qui désirent vivre en paix avec leurs voisins ». Les réfugiés qui ne souhaiteraient pas rentrer chez eux « bénéficieraient de compensations ».

Ruth Lapidoth professeur de la Loi internationale à l’université hébraïque de Jérusalem et membre de la Cour de La Haye considère que « beaucoup de ceux qui s’enfuirent en 1948 sont des réfugiés mais le grand problème des réfugiés palestiniens doit être vu dans une perspective du droit international… La Convention de 1951-1967 concernant le statut des réfugiés ne fait pas mention des descendants, et en conséquence leurs statuts ne sont pas transmissibles et les droits cessent d’être appliqués aux personnes qui ont acquis une nouvelle nationalité et qui bénéficient de la protection du pays de leur nouvelle nationalité ». Par cette définition le nombre des Palestiniens qualifiés pour obtenir le statut de réfugié descend bien en dessous des 500.000.

Il faut mentionner que les conventions des lois humanitaires, telles que les Conventions de Genève de 1949, pour la protection des victimes de guerre, ne reconnaissent pas le droit de retour.

La Résolution 194, comme précisé plus haut, fut rejetée par les pays arabes tels que l’Egypte, la Syrie, le Liban, l’Arabie saoudite, le Yémen et l’Iraq, qui revinrent ensuite sur leur décision. La résolution ne prévoit aucune reconnaissance de « droit », mais suggère plutôt que les réfugiés « doivent » être « autorisés» à retourner. Cette permission est liée à deux conditions : que les réfugiés souhaitent retourner et qu’ils désirent vivre en paix avec leurs voisins. L’Assemblée générale de l’ONU a déjà suggéré leur intégration dans différents pays comme alternative à leur rapatriement. C’est surtout à la fin des années 60, que les Arabes ont fait de la Résolution 194, la pierre angulaire de leur « droit au retour ».

L’année suivante, le 14 décembre 1950, l’Assemblée générale a adopté la Résolution 394 (V) sur «  le rapatriement, l’intégration ou les compensations ». Dans ce texte l’accent était mis sur la possibilité d’intégration dans les pays d’accueil.

La Résolution 242 du Conseil de sécurité

Le 22 novembre 1967, à l’issue de la guerre des Six jours, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la Résolution 242, qui demande d’œuvrer pour une « paix juste et durable » et stipule que les parties impliquées doivent réaliser un « juste règlement » au problème des réfugiés :

« Le Conseil de sécurité, exprimant l’inquiétude que continue de lui causer la grave situation au Moyen-Orient ; soulignant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre et la nécessité d’œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque Etat de la région de vivre en sécurité ; soulignant en outre que tous les Etats membres, en acceptant la Charte des Nations unies, ont contracté l’engagement d’agir conformément à 1’article 2 de la Charte.

1. Affirme que l’accomplissement des principes de la Charte exige l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient qui devrait comprendre l’application des deux principes suivants :

(i) Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ;

(ii) Cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance et respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues à l’abri de menaces ou d’actes de force.

2. Affirme en outre la nécessité :

(a) De garantir la liberté de navigation sur les voies d’eau internationales de la région ;

(b) De réaliser un juste règlement du problème des réfugiés… »

Dans la version originale, écrite en anglais, il est précisé que le retrait des forces armées israéliennes se ferait « from territories » (de territoires) occupés lors du récent conflit et non « des territoires » (d’après la traduction française).

La Résolution 338 du Conseil de sécurité (22-10-73)

De-même, la Résolution 338 du Conseil de sécurité (guerre de Kippour), demande aux parties impliquées dans le conflit d’œuvrer pour l’instauration d’une « paix juste et durable » au M-O. ; et recommande l’application de la Résolution 242 :

 

« Le Conseil de Sécurité,

1. Demande à toutes les parties impliquées dans les combats de cesser le feu et de mettre fin à toute activité militaire immédiatement, douze heures au plus tard après le moment de l’adoption de la présente décision, dans les positions qu’elles occupent maintenant ;

2. Demande aux parties en cause de commencer immédiatement après le cessez-le-feu l’application de la Résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité, en date du 22 novembre 1967, dans toutes ses parties ;

3. Décide que, immédiatement et en même temps que le cessez-le-feu, des négociations commenceront entre les parties en cause sous les auspices appropriées en vue d’instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient. »

Ces deux Résolutions 242 et 338, bien qu’elles furent d’abord rejetées par la branche armée de l’OLP, Al-Fatah, devinrent la base du processus de paix dans le but de résoudre le conflit israélo-palestinien.

Les Résolutions 2535 (XXIV) et 3236 (XXIX) de l’Assemblée générale

De très nombreuses résolutions furent émises régulièrement par l’Assemblée générale concernant le problème des réfugiés palestiniens. Si les premières résolutions mentionnaient le désir d’un « juste règlement » du problème des réfugiés, et parlaient de possibilités de « rapatriement, d’intégration ou de compensations », au fil des résolutions des « droits au retour » et des « droits inaliénables » du peuple palestinien, y furent inclus. Prenons comme exemple les Résolutions 2535 et 3236.

Résolution 2535 (10-12-69) :

« A) L’Assemblée générale,

Rappelant ses résolutions 194 (III) du 11-12-48, 302 (IV) du 08-12-39, 393 (V) et 394 (V) des 12 et 14 décembre 1950, 512 (VI) et 513 (VI)…

1)  Note avec un profond regret que ni le rapatriement ni l’indemnisation des réfugiés prévus au paragraphe 11 de la Résolution 194 (III) de l’Assemblée générale n’ont encore eu lieu, qu’aucun progrès notable n’a été réalisé en ce qui concerne le programme de réintégration des réfugiés, soit par le rapatriement soit par la réinstallation…

B) Désireuse de donner effet à ses résolutions en vue d’alléger le sort des personnes déplacées et des réfugiés, reconnaissant que le problème des réfugiés arabes de Palestine provient du fait que leurs droits inaliénables, tels qu’ils sont énoncés dans la Charte des nations Unies et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, leur sont déniés…

1) Réaffirme les droits inaliénables du peuple palestinien… »

La Résolution 3236 ((22-11-74), réaffirme les « droits inaliénables » du peuple palestinien en Palestine, le « droit à l’autodétermination », ainsi que les « droits inaliénables des Palestiniens de retourner dans leurs foyers » :

« L’Assemblée générale, ayant examiné la question de Palestine, ayant entendu la déclaration de l’Organisation de 1ibération de la Palestine, représentant du peuple palestinien, ayant également entendu d’autres déclarations faites au cours du débat, gravement préoccupée par le fait qu’aucune solution juste n’a encore été trouvée pour le problème de Palestine et reconnaissant que ce problème continue de mettre en danger la paix et la sécurité internationales, reconnaissant que le peuple palestinien doit jouir du droit à l’autodétermination conformément à la Charte des Nations unies

Exprimant sa grave préoccupation devant le fait que le peuple palestinien a été empêché de jouir de ses droits inaliénables, en particulier de son droit à l’autodétermination, s’inspirant des buts et principes de la Charte, rappelant ses résolutions pertinentes qui affirment le droit du peuple palestinien à l’autodétermination

1.  Réaffirme les droits inaliénables du peuple palestinien en Palestine, Y compris :

(a) Le droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure ;

(b) Le droit à l’indépendance et à la souveraineté nationales ;

2.  Réaffirme également le droit inaliénable des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens d’où ils ont été déplacés et déracinés, et demande leur retour ;

3.  Souligne que le respect total et la réalisation de ces droits inaliénables du Peuple palestinien sont indispensables au règlement de la question de Palestine ;

4.  Reconnaît que le peuple palestinien est une partie principale pour l’établissement d’une paix juste et durable au Moyen-Orient ;

5. Reconnaît en outre le droit du peuple palestinien de recouvrer ses droits par tous les moyens conformément aux buts et principe de la Charte des Nations unies ;

6. Fait appel à tous les États et organisations internationales pour qu’ils aident le peuple palestinien dans sa lutte pour recouvrer ses droits, conformément à la Charte ;

7. Prie le secrétaire général d’établir les Contacts avec l’Organisation de Libération de la Palestine au sujet de toutes les affaires intéressant la question de Palestine ;

8. Prie le secrétaire général de faire rapport à l’Assemblée générale, lors de sa trentième session, sur 1’application de la présente résolution

9. Décide d’inscrire la question intitulée « Question de Palestine » à l’ordre du jour provisoire de sa trentième session. »

Le 10 novembre1975, un Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, fut établi par la Résolution 3376 (XXX) de l’Assemblée générale, pour permettre aux Palestiniens d’exercer leur « droit inaliénable » à l’autodétermination, à la souveraineté et au retour dans leurs maisons et propriétés. Le Comité a également pour but de sensibiliser davantage la communauté internationale à la question palestinienne. (www.un.org/french/documents)

La Deuxième guerre mondiale fit plus de 73 millions de réfugiés et, depuis, le nombre de personnes déplacées a atteint les 135 millions. Si la plus grande partie d’entre eux a été replacée, il n’en est pas ainsi pour les réfugiés palestiniens. Cela explique que s’il y a quelques décennies, ils représentaient moins de 5% du nombre total des réfugiés, aujourd’hui ils représentent le groupe le plus élevé, avec 17% d’un total de 24 millions de réfugiés à la surface du globe.

En 1947 quand le Pakistan fut séparé de l’Inde, 9 millions d’hindous quittèrent le Pakistan pour l’Inde et 6.5 millions de musulmans s’enfuirent de l’Inde vers le Pakistan. Il y eut un transfert « volontaire » de populations pour résoudre le conflit ethnique et religieux. Il en fut de même pour les Allemands de Tchécoslovaquie et des « boat people » qui ont fui le Vietnam. Tous ces différents réfugiés partirent sans qu’il ne leur fut accordé un quelconque « droit de retour » ou un « droit inaliénable », comme c’est le cas pour les réfugiés palestiniens.

Il semble que les réfugiés palestiniens furent parqués et gardés dans des camps afin d’être utilisés contre Israël en jouant sur les « cordes sensibles » des Européens, espérant que ceux-ci exerceront des pressions politiques et économiques contre l’Etat d’Israël. Peu de pays arabes ou musulmans n’ont désiré assimiler les réfugiés arabes - leurs frères de sang et de religion – dans leurs pays en leur accordant la citoyenneté. Souvent il leur était interdit de pratiquer leur métier et des droits les plus élémentaires leurs étaient refusés (ex. Liban). Le but des pays hôtes arabes étant depuis la guerre d’Indépendance de ramener ces réfugiés en Israël et dans les régions desquelles ils se sont enfuis, de façon à créer un déséquilibre démographique au sein de la population d’Israël et des territoires. Quand en 1959, le secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjold, voulut introduire des mesures pour l’intégration des réfugiés dans les pays arabes du Moyen-Orient, il rencontra de leur part une opposition féroce.

Dans cette première partie de notre étude sur le problème des réfugiés palestiniens nous avons présenté des chiffres et quelques résolutions de l’ONU. Notre deuxième section contiendra des données sur le problème des réfugiés juifs, car il ne faut pas oublier que les événements qui ont conduit à la création de l’Etat d’Israël ont provoqué un autre exode, celui des Juifs des pays arabes ou musulmans.

                                             Loïc Le Méhauté

 

HISTOIRE

La guerre des six jours (2ème partie)

 

Le 5 juin 1967, l’aviation israélienne attaque à 7h 45 presque tous les aéroports ennemis. A cette heure là, les pilotes égyptiens, revenus de leur première veille, prennent le café. A la frontière sud d’Israël, les chars s’élancent dans le Sinaï   quelques minutes plus tard. En quelques heures, les 200 avions d’Israël détruisent l’aviation égyptienne, syrienne et jorda­­­nienne, beaucoup plus importantes en nombre ; certains avions ont fait jusqu’à 8 sorties dans cette même journée grâce aux « rampants » qui permettent aux avions de repartir très vite. Au Sinaï, Tsahal entre par les 3 passages obligés : Gaza au Nord, Bir Gafgafa au centre et Abu Ageila plus au Sud.

Vers 10h 45 le roi Hussein bombarde Jérusalem, malgré le message qui lui est envoyé par Lévi Eshkol et Abba Eban et transmis par le général Od Bull, commandant des observateurs de l’ONU « Nous ne prendrons l’initiative d’aucune action contre le royaume Hachémite. Néanmoins, si la Jordanie déclenche les hostilités, nous réagirons de toute notre force et son roi aura la responsabilité des conséquences qui en découleront ». (Y.Cuau, Israël attaque, Robert  Laffont, p,171).

Israël n’a gardé qu’une petite force armée dans le couloir de Jérusalem et leur commandant Uzi Narkiss donne ordre d’éviter toute provocation « mordez-vous les lèvres, mais ne répondez pas s’ils se contentent de faire du bruit pour sauver la  face » .Mais ayant entendu Nasser proclamer la destruction de l’aviation d’Israël, U.Narkiss du corridor de Jérusalem téléphone à Teddy Kollek, le maire de  Jérusalem israélienne : « ces imbéciles tiennent absolument à faire de toi le maire de la Jérusalem réunifiée ».

Vers midi, Od Bull réussit à faire accepter le principe d’une trêve à Jérusalem, mais les radios égyptiennes annoncent à tous les Arabes leur victoire et c’est la confusion générale. Israël, tout en ayant bien compris que la victoire est assurée, les Egyptiens n’ayant plus d’aviation, reste silencieux. Peu après midi les Jordaniens entrent dans le palais du Gouverneur de l’ONU à l’Est de Jérusalem, position stratégique depuis 1948 et la radio jordanienne de Ramallah annonce la prise du mont Scopus au Nord.

Le gouvernement d’Israël vient d’accepter de riposter. Ces nouveaux combats ne leur facilitent pas la tâche et ce sont des réservistes qui combattront en premier puisque ce nouveau front n’était guère prévu. En début d’après-midi une brigade de parachutistes prête à s’envoler pour le Sinaï, est envoyée pour renforcer les hommes qui combattent à Jérusalem. D’abords frustrés, c’est eux qui auront l’honneur d’attaquer la vieille ville de Jérusalem. C’est là qu’ils reprennent le chant nouvellement composé par la jeune Noémie Shémer qui par la suite ajoutera un couplet : « Si je t’oublie Jérusalem, Jérusalem d’or pur

Que ton nom brûle mes lèvres

Comme un baiser d’ange de feu

Jérusalem d’or, de cuivre et de lumière

De quelque voix que je te chante

Tu es dans toutes mes chansons »

A 17h ils sont dans la ville juive de Jérusalem et à 0h 20 ils lancent l’attaque. Pendant  2 jours les Jérosolémitains israéliens  seront dans les abris. .

 Le 6 juin, Tsahal prend les villes de : Djénine, Ramallah, Jéricho, Kalkilia, non sans grandes pertes, mais l’armée est sauvée chaque fois par l’aviation. Tout autour de Jérusalem les combats sont féroces et les pertes importantes pour les deux côtés car on évite d’endommager les lieux saints. On se bat au Mont Sion, au Mont des Oliviers, à Abu-Tor, sur la colline d’Augusta Victoria. Le soir, l’encerclement de la vieille ville est total.

     Au Nord du pays, les Syriens attaquent le kibboutz Dan aux sources du Jourdain, mais ils se rendent compte maintenant, que les Arabes sont en mauvaise position. Ce sont les habitants restés au kibboutz qui défendent le Nord car l’armée dans son ensemble est au Sinaï.

     Nasser qui voit sa défaite sur le terrain, attaque à la radio les « impérialistes américains », et en fin d’après-midi, la rupture est signée au Caire entre l’ambassadeur des USA et l’Egypte. L’Algérie, la Syrie, le Yémen, le Soudan et l’Irak suivent l’Egypte, mais Hussein est furieux contre Nasser qui l’a trompé et ne rompt pas ses relations avec l’Amérique ni avec l’Angleterre.

Les Soviétiques ne suivent pas les accusations de Nasser contre les USA, sachant quelles sont fausses.

La marine Israélienne quitte Eilat en direction de Charm el Cheikh.

Au Conseil de Sécurité, tout le monde vote pour un cessez le feu, y compris Fédérenko le Russe. L’Egypte refuse celui-ci, le roi Hussein également, ce qui arrange bien Abba Eban et Gidéon Raphaël de la délégation d’Israël.

 Le mercredi 7 juin, Tsahal continue de foncer vers le canal de Suez et arrive au détroit de Tiran à Charm el Cheikh.

     A Jérusalem, on décide de pénétrer dans la vieille ville par la porte des Lions, proche du quartier musulman ; après 10 minutes de tir d’artillerie, les parachutistes avancent en longeant les murs. Il est 10 heure quand Motta Gur annonce à la radio : « la montagne du Temple est entre nos mains ».Moshé Dayan et Itzhak Rabin entrent dans la vieille ville ; tous les deux sont incroyants, mais M.Dayan dépose un petit papier entre les pierres du Mur : « Que la paix règne sur Israël », et prenant de vitesse le gouvernement il déclare : « Ce matin, l’armée de défense d’Israël a libéré Jérusalem. Nous avons ressoudé les morceaux de cette Jérusalem coupée en deux et divisée. Nous sommes de retour dans les plus saints de nos lieux, nous sommes revenus pour ne plus jamais nous en séparer ». (Y .Cuau, Israël attaque p, 248) La bataille a été très dure au Nord de la ville, mais les autres quartiers n’ont pas souffert.

La population juive croit rêver. Cette campagne de Jordanie non prévue, est un miracle, «  elle a été  gagnée par le Dieu des armées » répète-t-on dans tout Israël.

En même temps l’armée d’Israël est là tout le long du Jourdain où de nombreux Palestiniens traversent le fleuve, apeurés.

Au Sud de Jérusalem, Bethléem, Hébron se sont rendues sans combattre.

Au Nord, les Syriens et les habitants des kibboutzim se tirent dessus, mais des représentants des agriculteurs de Galilée rencontrent Ygal Allon, ministre du travail, demandant qu’on intervienne contre les positions syriennes du Golan qui sans cesse les harcèlent. M. Dayan ne veut rien risquer sans être sûr de la victoire, sachant que les Syriens sont aidés par les Russes sur le Golan.

Le jeudi 8. Tsahal atteint le canal de Suez, ayant coupé la retraite aux milliers de soldats égyptiens.

Aux Nations Unies, l’Egypte annonce par la voix du secrétaire général de l’ONU, qu’elle capitule. Les autres pays arabes sont furieux et la Syrie qui  ne s’est pas battue, accepte le cessez le feu et se plaint des attaques d’Israël. En effet, tôt le matin, les avions juifs attaquent, et 2 brigades de soldats israéliens surgissent, hirsutes, fatigués, mais dérireux de participer à ce règlement de compte avec la Syrie.

A Jérusalem, la vie normale reprend son cours du côté israélien, et  partis d’Eilat, deux bateaux : l’Angela et l’Amalia franchissent le détroit de Tiran dans la soirée.

Vendredi 9 juin. Sur le bord du Canal, les soldats de Tsahal se reposent après cent heures ininterrompues de combat et les journalistes sont en tournée dans le Sinaï. Ils découvrent les milliers de véhicules de la 4ème division égyptienne. C’est la terrible tragédie des soldats égyptiens qui errent sans eau dans le désert. A Ismaïlia les Egyptiens ont coupé l’arrivée d’eau et ils ne tiennent pas à ce que ces malheureux racontent ce qu’ils ont vécu.

Sur le plateau du Golan, la guerre commence, malgré le cessez le feu. Il faut “foncer” et MoshéDayan donne l’ordre sans que Lévi Eshkol soit bien renseigné sur la situation de la région. Itzhak.Rabin n’avait pas tellement prévu la campagne contre la Jordanie, mais il connaît par cœur la situation de cette ligne de fortification du Golan, l’une des plus importantes jamais construite, durant 19 ans par les Syriens avec l’aide des Russes. Un général américain en parlera à la fin de la guerre comme «  d’un Monte Cassino fortifié à la manière de la ligne Maginot ». (Y. Cuau, Israël attaque, p, 285). Les Israéliens attaquent là où on ne les attend pas, sur la pente la plus abrupte, avec 3 bulldozers qui sont dirigés au milieu des champs de mines. Sur le plateau, tous les tanks juifs sont touchés et beaucoup d’hommes blessés, mais en fin de journée la route de Kuneitra est ouverte. Plus au Nord les Golanis, une des meilleures unités de Tsahal, combattent furieusement ; ces combats seront les plus durs et les pertes énormes.

A l’ONU Gideon Raphaël n’est pas à son aise, sachant que les troupes de Rabin ont attaqué une Syrie qui a accepté le cessez le feu. A lieu une joute verbale entre lui et M.Fédérenko.

Pendant ce temps au Caire, Nasser annonce sa démission à la télévision égyptienne. Mais la foule se retrouve dans la rue criant : « Nasser, Nasser, ne nous quitte pas ; Nous avons besoin de toi. » Même clameur dans les autres pays arabes, sauf en Algérie où il est appelé « le traître », ainsi qu’en URSS. Le fils d’Abdel Kader el Husseini ne participe pas à ce défilé, il se rend au siège de l’OLP et il hurle : «  C’est fini ! Tournez la page ! Notre cause, notre combat est ailleurs ! En Palestine !...» (Ch.Enderlin, p, 246).

Samedi 10 juin. Tsahal qui a pris la première ligne syrienne avance. Mais le gouvernement baassiste de Syrie, inquiet, annonce la chute de Kuneitra où résident des conseillers russes. Les soldats syriens qui s’étaient beaucoup battu la veille sont démoralisés et c’est la débandade. En arrivant à Kuneitra, 6 officiers russes sont capturés et très vite remis à l’ambassade russe à Tel Aviv. Le silence est de rigueur. Le soir, tout le Golan est pris par Tsahal, mais les pertes sont lourdes : 120 morts et plus de 300 blessés. Les Syriens ont perdu 2 brigades d’infanterie, plus de 100 chars sont détruits et 200 pièces d’artilleries sont récupérées par Tsahal.

En Europe, les sympathies pour David au mois de mai, se tournent vite du côté du perdant contre les penchants du petit David « dominateur ».

La Russie coupe ses relations diplomatiques avec Israël. Gideon Raphaël annonce l’arrêt des combats, ce que Washington apprécie.

Les Arabes ont perdu 430 avions, 800 chars ; Israël une quarantaine d’avions, une dizaine de Fouga Magister et une centaine de chars.

Plus tard Moshé Dayan dira ; « un armement ne fait pas une armée » et Ezer Weitzman : « ils avaient des avions, mais pas d’aviation ».

A la suite de longs débats, le 19 juin, une résolution approuvée à l’unanimité par le gouvernement Israëlien est soumise à l’Egypte et à la Syrie par l’entremise de l’administration Johnson :

« A l’Egypte un traité de paix sur la base de la frontière internationale et les besoins de sécurité d’Israël. La bande de Gaza fera partie  du territoire israélien. Le traité de paix comprendra : la promesse de liberté de navigation dans le golfe d’Eilat et le détroit de Tiran, la liberté de navigation par le canal de Suez. La libre navigation aérienne au-dessus du détroit de Tiran et du golfe d’Eilat, la démilitarisation du Sinaï. Jusqu’à la conclusion d’un traité de paix avec l’Egypte, Israël gardera sous son contrôle les territoires qu’elle occupe.

« A la Syrie, Israël propose un traité de paix sur la base de la frontière internationale et les besoins de sécurité d’Israël. Un tel traité comprendra une démilitarisation du plateau du Golan syrien occupé actuellement par les forces de Tsahal. La promesse formelle que la Syrie n’empêchera pas les sources du Jourdain de couler vers Israël. Jusqu’à la conclusion d’un traité de paix, Israël gardera sous son contrôle les territoires qu’elle occupe.

« Les réfugiés : la conclusion d’une paix au Proche-Orient et la coopération régionale qui s’instaurera créeront la possibilité d’un règlement international et régional du problème des réfugiés ».(Ch.Enderlin ,p,232).

Damas et le Caire « n’accepteront qu’un retrait sans conditions de tous les territoires, et cette guerre terminée n’apportera aucun changement dans leurs relations juridiques et territoriales avec Israël ».

(Réouven Pedatsour. Nitsahon ha mevoukha,Bitan. 1996).

Cécile Pilverdier

 

Pas si simple …

Il est bien difficile de tenir en même temps tous les éléments d’une situation complexe, surtout quand cette complexité est d’ordre moral plus qu’intellectuel, et que l’on se demande qui a tort, qui a raison, qui soutenir et qui condamner.

Il ne se passe pas de jour, désormais, sans que la presse internationale, chrétienne ou non, n’évoque la clôture de sécurité destinée à protéger Israël des incursions terroristes. On nous parle généralement du « mur ». Vocabulaire piégé dès le départ, quand on sait que quelques kilomètres seulement sont effectivement constitués d’un mur de béton et que le reste est une clôture électronique. Les journalistes préfèrent-ils parler de « mur » parce que ce terme est chargé de symboles ? Croient-ils, ou veulent-ils faire croire, qu’Israël aurait entrepris d’édifier une sorte de muraille de Chine de 400 kilomètres de long ?

Là où mur il y a, au village arabe d’Abu-Dis, dans la banlieue est de Jérusalem, la presse et les sites Internet nous décrivent la situation tragique et absurde engendrée par cette construction : caractère inhumain des mesures de sécurité, pensionnaires de l’asile de vieillards coupés de leurs familles, casse-tête administratif et pratique pour faire inhumer les défunts, etc. Situation invivable, qui doit être connue et à laquelle il faut tenter de trouver des solutions.

Dans le concert d’indignation qui se fait entendre à ce sujet, les raisons qui ont conduit les autorités israéliennes à installer cette barrière sont souvent présentées comme de simples prétextes, quand elles ne sont pas passées sous silence. Même si on désapprouve la mise en place de cette clôture, on pourrait au moins concéder qu’Israël ne la construit pas pour le plaisir sadique de faire souffrir les Palestiniens, et qu’on n’en serait pas arrivé là s’il n’y avait pas une souffrance israélienne tout aussi tragique : celle qui est provoquée par les attentats-suicides. Les attentats ne se résument pas à des indications statistiques (tant de morts, tant de blessés). Un récent dossier de ce bulletin a décrit le travail des volontaires de Zaka essayant de reconstituer les corps dispersés sur la chaussée, de savoir quelle tête ou quel bras correspond à quel tronc… Que les âmes sensibles me pardonnent, mais c’est en ces termes que le problème se pose. Faut-il évoquer une fois de plus les familles détruites, les orphelins, les handicapés à vie ? Récemment, un homme de Haïfa rappelait à la télévision que son fils était mort dans un attentat provoqué par un terroriste d’Hébron qui était passé par Abu-Dis, et faisait remarquer que son fils serait encore en vie si le mur avait été construit plus tôt. Faut-il le traiter d’affreux raciste ? On aimerait entendre dire, au moins pour mémoire, que les victimes israéliennes et leurs familles sont aussi des êtres humains qui ont droit à la même compassion que les Palestiniens.

La question n’est pas de savoir qui a commencé — manière commode de noircir les uns et d’acquitter les autres. On peut quand même rappeler que les attentats-suicides ne sont pas le simple résultat d’un désespoir causé par la ré-occupation des territoires autonomes (et pourquoi ont-ils été ré-occupés ?), mais le moyen d’une stratégie délibérée (voir le dossier sur les manuels scolaires palestiniens). Israël a-t-il le droit de se protéger ? Que l’on soit d’accord ou non sur les méthodes employées — et tout en dissociant le principe d’une clôture de sécurité de la question de son tracé — on aimerait au moins entendre l’aveu qu’il est du droit et du devoir d’un État d’assurer la sécurité de ses citoyens.

On me répondra que la meilleure sécurité est la confiance mutuelle, que la paix est le fruit du dialogue entre les hommes de bonne volonté et que les murs ne font qu’attiser la haine. Abattons les murs, et tous les méchants deviendront gentils. Il est permis de ne pas partager ce bel optimisme, et l’on peut juger prudent de ne pas tabler là-dessus.

Yitshaq Rabin disait qu’il fallait négocier comme s’il n’y avait pas de terrorisme, et combattre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociations. Si l’on est d’accord sur le principe, les uns souligneront, non sans raison, qu’Ariel Sharon est plus porté à combattre le terrorisme qu’à négocier. Les autres rétorqueront qu’Ariel Sharon, ne serait pas devenu premier ministre si Yasser Arafat n’avait pas fait le nécessaire pour décourager la gauche israélienne et ruiner le parti travailliste ; à quoi les premiers répondront qu’Ehud Baraq ne savait pas négocier. On peut se renvoyer la balle indéfiniment… Bien difficile, quand on vit sur place, que ce soit à l’ouest ou à l’est, de ne pas voir midi à sa porte. Heureux ceux qui, à trois mille kilomètres de là, savent tout et on des idées claires, simplement parce qu’ils ont lu le journal ou regardé la télévision !

                                                                M.R.

 

Mise au point

 

L’article ‘Un mur et une polémique’ publié dans notre dernier numéro d’Un Echo d’Israël a suscité de nombreuses réactions, parfois malheureusement peu courtoises. Il convient de préciser ici que cet article a été écrit juste avant le début de la construction du mur d’Abu Dis. Les événements au Proche-Orient se précipitent souvent  et il est bien impossible de prévoir ce qui sera dépassé dans les 48 heures prochaines  ou ce qui ne le sera pas. Le but de cet article, qualifié de propagandiste par certains, était de montrer que le projet d’une clôture n’était pas né sous Sharon et que l’affaire est plus complexe qu’on veut bien nous le faire croire.

                                                          Jean-Marie Allafort

 

Témoignage

La terre

     Car il y a « la terre », oui, tout simplement, la terre et le ciel. Et parfois cette terre nous surprend, puisque sa réalité est de l’ordre du « tout autre », de ce qui échappe à nos calculs, à nos désirs, à nos ambitions, à nos amours ou à nos haines, à nos idéologies, nos systèmes philosophiques, politiques…

     Ainsi, ici à Jérusalem, dans les monts de Judée, en Samarie, en Galilée, dans tout le pays, cette terre nue et sèche a reverdi. Des parterres de fleurs « sauvages », cyclamens violacés, chrysanthèmes jaunes, anémones rouges et tant d’autres couvrent les prairies de bleu, jaune, orange, blanc, rose, rouge…Parfois, près de Jérusalem en particulier, des amandiers en fleurs, du blanc et du rose, nous surprennent ici où là, taches claires aux flancs des collines. «  Que s’égaient les prairies et crient de joie les arbres des forêts » chante le Psalmiste.

     Rien d’extraordinaire pour les « rationnels » que nous sommes…le printemps.  – Et pourtant !!

     Mercredi dix février, à dix heure quinze du matin…là, la terre nous a surpris : elle a tremblé. Oui, pour de vrai, et nous, nous tous, (sans distinction, par delà les clivages et les murs) nous avons tremblé, qui sur son lit d’hôpital, qui dans son bureau ou son école, qui dans sa cuisine. Même à la knesset, (Parlement) un mur a été fendu . Un tremblement de terre de 5,1 sur l’échelle de Richter.

     Nous avions encore le cœur, la tête et la bouche (car on en parle) pleins de ce tremblement, lorsque samedi 13 février, vers 16 heure, la terre a blanchi…oui ! Une couche de neige à Jérusalem, Hébron, sur les hauteurs de Galilée, le Golan, et même sur les Monts du Néguev. Dimanche tout s’est immobilisé…la ville fait silence sous ses cinq à dix centimètres de neige.

     Trois événements qui, plus ou moins nous obligent à nous resituer. La terre… oui… il semble qu’elle appartient à Quelqu’un. Israël, Palestine, sans distinction.

     Le tremblement de terre a fait réfléchir plusieurs, comme si le Saint Béni-soit-Il voulait parler à tous ses habitants. Un même language…peut-être un même avertissement.

     La neige…pour couvrir nos « pollutions » de toutes sortes, et nous rappeller Ses Promesses.

     La floraison, pour qu’avec la nature, en ce début de printemps, nous éclations en cri de joie, car…Il vient.

     Language de la terre, language du ciel, particulièrement sensible dans ce pays choisi pour y faire résider Son Nom… 

                                                                    Antoinette Brémond

 

Citations de “Témoignage chrétien”

Le journal français Témoignage chrétien, qui avait organisé “le voyage des 200” – catholiques et protestants avec quelques participants juifs et musulmans – dont nous avons parlé dans le numéro 12, se révèle en général ouvert et nuancé pour ce qui touche notre région. Il n’hésite pas à rapporter des faits positifs ou négatifs, des critiques, des opinions diverses. Cette fois nous sommes heureux de citer deux passages sur des sujets bien connus : apartheid et terrorisme. Nous gardons la formulation des articles de TC. :

Prenons garde aux mots qui brûlent

La déclaration du cardinal Etchegarray (sur le mur de séparation)  […] était nécessaire. J'émettrai une réserve : l'usage du mot « apartheid ». Ce mot désigne un régime de ségrégation systématique des populations de races différentes en Afrique du Sud. Son application à toute autre situation doit être regardée à deux fois. Nous revenons d'un voyage où je n'ai pas vu de situation identique à l'Afrique du Sud. Arafat n'est pas détenu, même s'il est assigné à résidence, nous avons pu le rencontrer, ce qui n'était pas le cas de Mandela. Des condamnations à mort ne sont pas prononcées par les tribunaux israéliens et la torture n'est pas une méthode généralisée d'extorsion des aveux des personnes. C'était le cas en Afrique du Sud. […] Ce que subit le peuple Palestinien se suffit à lui-même. Rechercher l'analogie est superflu. Dans nos mots, surtout dans nos mots, «soyons des ouvriers de paix».

Jean-Pierre Mignard,  Avocat, Président du conseil de surveillance de Témoignage chrétien

Des excuses pour le terrorisme ?

Un professeur de philo de l’Université de Nanterre (où avait étudié David Gritz, tué dans l’attentat du 31-7-2002 à l’Université de Jérusalem) condamne les attentats mais dit qu’ils peuvent être vécus “comme un défi ou une revanche” au nom de la détresse des Palestiniens. L’idée […] oublie tout de même un fait : d’autres peuples aussi martyrisés que les Palestiniens ne pratiquent pas le terrorisme.

Peut-on rappeler ici que durant la Shoa, dans des circonstances combien plus tragiques, les Juifs n’ont pas envisagé de tuer des bébés allemands.

 

Flashes d’espoir

Si nous avons pu… chacun doit pouvoir

Parmi les faits positifs à signaler, le plus frappant est sûrement le mouvement des familles endeuillées. Plus exactement : celles qui ont perdu un être cher récemment, à cause de cette guerre sans fin, soit comme victime d’un attentat palestinien, soit comme tué par un soldat israélien. Ils sont des centaines de familles qui font un effort de rencontre et de réconciliation. Il faut visiter leur site Internet pour découvrir concrètement ce que cela représente. Le titre choisi est : “Si nous avons pu nous réconcilier, tout le monde devrait pouvoir”.

    Le site de ce mouvement s’appelle www.theparentscircle.com./parents.

 

Pour ceux qui n’ont pas l’Internet, nous donnons quelques photos de ces rencontres, et remercions le photographe Eyal Dor-Ofer qui nous a donné l’autorisation de les publier. Son site sur ce sujet est  www.pbase.com/yalop/parents.  On y trouve 50 photos de ces rencontres en tête à tête, ou en conférences, ou dans des familles. Le site nous rappelle dès l’entrée que toute personne qui paraît sur les photos a perdu un parent (fils, fille, frère ou sœur, ou… plusieurs) tué par une balle ou un explosif. Ils ont décidé de se rencontrer, de se parler, de se réconforter et se connaître, de s’aider.

On pique-nique ensemble, les enfants israéliens et palestiniens jouent ensemble, s’aspergent dans la piscine… Derrière ces photos, que d’histoires personnelles bouleversantes ! Ce mouvement touche des centaines de personnes. S’il y a des flashes d’espoir au-delà de tout désespoir, cela en est bien un !

Il me revient en mémoire le Dalaï Lama, qui, en visite chez le Pape le 27 novembre, a rappelé l'exigence d'une autonomie pour le Tibet, envahi par les troupes chinoises en 1949. Mais au lieu d'appeler à manifester devant les ambassades chinoises, il a eu ces mots apaisants et politiques: «N'oublions pas que la Chine est le pays le plus peuplé du monde et une vraie puissance économique, c'est pourquoi les autres pays ne doivent pas l'isoler, mais au contraire chercher à avoir des rapports aimables.» Quant à la promotion des libertés, elle sera «plus facile si on est ami des Chinois ».  Une approche à méditer dans notre façon d’aborder tout adversaire.

 

Reconnaître ses erreurs

La guerre qui sévit en ce pays se fait aussi par les mots et les accusations, exactes, exagérées ou mensongères. Nous sommes heureux de signaler les cas où une des parties reconnaît ses erreurs. Ce n’est pas rare, même de la part de Tsahal (l’armée d’Israël), impliqué dans des affrontements violents souvent confus. Ainsi en 2003 un activiste pacifiste Anglais Tom Hurndall avait été tué dans un échange de tirs entre Tsahal et des Palestiniens armés. Par les balles de quel côté? A chaud, chacun accusait l’autre. Finalement Tsahal penchait pour reconnaître sa responsabilité. Une enquête prolongée vient de dire clairement: Tom a été atteint d’une balle israélienne alors que dans la bagarre il essayait d’éloigner des enfants pris dans la ligne de feu. Il portait une jaquette orange visible (qui dénote en principe une personne non armée). Le soldat inculpé avait prétendu ne pas l’avoir vu. Or certains soldats interrogés ont reconnu qu’il était visible et reconnaissable. Le coupable – qui avait été arrêté peu après l’incident – a donc été inculpé pour faux témoignage et meurtre. C’est ce que rapporte le Haaretz d’aujourd’hui 15 février.

Médecins pour les Droits de l’Homme

« Les Médecins pour les Droits de l'Homme –­ Israël» ( www.phr.org.il ) est une ONG apolitique fondée en 1968, et compte actuellement 840 membres. Elle a pour but de promouvoir les droits de l'homme dans le domaine médical, en Israël (travailleurs étrangers) et dans les territoires sous contrôle israélien

Comme chaque samedi, ce 24 janvier le dispensaire mobile des «Médecins pour les Droits de l'Homme s'est rendu à Tulkarem pour ouvrir un dispensaire commun avec la PFS (Tul-Karem Patients' Friend Society), le PMRS (Palestinian Medical Relief Society) et des représentants du camp de réfugiés voisin. Bien que le groupe ait coordonné son arrivée à l'avance avec l'armée israélienne, ce qui est obligatoire puisqu'on ne peut pénétrer dans la ville que par les checkpoints, les membres du groupe ont dû attendre plus d'une heure sous la pluie la venue d'un officier qui les autorise à passer.

Le dispensaire mobile a commencé à fonctionner simultanément en deux endroits : un dispensaire généraliste au camp de réfugiés de Tulkarem, et un dispensaire spécialise au centre de la ville de Tulkarem.

Pour le dispensaire spécialisé, ont travaillé les docteurs Zvi Bentowitch, spécialiste de médecine interne, Reuven Viskofer, nephrologue, et Micha Eldar, cardiologue. Ils ont traité environ 55 patients.

Au dispensaire généraliste du camp de réfugiés, installé dans l'école pour enfants sourds-muets, ont travaille 14 médecins israéliens et palestiniens. Des médicaments et de la nourriture pour nourrissons ont également été distribués. De nombreux patients sont venus de l'extérieur de la ville, certains des villages voisins, d'autres de Jénine ou de Naplouse, pour recevoir traitements et examens non accessibles près de chez eux. Leur voyage a été difficile, à cause des nombreux checkpoints, même s’ils ont été nombreux à se déplacer en ambulances, ainsi que l'armée le demande depuis quelque temps.

Le dispensaire mobile a fermé à 16h. Les représentants du camp ont exprimé leur satisfaction pour les actions menées, surtout dans cette période difficile.

J’ai eu l’occasion de participer à une rencontre préparatoire à Jérusalem (environ 40 participants) où des médecins, entre autres du grand hôpital Hadassa, échangeaient sur les besoins de ce groupe et proposaient leur aide bénévole pour tout cas d’urgence et dans leur temps libre – souvent fort limité.

                                                                               Yohanan Elihai

 

 

 

Le chant du mois

Hava Alberstein, qui chantait “Ne me rejette pas !” dans notre no 12, nous chante cette fois “Tout homme a un nom”, un texte de Zelda, poétesse juive religieuse. Dans un programme de TV récent, Hava expliquait pourquoi elle aime ce chant : «Cela me semble d’abord un rappel de la personnalité de chacun, en réponse à la volonté nazie de faire de l’homme un numéro. Mais c’est plus universel : chaque homme, de tout peuple ou race, est unique, il a un nom unique.»

Voici le chant :

 

 

Tout homme a un nom

Que Dieu lui a donné,

Que lui ont donné

Son père et sa mère.

Tout homme a un nom

Que lui donnent sa taille

Et son sourire,

Et le tissu de son habit.

Tout homme a un nom

Que lui ont donné les montagnes

Et ses voisins,

Et les murs de son logis.

Tout homme a un nom

Que lui donnent ses fautes

Et ses aspirations.

Tout homme a un nom

Que lui donnent ses ennemis

Et lui donne aussi son amour.

Tout homme a un nom

Que lui donnent ses fêtes

Et lui donne son labeur.

Tout homme a un nom

Que lui donnent les saisons de l’année

Et de même son aveuglement.

Tout homme a un nom

Que Dieu lui a donné

Que lui donnèrent son père et sa mère,

Tout homme a un nom

Que lui a donné

Sa mort.

 

 

…et l’humour en finale

Les trois samouraïs

L’Empereur japonais cherchait comme général pour son armée un nouveau chef samouraï. Trois candidats se présentèrent au Palais pour le concours. Venus de près ou de loin, c’était un Japonais, un Chinois et un Juif.

En présence de l’Empereur et de sa cour, le Japonais s’avança le premier, ouvrit une petite boîte d’allumettes et une abeille s’en échappa. Il dégaina son épée, fendit l’air d’un geste rapide : swish ! L’abeille tomba, coupée en deux.

“Pas mal!” fit  l’Empereur.

Le Chinois s’avança, sortit sa boîte d’allumettes et libéra une mouche. De son épée il fit un double geste en croix : swish swash! La mouche tomba, coupée en quatre. “Encore mieux!” s’exclama l’Empereur.

Le Juif  s’avança, ouvrit sa boîte, et s’envola un moucheron. De son épée, il fit dans l’air un geste circulaire :  Wooop! Et le moucheron continua son vol, tranquillement. “Eh bien… c’est tout?” s’esclaffa l’Empereur…

“Mais, dit le Juif, la circoncision, ça ne tue pas !”

Y.E.

 

Même si nous avons une ligne commune dictée par notre présence en Israël, il semble bon de rappeler le principe qui guide bien des publications et qui donne une certaine liberté à chacun :

 

la revue laisse aux auteurs des articles et comptes rendus l’entière responsabilité

des opinions et jugements qu’ils expriment.

 

 

 

<< Nouvelle zone de texte >>