Actes des apôtres, fiche n° 6
Après le miracle et la prédication vient la
persécution
Ac 4,1-5,42
(Avec ce chapitre, prenons Parole* et reprenons Esprit* vu à la fiche n°2)
Après avoir regardé ensemble le kérygme, nous revenons à la lecture continue des Actes des apôtres.
Au chapitre 3, l’impotent de naissance est relevé par le Nom puissant de Jésus. Les apôtres accompagnent ce miracle par la prédication : Pierre prêche le kérygme.
Mais les autorités juives ne voient pas les choses du même œil. Il s’agit surtout des sadducéens, qui n’acceptent pas la résurrection. Le débat avec les juifs se poursuit jusqu’à la fin des actes, à Rome. Pilate, qui se méfiait des rassemblements, n’est plus visible.
Dans cette fiche, nous allons parcourir ensemble les chapitres 4 et 5 qui se répondent et sont un peu similaires. Lisons une première fois l’ensemble de ces deux chapitres.
Nous allons les aborder par différents thèmes que nous trouvons dans ces deux chapitres.
1. La proclamation de la Bonne Nouvelle.
Lisons Ac 4,1 ; 5,12-16 ; 5,21 ; 5,42.
Les chapitres 4 et 5 commencent et se terminent par la proclamation de la Bonne Nouvelle. La persécution a-t-elle arrêté cette proclamation de la Bonne Nouvelle ?
Pourquoi il y a un miracle lors du second emprisonnement ? Que leur dit l’Ange du Seigneur en 5,20 ? Ils doivent continuer leur mission de proclamation.
Est-ce que l’attitude des chefs religieux empêche les auditeurs de se convertir (4,4) ? Regardons la précision dans ce verset : ils ont d’abord entendu la parole de Dieu avant d’embrasser la foi.
Lisons Rm 10,14. Qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ? Est-ce que je proclame l’amour de Dieu pour les pécheurs, pour conduire à la foi ceux qui souffrent ? (voir Parole*)
2. L’attitude des chefs religieux.
Que font les chefs religieux devant la proclamation de la Parole?
a) Arrestation des disciples
Lisons 4,3 ; 5,17-21,26-27.
b) L’attitude des responsables
Lisons les versets cités et repérer les attitudes des chefs religieux.
Lisons 4,2 (contrarié) ; 4,13 (dans l’étonnement devant des gens sans culture) ; 5,17 (plein d’animosité) ; 5,24 (tout perplexes devant la prison vide) ; 5,33 (Ils frémissaient de rage et projetaient de les faire mourir). A quoi cela nous fait-il penser ?
Nous retrouvons la même évolution dans l’attitude des chefs religieux pendant le ministère public de Jésus.
Que désirent-ils ? Que les apôtres se taisent ! 4,17-18 ; 5,28.
Eux-mêmes n’ont rien à dire. Dans la Bible, les idoles sont muettes et rendent muet. Ici, le mutisme des autorités face à un fait indique que leur Dieu n’est pas vivant (Ps 115,4-8).
Quelle est la grosse question des chefs religieux ?
Lisons 4,5-7 ? Par quelle autorité le miracle du chapitre 3 a-t-il été accompli ?
c) La puissance du Nom de Jésus.
Nous allons regarder rapidement l’utilisation de ce mot « le Nom » dans ces deux chapitres :
Chp 4 : v 7.10.12.17.18.30.
Chp 5 : v 28.40.41.
Nous en avions déjà un peu parlé dans la fiche n° 4 sur le chp 3 des Actes : « Croire au nom de Jésus, c’est croire en la puissance qu’il y a dans l’invocation de son Nom »
Dans la Bible, le nom donne l’identité de la personne. Donner son nom, c’est donner la possibilité à l’autre de mettre la main sur soi. Que veut dire le nom de Jésus ? (Yeshoua en hébreu, cf. Mt 1,25) Dieu sauve. Le nom de Jésus, proclamé avec autorité, a une force.
Lisons Jn 1,12 ; Ac 2,21 ; 3,6 et 3,16 ; Rm 10,13 ; Ep 1,20-21 ; Col 3,17 ; He 1,3-4 ; 1 Jn 2,12 ; 15,5 ; Ap 11,18. Quel est l’effet du nom de Jésus ?
Et pour nous aujourd’hui ? Est-ce que je l’ai entendu proclamer avec autorité ?
Est-ce de la magie ? Pourquoi ? À quelle condition est-ce chrétien ? (voir l’annexe à la fin de cette fiche « les disciples » selon Josèphe).
3. Réponse des disciples
a) Les discours de Pierre
Lisons : 4,8-12 ; 5,29-32.
Comment Pierre répond-il ? A-t-il peur ? Pourquoi ?
Lisons Mt 10,17-20 ; Mc 13,8-11 ; Lc 12,11-12 et 2 Tm 1,7. Que nous disent ces textes ?
Pierre est bien reconnu comme faisant partie des disciples de Jésus : 4,13. Comment a réagi Pierre dans le récit de la Passion en Lc 22,54-62 ? Et maintenant ? Qu’est ce qui fait la différence ? Pierre est maintenant rempli de l’Esprit Saint. Il lui donne de l’assurance, mais il a fallu qu’il découvre qui il est, son impuissance, alors qu’il se croyait brave.
b) Obéissance à Dieu plutôt qu’aux hommes.
Lisons 4,19 ; 5,29.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Quelle différence y a-t-il entre l’autorité de Jésus et la science du scribe ? Mt 7,28-29.
Les apôtres sont témoins de la résurrection (Ac 1) et ont reconnu sa signification (Ecritures accomplies, etc…). Sans l’Esprit c’est du non-sens.
Comment Pierre définit Jésus en utilisant l’Ecriture en 4,11 ? cf. Ps 118,22 : Pierre d’angle. A quoi sert la pierre d’angle dans un bâtiment ? (Chaînage : maintient ensemble des murs perpendiculaires et indépendants, cf. Israël et nations). Pourquoi Pierre compare-t-il Jésus à cette pierre ? Pourquoi est-il rejeté ? Pourquoi l’homme est-il toujours aveugle ou sourd (cf. Is 55,8-11 : mes pensées ne sont pas vos pensées….).
c) Prière dans la persécution
Lisons 4,23-31
Quel est le but de cette prière ? Que les apôtres qui jubilent d’être unis au Christ puissent encore annoncer la Parole avec assurance. Lisons Lc 10,17-20.
Que se passe-t-il à la fin de la prière ? C’est comme une nouvelle pentecôte. Lisons Ac 2,1-4.
d) Heureux dans la persécution
La persécution fait partie du programme ! Mc 13,12-13, Lc 21,12-13.
Plus loin, on verra que Paul comme persécuteur a contribué à la diffusion de la Parole Ac 8,1.4. L’annonce de la Parole réveille les démons, c’est-à-dire suscite l’opposition sincère. C’est la mission d’Isaïe, Is 6,8-9.
A quoi cela aboutit-t-il ? Toujours au témoignage. Nous avons de très beaux témoignages dans les églises persécutées de l’Europe de L’est, Vietnam, Chine...
Lisons Ac 5,41.
Et moi suis-je « heureux » quand je suis jugé, persécuté … parce que je suis chrétien ? Qu’est-ce qui me vient aux lèvres quand quelque chose m’interpelle ? Donnons des exemples.
Lisons 1 P 4,14 ; Ap 2,3 ; 2,13 ; 3,8. Quelle est mon attitude dans la persécution ? Suis-je constant ? Est-ce que je compte sur le Seigneur ?
4. La première communauté chrétienne
Lisons Ac 4,32-5,16
a) Le portrait de la première communauté :
Lisons 4,32-35 ; 5,12-16
Comment caractériser la première communauté ?
(Nous avons déjà vu ensemble en Ac 2,42-47 : les 4 piliers de la vie chrétienne.)
- La mise en commun des biens de sorte que personne dans la communauté n’est dans le besoin. Comment est-ce que je vis cela dans ma communauté, dans mon groupe de prière ? Quel partage je vis ?
- La proclamation de la Bonne Nouvelle accompagnée de miracles, de guérisons et de délivrances. L’adhésion d’un grand nombre de personnes suite à cette proclamation. Est-ce que j’ose proclamer la Parole, le kérygme avec ma communauté ?
- L’unité : un commun accord. Lisons 1 Co 1,10 ; Phi 2,2-5. Comment je vis ces paroles ? Partageons. L’unité est un don de l’Esprit. Sans lui, il est impossible de vivre dans l’unité.
Mais la réalité reste humaine, pour que personne ne s’enorgueillisse, et Dieu sait en tirer parti (Qui est le plus grand ? Thomas ne croit pas ses frères, Jn 20,25. Paul et Barnabé se fâchent, Ac 15,38. Jacob et Esaü, … tout en demi vérités, mais les promesses de Dieu avancent !)
b) La générosité ou le mensonge : Barnabé ou Ananie et Saphire
Lisons Ac 4,36-5,11
Barnabé, Ananie et Saphire veulent vivre le partage des biens pour la communauté.
Barnabé est le seul dont on raconte une « B.A. », mais ensuite il disparaît !!
Lisons Lc 12,33.
Quelle est la différence entre Barnabé et Ananie et Saphire ?
Quelle est l’attitude d’Ananie et Saphire ? Lisons Dt 23,22-24. Quel est leur péché ? A qui ont-ils menti ? Pourquoi ont-ils fait cela ? Que voulaient-ils prouver ?
Divisés en eux-mêmes, ils n’ont plus aucune force, face à la puissance percutante de la parole de Pierre, Ep 6,17 ; Ap 19,11-13 : le glaive ardent dans la bouche du cavalier, c’est la parole de Dieu, etc.
5. L’intervention de Gamaliel
Lisons 5,34-39. Qui est Gamaliel ?
Gamaliel est un sage et invite le sanhédrin à prendre une décision sage. Ils ont des expériences précédentes qui doivent leur servir.
Cf. Nicodème dans Jn 3. Surtout, Gamaliel n’a pas peur : son Dieu est vivant ! Qu’il soit devenu chrétien ou non ensuite n’a pas d’importance.
Pourquoi se méfions-nous toujours des réalités nouvelles dans l’Eglise, alors même que nous voudrions bien que des choses s’améliorent ? Même les apôtres savaient être sectaires : Lc 9,51-55.
ANNEXE
DISCIPLES DE JÉSUS (et non du Christ) selon Flavius Josèphe (37-96, prêtre de Jérusalem et unique historien connu de la Judée au premier siècle).
Si quelqu’un s’écartait de la lettre de la Loi, le fait était révélé aux docteurs de la Loi. On le mettait à la torture, et on le chassait ou bien on l’envoyait à César. Et sous ces procurateurs apparurent de nombreux serviteurs du thaumaturge décrit plus haut (Jésus), et ils disaient au peuple que leur maître était vivant, bien qu’il fut mort : « Et il vous libérera de la servitude. » Et beaucoup d’entre le peuple écoutèrent leurs paroles. Ils prêtaient l’oreille à leurs commandements, non pas à cause de leur renommée, car ils étaient de petites gens, les uns tailleurs de voiles (ou de tentes), les autres savetiers, d’autres artisans. Mais ils accomplissaient des signes merveilleux en vérité, tous ceux qu’ils voulaient. Alors ces nobles procurateurs, voyant l’égarement du peuple, complotèrent avec des scribes de les saisir et de les tuer : car une petite chose cesse d’être petite quand son aboutissement est une grande chose. Mais ils eurent honte et peur devant les signes : ils disaient que la magie ne faisait pas tant de miracles ; si ces gens n’étaient pas envoyés par la providence de Dieu, ils seraient bientôt confondus. Et licence leur fut donnée de circuler à leur gré. Ensuite, importunés par eux, ils les dispersèrent, envoyant les uns à César, les autres à Antioche pour comparaître, et d’autres dans des régions lointaines.