Actes des apôtres, fiche n°3
La première communauté chrétienne
Ac 2,42-47
Avec ce chapitre, prenons Crainte de Dieu* et Ecouter*
Nous allons nous arrêter plus longuement sur le passage d’Ac 2,42-47. Ce texte fait partie des textes importants pour notre vie chrétienne aujourd'hui. Il nous renseigne sur la façon dont vivaient les premiers chrétiens qui étaient remplis du Saint Esprit, sur quoi étaient-ils appuyés pour vivre la première communauté chrétienne.
1. Les quatre piliers (2,42).
À quoi sont assidus les apôtres ? À quatre points, encore essentiels aujourd’hui, pour notre vie avec le Seigneur. Quels sont-ils ? L'enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et les prières. Que veut dire ‘être assidu’ ? Que veut dire ‘être fidèle’ ? Et moi, suis-je assidu et fidèle à ses quatre piliers !
L'enseignement des apôtres : qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas d’abord la proclamation du kérygme, mais une explication de la parole de Dieu et des mystères de la foi. Quelle est la place de la parole de Dieu dans ma vie personnelle ? Dans mon groupe de prière ? Est-ce que la parole est mon appui pour ma vie ? Où en suis-je de ma lecture personnelle ? Est-ce que je lis et j’écoute aussi les enseignements de l'Eglise ?
a) Les frères écoutent la parole proclamée, car la foi vient de l’écoute (Rm 10,14-17). Le reste n’est qu’une conséquence (rites, fraternité, etc.). Voyons Ecouter*.
Quelles sont les choses que nous avons envie d’écouter ? L’écoute du monde donne le culte du monde… Paul nous dit de ne pas nous conformer à lui (Rm 12,2). Qu’est-ce qu’une « bonne nouvelle » ? A quoi mon oreille est-elle ouverte ? Lisons Is 50,4-5. Est-ce que je laisse le Seigneur m’ouvrir l’oreille. Partageons.
b) En hébreu, grec, latin « écouter » et « obéir » sont semblables. Obéir dérange ! La manifestation du Christ est un événement et crée un dialogue intérieur. Lisons la parabole des deux fils envoyés à la vigne (Mt 21,28-ss) : « le bon » commence par dire non. Dans lequel des deux fils est-ce que je me reconnais ?
La communion fraternelle : qu'est-ce que c'est ? Lisons la note f d’Ac 2,42.
Nous y reviendrons dans cette fiche.
Pourquoi Thomas n’a-t-il pas cru ses frères en Jn 20 ? Est-ce que nous cherchons un gourou rassurant ? Que signifie le saint baiser de paix dont parle Paul (2 Co 13,12)?
La fraction du pain : qu'est-ce que c'est ? La fraction du pain est un autre nom que la Bible emploie pour l’eucharistie. Suis-je fidèle, si je suis catholique, à l’Eucharistie dominicale où se retrouve ma communauté, à la Cène si je suis protestant.
Dans Lc 24,13-33, quel cheminement des disciples voyons-nous ? Tout d’abord la tristesse des disciples (v 17-24), puis une parole qui transforme est prononcée (v 25-27) (Notre cœur n’était-il pas tout brûlant ? v 32) et un signe est donné qui fait reconnaître la présence du Christ (v 30).
Est-ce un geste individuel ?
Les prières : quelles sont-elles ? Nous pouvons penser à la prière personnelle et à la prière communautaire. La prière personnelle tient-elle une place régulière dans ma vie quotidienne ? Et la prière communautaire où je rejoins d'autres ? Qu’est-ce que la prière ? La prière est à la fois l’écoute et le fait de parler en disant la vérité à Dieu (Ps 22 : dialogue avec ce que nous avons en tête). Nous demandons l’Esprit, pour comprendre et dire comment les choses viennent de Dieu.
Partageons sur ces quatre points : ce qui est facile, ce qui est plus difficile à vivre comme disciple. Comment pouvons-nous nous aider les uns les autres ? Prions les uns pour les autres si certains le souhaitent. Encourageons-nous les uns les autres.
2. la communion fraternelle.
Regardons différents aspects de la communion fraternelle.
a) la communion des cœurs.
Quelle est la signification que nous donnons à ce mot ? Il a un sens très fort. Lisons 1 Co 1,9 et la note h. C'est d'abord la communion avec Dieu. Impossible d'être en communion avec les autres, si je ne vis pas d'abord en relation personnelle avec Dieu. Cette communion s'exprime à travers la communion de cœur des chrétiens. Lisons Ac 4,32a ; 1 Co 1,10 ; Ph 1,27. Les Actes parlent aussi de la «simplicité de cœur». Lisons Ep 6,5 ; Col 3,22. Qu'est-ce que "la simplicité de cœur" ? Comment la comprenons-nous ? Est-ce que nous la vivons ?
Les deux commandements se confondent : Dt 6,4-ss (écoute !) et Lv 19,18.
En quoi la communion est-elle toujours un miracle ? (Rien à voir avec l’amitié).
Pourquoi Jésus demande-t-il l’amour des ennemis (Lc 6,27-35) ? Pourquoi défend-il le divorce (Mc 10,4-11) ? Est-ce humainement acceptable ?
Partageons.
b) la communion matérielle.
Relisons Ac 2,44-45. Comment se traduit la communion des cœurs ? Par un partage matériel.
Lisons aussi : Ac 4,32 ; 34-35 et 2 Co 8,1-15.
Qu’est-ce que « donner sa vie pour ceux qu’on aime » ? Ce que fait et demande Jésus (Jn 15,13). Paul va encore plus loin dans son explication : il est mort pour moi alors que j’étais son ennemi (Rm 5,6-15) !
Pour certains, appelés en communauté de vie, sont invités à tout mettre en commun. Pour les autres, c'est avoir le souci des besoins des autres. Où en suis-je dans le partage matériel et concret ?
Partageons sur la communion fraternelle (spirituelle et matérielle). Pourquoi cette dimension est-elle souvent difficile à vivre ? Mt 18,21-22. Pourquoi restons-nous indéfiniment pécheurs ?
3. La crainte du Seigneur (2,43).
Qu’est-ce que la crainte du Seigneur ? Prenons la Crainte du Seigneur*. Lisons Ac 2,43; 5,11. La crainte du Seigneur est inspirée par le Saint Esprit au cœur des croyants. Elle caractérise une foi vivante.
4. L'allégresse. La joie (2,46).
Cette caractéristique revient souvent pour décrire les premiers chrétiens. Lisons Ac 8,8; 13,52; 16,34. D'où vient la joie ? Lisons Mt 13,44. Quelle est la vraie joie ? Lisons Ac 5,41. À quel moment ici les chrétiens sont-ils joyeux ? Est-ce possible par nous-mêmes de vivre dans la joie ? Non. C'est un don de l'Esprit. Lisons Ga 5,22.
Comment sont les disciples, dans le récit des disciples d’Emmaüs (Lc 24,13-35), au v 17 et aux v 31-32 quand ils ont reconnu Jésus. Pourquoi sont-ils retournés à Jérusalem ? Il y a une réelle transformation corporelle qui s’opère tout au long du texte, une beauté et une harmonie en jaillit.
5. L'évangélisation (2,47).
"Chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés". Que nous montre ce verset ? Un partage et une évangélisation se faisaient. C'est aussi un thème essentiel que l'on trouve dans le Nouveau Testament. Jésus a envoyé ses disciples deux par deux pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume. Dans les Actes des apôtres nous voyons également que la bonne nouvelle se répand, et que beaucoup rejoignent la nouvelle communauté.Transmettre ce que tu as reçu. Quel salut as-tu reçu, et reçois-tu encore ? Quelle différence y a-t-il avec les Juifs ?
Relisons Jn 4 : la Samaritaine. Que se passe-t-il à la fin lorsqu'elle a parlé avec Jésus et qu'elle est partie dans son village. Tout le village croit en Jésus (v 39-42). Comment a-t-elle pu être assez libre pour parler aux autres, même des événements (mauvais, douloureux) de sa vie ? Elle ne s’est pas sentie jugé mais pardonné et aimé telle qu’elle était.
Nous sommes tous appelés à être des ambassadeurs de cette bonne nouvelle (2 Co 5,18-21). Quel est le ministère de l’ambassadeur ? La réconciliation entre Dieu et les hommes.
L'image qui me revient toujours en pensant à ce texte : dans une main nous tenons celle de Dieu, puisque nous avons une relation avec lui (prière, lecture de la Parole) ; dans l'autre main, c'est le monde que nous tenons : c'est-à-dire notre boulanger, notre coiffeur, nos collègues de travail, tout ceux que nous rencontrons régulièrement. Et notre rôle en tant qu'ambassadeur c'est de mettre la main de ceux que nous rencontrons dans celle de Dieu, et c’est un événement, un choc, qui oblige à dire oui ou non. Après comme la Samaritaine, nous pouvons disparaître.
Comme le sel de la terre, la lumière du monde, le levain dans la pâte, qui ne sont pas importants pour eux-mêmes (Mt 5,13-16).