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Glânures...

Prière de St Ignace

 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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Résumé de sa vie

Jacques Fontaine o.p. : la Bible et la Terre.

 

Jacques Fontaine s’est éteint à Jérusalem en mars 2019, au terme d’un affaiblissement prolongé. Né en 1921 et dernier d’une famille nombreuse, il était entré chez les dominicains en 1941 et fut ordonné en 1948. En 1953, il passa une année à l’École Biblique de Jérusalem, ce qui lui valut de finir par une traversée poussiéreuse de la Turquie, à moto, sur les traces de St Paul ; ce fut épique, et il ignorait que c’était prémonitoire. Il savourait déjà l’Écriture, mais il se méfiait de la cuisine exégétique savante.

Revenu en France, il se joignit à la « roulotte biblique » d’un autre dominicain, Philippe Dagonet (1919-1982), parcourant en tous sens la France et la Belgique. Il dut arrêter en 1959, à cause d’un ulcère à l’estomac. Il mit à profit une année de convalescence pour se plonger dans l’hébreu biblique.

C’est ainsi que Jacques rejoignit début 1960 la Maison St-Isaïe, qu’un autre dominicain, Bruno Hussar (1911-1996), venait de créer à Jérusalem-Ouest. Depuis 1947, l’État d’Israël avait donné une visibilité neuve aux Juifs, et Bruno était arrivé en 1954 avec deux projets encore flous : localement, organiser avec d’autres une Église d’expression hébraïque, c’est-à-dire fondée sur l’une des « langues de la croix » ; globalement, favoriser des relations entre Juifs et Chrétiens, ce qui était très neuf.

Jacques se mit rapidement à l’hébreu moderne et se montra à l’Université hébraïque de Jérusalem, où son habit blanc fit une certaine sensation, comme d’ailleurs celui de Marcel Dubois, arrivé en 1962. Pourtant, il vit rapidement que contrairement à ce dernier, il n’était pas fait pour des matières aussi simples que la philosophie ou la théologie spéculative, et il trouva que le judaïsme talmudique avait compliqué inutilement la Bible. Toujours anxieux et volontiers ironique, il n’aimait guère les conventions, et chercha longuement comment sortir des sentiers battus, surtout dans cette Terre sainte si compliquée, pleine de barrières.

Après la guerre des Six-Jours, en 67, ces barrières s’effacèrent, et il devint possible de parcourir tout le pays, depuis les sables du Sinaï jusqu’aux neiges du Mont Hermon. Il suivit alors pendant 18 mois le programme complet de l’école des guides israélienne, axée sur l’archéologie et la nature. Devenu guide patenté, il se heurta vite à deux difficultés : côté tourisme, les herbes rares et les vieilles pierres donnaient des messages trop pauvres ; côté pèlerinage, les lieux saints officiels étaient étouffants.

Se souvenant alors que ces lieux saints, manifestement ignorés de St Paul, s’étaient peu à peu formés à partir de stations de pèlerins, il voulut reprendre une démarche analogue : parcourir le pays Bible en main, en mettent les pieds dans les traces des pas d’Abraham, de Moïse ou de Jésus, et sans perdre de vue les invectives des Prophètes. Bien entendu, cela s’est fait peu à peu : il fit des essais à dos de chameau, puis il accepta de se motoriser, car il s’agissait, avec des groupes, de parcourir les deux Testaments en deux ou trois semaines, avec vie au grand air et intendance artisanale. Beaucoup ont gardé des souvenirs inoubliables.

C’est ainsi qu’est né le sigle BST ou « Bible sur le terrain », avec un schéma trinitaire très simple : Dieu le Père au Sinaï, le Fils en Galilée, et l’Esprit à Jérusalem avec la Pentecôte. Lorsque le Sinaï fut rendu à l’Égypte, à partir de 1981, des kilomètres de Jeep furent remplacés par des marches à pied. Car Jacques avait un tel respect des autorités en uniforme qu’il ne voulut jamais s’approcher d’une frontière.

Ces tournées se faisaient pendant le semestre allant de la Pâque à la fête des Tentes, printemps et été. En automne et hiver, la BST devenait « Bible sous Terre », avec un petit groupe plus durable : lectures bibliques intensives dans une cave, conçues comme le cœur d’une liturgie permanente. Jacques se voyait comme un « rabâcheur de textes », mais tel était bien son lien avec Dieu, au fil de l’eau, sans fioritures, et peu importait qu’il chante faux. À la fin de sa vie, il était un peu perdu, mais il se ranimait avec force en récitant les psaumes de l’office.

L’enseignement de Jacques est conservé sur : http://www.biblesurleterrain.net

 

Jérusalem, avril 2019.

Étienne Nodet.