Parasha Vayera Gn 18,1-22,24
Samedi 19 octobre 2013
Parasha VAYERA Publié le Jeu. 17 octobre 2013
Période difficile, Par Jacob Ouanounou
La Parasha de cette semaine, Vayéra, raconte qu’après la naissance d’Isaac, Sarah a demandé à Abraham de séparer Isaac d’Ismaël, à cause de l’influence néfaste qu’Ismaël avait sur Isaac. Le commentateur Rabbeinou Behayyé observe ici que, bien que le récit parle d’Ismaël comme d’un enfant (Na’ar), il s’agissait en réalité d’un grand adolescent de seize ans.
Le texte raconte ensuite le récit de Hagar et d’Ismaël errant dans le désert, après qu’Abraham et Sarah les eurent expulsés. Ne pouvant supporter les pleurs de son fils, Hagar l’abandonne sous un buisson, et s’en éloigne, afin de ne pas entendre ses lamentations. Hagar, désespérée, se résigne.
Il y a, dans ce récit, un verset qui n’a inspiré qu’un seul des commentateurs de référence, Sforno, et semble délaissé par les autres : וַיִּפְקַחאֱל-ֹהִים אֶת-עֵינֶיהָ וַתֵּרֶא בְּאֵר מָיִם
Béréshit 21 :19 : L’Eternel lui dessilla les yeux, et elle vit un puits d’eau …
En effet, ce verset, explicite, ne dit pas que l’Eternel avait créé un puits, mais qu’Il ouvrit les yeux de Hagar afin qu’elle puisse voir ce puits qui était déjà là. L’Eternel n’a pas créé un puits pour étancher la soif d’Ismaël. Le puits était déjà là ! L’Eternel a seulement dessillé les yeux de Hagar pour qu’elle puisse le voir. Voici ce qu’en dit le commentateur Sforno :
וַיִּפְקַח אֱלֹ-הִים אֶת עֵינֶיהָ. נָתַן בָּהּ דַּעַת לְהַכִּיר מְקוֹם מַיִם שֶׁהָיָה שָׁם, כִּי לֹא הָיְתָה סוּמָא קדֶם לָכֵן.
L’Eternel lui dessilla les yeux : Il lui a donné le discernement nécessaire pour trouver l’endroit où il y avait de l’eau, une eau qui était déjà là, puisqu’ elle n’était pas aveugle avant cela.
Il ne s’agissait donc pas d’une déficience visuelle, mais d’une déficience du discernement …
Mais alors, si le puits existait déjà, pourquoi Hagar ne l’a-t-elle pas vu ? Pourquoi s’est-elle abandonnée, elle et son fils, au désespoir, alors que l’eau était à sa portée ?
Peut-être était-elle convaincue qu’il n’y avait pas de solution. Peut-être avait-elle décidé qu’il ne pouvait y avoir de puits dans le désert. Puisqu’elle se trouvait dans le désert, et que « comme chacun sait », il n’y a pas d’eau dans le désert, peut-être avait-elle considéré qu’elle était dans une impasse.
Il arrive en effet que nous ne trouvions aucune solution à nos problèmes. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en ait pas. Il arrive que nous ne trouvions pas de solution simplement parce que nous avions décidé qu’il n’y avait aucune solution. Parce que la conjoncture « ne le permet pas » …
Il suffit parfois d’ouvrir les yeux … pour voir une solution qui nous tend les bras. Une question de discernement.
Pris sur le Site rassembler pour changer :
http://www.rassemblerpourchanger.fr/vayera?utm_source=activetrail&utm_medium=email&utm_campaign=Rassembler-16-10-2013