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Prière de St Ignace

 « Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous servir comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
que celle de savoir que nous faisons votre Sainte volonté. »

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PASTEUR & TROUPEAU

Le pasteur ou berger est un nomade qui guide son trou­peau en territoires variés. C’était un symbole universel dans l’Orient ancien. Dans la tradition d’Israël, on peut distinguer deux aspects opposés : d’un côté, la Terre promise, où « coule le lait et le miel » (Ex 3,8 ; 13,27), est l’aboutis­sement d’un long parcours : les migrations d’Abraham (Dt 26,5), puis la sortie d’Égypte et la traversée du dé­sert grand et redoutable (Dt 1,19). Pour les séden­taires, les nomades sont à craindre (cf. Jg 6,1-6), et les bergers de petit bétail sont au bas de l’échelle sociale (Lc 2,8) ; ils sont toujours restés suspects de rapines (cf. 1 S 25,4-7).

En sens inverse, l’histoire de Caïn et Abel montre une ancienne civilisation pastorale peu à peu dominée par les sédentaires, ce qui aboutit à la ville et à la civilisation urbaine (Gn 4,17-22) avec toutes ses difficultés (Gn 11,4). Le symbolisme du pas­teur, qui ne dépend d’aucune institution politi­que (cf. Ct 1,8), a ainsi gardé toute sa force : il est fort, capable de défendre son troupeau contre les bêtes sauvages (1 S 17,34-37 ; Mt 10,16 ; Ac 20,29) : il connaît ses brebis (Pr 27,23 ; Jn 10,12-14), il les ménage (Gn 33,12-13), s’occupe des agneaux et de leurs mères (Is 40,11), il s’y attache (2 S 12,1-4). Son autorité est nécessaire et indis­cutée, car le troupeau sans pasteur est perdu et se disperse (cf. Jr 50,6 ; Mt 9,36).

Le titre de pasteur peut être donné directement à Dieu (Gn 48,15 ; Ps 23,1 ; Is 40,11 ; Si 18,13) ; il qualifie plus souvent les chefs du peuple (Nb 27,17 ; Ps 79,13 ; 100,3 ; Mi 7,14). En conséquen­ce, le peuple d’Israël est comparé à un troupeau de petit bétail. Sorti d’Égypte, il est poussé au désert (Ps 78,52-53 ; 95,7), il est mené par Dieu (Ps 80,2), à travers ses serviteurs Moïse (Ps 77,21), puis Josué (Nb 27,15-20). David, un jeune pâtre, est ensuite choisi pour faire paître le peuple (1 S 16,11-13 ; Ps 78,70-72). Les Juges (2 S 7,7-8), les chefs du peuple (Jr 2,8), les princes des nations (Is 44,28 ; Jr 25,34-36 ; Na 3,18) sont qualifiés de pasteurs, parfois implicitement (Jdt 11,19). Après David, les rois d’Israël n’obtiennent pas ce titre, à cause de leurs insuffisances, car « ils se paissent eux-mê­mes » (1 R 22,16-17 ; Jr 22,22 ; 23,1-2 ; Ez 34,1-6). En effet, le roi est toujours soupçonné d’arbitraire (1 S 8,11-18), et la Loi s’en méfie (Dt 17,14-15.18). À côté de la faiblesse des pasteurs, le peuple est toujours rétif, et rarement docile comme un agneau (Os 4,16), car il croit pouvoir se passer de Dieu et tombe dans l’idolâtrie. Mais ainsi, il perd sa cohésion et sa force (Jdt 5,18-21), car c’est un petit peuple (Dt 7,7) qui n’est pas plus stable qu’un troupeau ou qu’une foule (cf. Ac 19,28-32). L’Exil est à la clé (Jr 13,17).

Face à la déchéance des pasteurs et du troupeau, les prophètes, toujours isolés, annoncent un futur. Du fond de l’Exil, Dieu prendra en main le trou­peau, le rassemblera, le ramènera, le gardera (Jr 31,10 ; 50,19 ; Ez 34,11-22 ; Mi 4,6 ; 7,14-15). Il le pourvoira de pasteurs selon son cœur (Jr 3,15). Dans la détresse de l’exil, Bethléem, la ville natale de David, ce berger pris au pâturage, est nimbée de la prophétie du Roi Messie qui doit y naître (Mi 5, 1-2 ; Mt 2,1-2). Ce futur fils de David (Za 12,7-8) réunira Juda et Israël, jadis ennemis (Ez 37,22-24), et le peuple grandira (Ez 36,37). Cependant, le retour d’Exil fut vite déce­vant (cf. Ag 1,2-11), et le prophète Zacharie se fait menaçant (Za 10,3 ; 11,4-17) ; seul un reste sub­sis­tera (Za 13,7-9), lorsque le pasteur transpercé por­tera la faute du peuple (Za 12,10), comme le Serviteur souffrant (Is 52,13-53,12).

Ces récits et ces prophéties ne sont pas des ar­chives anciennes. Comme Écritures ils expri­ment que les éléments de l’histoire du salut sont tou­jours actuels. Jésus est plus grand que Moïse (He 13,20 ; 1 P 5,4), mais le peuple est encore comme un troupeau sans pasteur (Mc 6,34). Il vient au secours de la brebis égarée (Mt 9,36 ; Mc 6,34 ; Lc 15,4-7), en commençant par Israël (Mt 15,24). Les disciples forment le petit troupeau eschatologique (Lc 12,32 ; cf. Dn 7,27), qui sera scandalisé par la croix (Mt 16,21-23 ; cf. 26,31-35) puis rassemblé dans la « Galilée des nations » (Mt 26,31). Plus tard, il sera confronté à des « loups », venus de l’extérieur (Mt 10,16 ; Rm 8,36 ; cf. Jn 10,1.10-12) comme de l’intérieur (Mt 7,15). Les disciples de Jésus étaient juifs, mais il voyait plus large, avec l’arrivée des nations (Jn 12,20). Par-delà les divi­sions (Ac 21,21), il se veut l’unique pasteur (Jn 10,11), qui donne sa vie pour ses brebis (Jn 10,15-18 1 P 2,24-25), mais plutôt que de prendre le pouvoir, il insiste sur la mission des disciples en son nom (Jn 14,22), malgré leurs faiblesses (Mt 9,36-10,1 ; 16,18 ; Jn 21,15-17 ; Ac 1,8). D’autres pasteurs institués veilleront ensuite sur les Églises (Ep 4,11). Une ultime victoire est cependant annoncée, avec la chute des nations païennes (Ap 19,15 ; cf. Ps 2,10-12).