ÉCOUTER
La foi provient de l’écoute des témoins de Dieu (Rm 10,17 ; cf. Is 53,1), qui proclament le salut selon l’Écriture (1 Co 15,1-8). Les écouter prépare à entendre Jésus-Christ lui-même (Jn 4,42 ; 20,29). À l’écoute se rattache le terme « catéchèse » et ses dérivés, qui proviennent de « écho » : l’enseignement oral (Lc 1,4 ; Ac 21,21 ; Rm 2,18) résonne chez l’auditeur (cf. Mt 7,28-29 ; Ac 2,37).
La prière du Shema Israël « Écoute, Israël ! » est fondamentalement une invitation à écouter et à obéir, car le même verbe hébreu a les deux sens. Yhwh est le seul Dieu, et sa parole est donnée aujourd’hui (Dt 6,4-9 ; Mc 12,29), car la proclamation la renouvelle en vue de l’intimité par l’obéissance. Écoutez, crie le prophète avec l’autorité de Dieu (Am 3,1 ; Jr 7,2). Écoutez, dit le sage au nom de son expérience et de la connaissance de la Loi (Pr 1,8). Car écouter activement est aussi obéir, et tel est le canal de l’amour de Dieu : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent » (Lc 11,28 ; Jc 1,22-25 ; cf. Dt 4,12-14), car Dieu demeure en eux (Jn 14,23). Marie conservait « toutes ces paroles » dans son cœur (Lc 2,19.51).
Lors de la conclusion de l’Alliance, les fils d’Israël déclarent : « Nous ferons et nous écouterons » avec le sens d’obéir (Ex 24,7). Le geste ou l’événement précèdent la compréhension (Lc 24,25-26). Car la parole n’est pas inaccessible, mais elle est à hauteur d’homme (Dt 30,12-14). Pourtant, il y a deux perversions symétriques : écouter sans pratiquer (Mt 21,30 ; Lc 6,47 ; Jc 1,22-25), et pratiquer sans écouter ; tel est le reproche des prophètes au peuple (Ps 78,36 ; Is 1,10-12 ; 29,13 ; Am 5,21-27), puis de Jésus aux pharisiens (Mt 23,23-32).
Car l’homme a le cœur et les oreilles « incirconcis » (Jr 6,10 ; Jn 8,43-47 ; Ac 7,51 ; cf. Ps 51,7 ; Pr 22,15). La résistance fait partie de la nature de l’homme (cf. Rm 10,18-21) : « Écoutez, écoutez, et ne comprenez pas » (Is 6,9 ; Mt 13,14 ; Ac 28,26), car le cœur de l’homme est dur (Ps 95,7-9). Les paraboles peuvent être prises comme des contes plus ou moins pittoresques, mais Jésus avertit (Mt 13,8) : « Entende, qui a des oreilles ! » Il ne s’agit donc pas d’anecdotes, mais d’appels à comprendre, à discerner (Lc 12,54-56). Car Dieu peut ouvrir l’oreille du disciple (Jb 36,10 ; Ps 40,7 ; Is 50,5). Dans les temps messianiques, les sourds entendront (Is 29,18 ; 42,18-20 ; Mt 11,5).
Dieu n’écoute pas les impies (Is 1,15 ; Mi 3,4 ; Jn 9,31), mais il entend la prière des pécheurs qui s’humilient (Ex 22,22-26 ; Ps 102,21 ; Lc 11,13 ; Jc 5,4), de ceux qui font sa volonté (Jn 9,31 ; 1 P 3,12) ou la demandent (1 Jn 5,14). Il écoute toujours son Fils (Jn 11,41).